chapitre 4

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Chapitre 4



Je referme la porte en bas de mon appartement et pose ma tête sur cette immense masse de bois écoutant le bruit du moteur de sa voiture s'éloigner, jusqu'à devenir inaudible. Je ne peux retenir deux grosses larmes qui viennent perler mes joux et qui me font remarquer par la même occasion que trois ans de ma vie viennent d'être jeté à la poubelle. Trois ans de patience, d'attente, de bonheur mais aussi de passion. Trois ans de ma vie viennent de voler en éclat. Je me résigne à regagner mon appartement lascivement en essayant de me faire à cette situation nouvelle, celle d'une vie sans Djibril, sans ses caresses, sans ses petites attentions, sans son regard protecteur et sa présence. Il avait bien réussi à m'habituer à son parfum si doux, à ses visites improvisées et cette manie de me faire sentir unique. Je n'ai pas capitulé parce-que je ne tiens pas à lui, ni parce-que je crois à ces sottises de vision mais parce-que je viens de me rendre compte qu'il n'y avait entre nous que passion et désir et non cet alchimie qui rendait tout différent, cette petite étincelle qui ne risque pas de s'éteindre. Parce-que je n'ai ressenti ce désir de tout abandonné pour lui, il y avait toujours cette lucidité alors que l'amour n'est pas raisonnable, c'est plus que ça, c'est tout laisser tomber quel que soit son importance pour l'être aimé.

Je finis par m'assoupir sur mon lit à force de libérer mon cœur par autant de larmes.

***

Les jours passent très vite et ma vie se résume au boulot et à mon appartement. Je n'arrive plus à me distraire comme au paravent, mon cercle d'amis restreint  un peu éparpillé dans le monde ne me sont pas d'une grande utilité. Chacun a un emploi du temps bien chargé ou une famille à gérer et moi je ne suis que de trop. Depuis lors, je ne vois que rarement mon patron, nous nous croisons de temps à autre le matin ou à la descente. Il ne daigne même pas me saluer et moi je m'en fou royalement. Une campagne publicitaire doit commencer sous peu et je me dois de faire une présentation de béton pour le nouveau produit de l'entreprise et cela dans deux semaines. Je suis à fond dessus puisque je n'ai rien de mieux a faire. Djibril s'est comme volatilisé, je n'entends plus de ses nouvelles, il a juste disparu comme par enchantement. De mon côté, c'est très difficile de constater que je suis de nouveau seul et que je dois repartir sur de nouvelle base.

Mes parents ?

Je passe les voir dès que j'en ai le temps, d'ailleurs aujourd'hui je dois passer les voir. Il est déjà dix-huit heures lorsque je quitte mon bureau et direction chez mes parents. Je roule une vingtaine de minutes avant de rejoindre leur quartier très huppé situé non loin du centre-ville. Mes parents sont en fait très aisés, ma mère a hérité de leur fortune de son ancien mari qui était un homme d'affaire très riche, plus tard elle a rencontré mon père et ils se sont mariés aussitôt. C'était un coup de foudre comme ils disent.

Arrivée devant la belle demeure je me gara et me mets à sonner à la porte comme une folle. Constantia, la femme de ménage m'ouvre la porte avec toujours son sourire chaleureux accroché aux lèvres. Nous nous saluons avant qu'elle ne m'informe que mes parents sont au salon. Je les retrouve assis en train de regarder le journal à la télé.

-bonjour, bonsoir ! Dis-je en entrant.

-bonsoir ! Me rendent ils mon salut.

Je fais la bise à ma mère avant de m'installer près de mon père.

J'ai toujours été proche de mon père, il a toujours été mon complice.

-je sais que tu préfères ton père ! Dit ma mère faussement frustrée.

-non mon mamounet chérie je vous aime tout autant !

C'est dans cet ambiance décontracté que se poursuit la soirée entre éclats de rires, taquineries et blagues.

*******

PDV : Moustaph Alejandro Fall

Je suis la réunion un peu sonné par la maîtrise des connaissances en marketing et les bonnes propositions faites par Mlle Fall. C'est vrai qu'elle est sans nulle doute la meilleure dans son domaine, elle est dévouée à ce qu'elle fait. Et ces formes qui m'avaient hypnotisé dès que mon regard s'y était posé, me sert tout au plus de distraction en ce moment ou toute mon attention devrait être porté à ce qu'elle dit et non à ses courbes abondantes.

Mais putin, qu'est ce qui m'arrive ? Comment puis-je aimer quoi que cela soit venant d'une satané négresse, aux yeux en amandes très captivant, à la grâce digne d'une reine de beauté et d'un hora des plus attirant ?

Comment puis-je apprécier tout ce que j'ai tant détesté depuis mon plus tendre enfance ?

Comment puis-je un tant soit peu prêter attention à une créature si ignoble que celle à la peau sombre tel une nuit d'hiver.

Je ne comprends pas clairement ce qu'elle a de différents que les autres, après tout elle n'appartient qu'à la race la plus médiocre de l'humanité.

Après cette présentation des plus enrichissante mon verdict est convoité tel un trophée.

-très intéressant ! Il ne reste plus qu'à nous appliquer tout ça ! Dis-je en me levant.

-la réunion est fini ! Merci à tous. Dis-je en sortant de la pièce sous le regard d'incompréhension que me jette l'assemblée.

Je ressens pas le désir de la remercier après tout, elle ne fait que son travail.

La sonnerie de mon téléphone m'interrompt dans mes réflexions.

-allô ! J'espère que tu as de bonnes nouvelles pour moi !

-....

-ah bon ! Parfait alors !

-.....

-le plus tôt sera le mieux !

-....

-j'ai juste besoin d'une semaine afin de préparer mon voyage.

-....

-Merci à bientôt alors !

Je ne peux m'empêcher d'abroger un large sourire en pénétrant dans mon bureau. Depuis des mois que je suis sur ce projet à savoir élargir nos entreprises en Italie et c'est enfin possible. Dans une semaine je dois rejoindre ce beau pays pour tout au plus six mois afin de tout mettre en place et recruter les bons éléments pour sa constitution. Je suis juste très heureux de pouvoir enfin finaliser enfin ce projet qui ne sera que trop bénéfique aux entreprises Halal corporation. Deux coups à la porte se font entendre, cela doit être ma secrétaire.

-oui ! Je lance.

La porte s'ouvre sur notre très chère Mlle Fall qui ferme la porte derrière elle et vient prendre place devant moi sans mon autorisation.

Quel culot !

-Vous vous donnez trop de liberté Mlle Fall. Dis-je surpris par autant d'audace.

-je ne suis pas venue me disputer mais discuter avec vous en tant que deux grandes personnes civilisées.

-je vous écoute ! Dis-je à contre cœur !

-Pourquoi me détestez-vous ?

-Parce-que cela me plait ! Dis-je avec la plus grande des franchises.

-Parlons sérieuse personne, je dis bien aucune personne ne trouve plaisir à détester qui que ce soit ! Qu'est-ce que je vous ai fait ? Ou est-ce parce-que je vous ai tenu tête ? Vitre égo d'homme en a souffert ?

- Vous vous prenez pour qui en fait ? Vous croyez que vous êtes au centre du monde avec vos série de femme fatale intellectuelle, vous savez quoi ça ne marche pas avec moi ! Ma haine pour vous, vous dépasse, je haï toute votre race et j'ai mes raisons. Vous venez de me retirer tout le bonheur que venait de me procurer mon dernier appel. Maintenant s'il vous plait veuillez sortir de mon bureau. Merci bien !

Satané de nègre !


.....

NOIR DESIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant