Chapitre 6
Narrateur externe :
Les jours se convertissent en semaines, les semaines en mois et les deux femmes apprennent à se connaître, Samira voit en Seyda la fille qu'elle n'a jamais eu et qu'elle a rêvé plus d'une fois. Seyda, elle a pris goût à ces visites réguliers et ces chooping en a plus finir. Elles ont réussi à refaire entièrement la garde-robe de Samira qui se trouve plus à la mode qu'au paravent. Et aujourd'hui les revoilà de nouveau assises dans un restaurant de la place prête à se faire un bon déjeuner. Seyda avait toujours cette question à la langue, celle qui lui trottait dans la tête depuis belle lurette, celle qu'elle mourait d'envie de demander à sa nouvelle amie.
-Qu'est-ce qui ne va pas ? Demande Samira en remarquant son aire perdue.
-Rien ! Se précipite-t-elle de dire ?
-Je te connais assez pour savoir que tu me caches quelque chose.
-En fait j'ai une question personnelle à te poser ! Dit Seyda hésitante.
-vas-y !
-Pourquoi votre fils Moustaph, il déteste les noirs, alors que vous tu es si gentilles avec moi ?
- Tu sais Seyda je tiens beaucoup à toi, je te vois comme cette fille que je n'ai pas eu la chance d'avoir. Moustaph est un garçon bien mais la vie ne lui a pas fait de cadeau et pour ça il a cette rage dévastatrice en lui et en ce qui concerne la raison de cette haine, j'aimerai tellement y répondre mais il ne me le pardonnerait pas ! C'est à lui de décider si il veut en parler ou pas, c'est sa vie ! Dit-elle avec une once de tristesse dans la voix.
-je comprend ! Dit-elle désespérée.
Ce mutisme vis-à-vis du passé de Moustaph l'intrigue encore plus, elle est de nature très curieuse et ce mystère ne faisait qu'attiser sa curiosité.
Elle se promet intérieurement d'élucider l'énigme de ce passé qui rend Moustaph si amère vis-à-vis de sa personne coûte que coûte. La réponse de Samira ne lui en dissuade nullement.
Les paroles de Alejandro il y a trois mois de cela résonne encore et encore dans sa tête, comme une cassette qui ne peut s'empêcher d'être émis en boucle.
Flashback..
-pourquoi me détestes tu autant !
-parce-que votre race est infâme, médiocre, égocentrique, basique, faible...
-Moustaph ! Cria sa mère.
-s'il vous plait j'ai envie d'écouter ce qu'il a à dire ! Coupe Seyda la parole à Samira.
-N'y a-t-il pas une autre raison ! Demande Seyda très calme.
-cela ne vous regarde nullement ! Sur ce je m'en vais ! Bonne fin de soirée Mesdames !
C'est à ces mots qu'il quitte les lieux les laissant ahuris.
Fin du flashback....
Après ce déjeuner elle se séparent car Seyda devait aller voir ces parents. Et comme toujours cela se fait dans la bonne humeur, une ambiance très chaleureuse.
Quelques semaines se sont écoulés depuis et Seyda fait la navette entre son boulot, chez ses parents et chez Samira. Elle s'ennuie à mourir de refaire chaque jour la même chose, il lui faut de nouveaux défis, de nouvelles occupations et plus important un homme. Elle se sent en manque d'affection, de tendresse comme elle en a l'habitude. Le DRH de sa boite semble lui montrer beaucoup d'intérêt mais il n'est pas son genre, en fait l'idée qui la hante depuis peu est de faire tout son possible pour sortir avec le grand, le fameux, l'incontestable patron kinder noisette aux extraits de racisme.
Voyez-vous il y a de ces femmes qui adorent l'inaccessible, les challenges, les hommes aux égaux surdimensionnés et bien Seyda fait partie de cette tranche de femme. Elle est bien décidée à le séduire dès que leurs regards se seront de nouveau accrochés. Bien qu'il soit toujours en voyage elle se résigne à l'attendre car il n'en avait plus que pour un mois comme lui a confié Samira. Elle a eu à lui parler lors d'une vidéo conférence qu'ils ont fait afin de le mettre au courant de l'évolution de la campagne publicitaire qui a un succès fou. Il paraissait toujours aussi froid et distant même s'il l'avait pour cette fois-ci remercié pour son bon travail. Il semblait très épuisé vue ses cernes accentués et sa barbe de trois jours négligemment délaissé. Cela ne fut qu'attiser encore plus le désir de Seyda de disposer de cet homme comme bon lui semble.
Ce matin-là elle s'habille d'une robe qui lui arrivé aux genoux à la fois stricts et révélateur. Elle se maquille légèrement comme d'habitude et direction le boulot.
Arrivée sur les lieux elle se gare aussitôt et regagne son bureau. A peine s'est-elle installé son téléphone sonne, c'était la secrétaire de Alejandro.
Elle vient de l'informer qu'elle était convoquée à son bureau pour un compte rendu de la campagne.
Elle fût très surprise car elle n'espérait pas le revoir avant une semaine mais pris son courage à deux mains et se dirigeant vers la sortie les papiers dont elle aurait besoin en main.
PDV : Seyda Maila Fall
Dès que je fus sur le seuil du bureau mon cœur ne pût s'empêcher de s'emballer une fois de plus il trouvera le moyen de m'insulter même si j'arbore le masque de l'indifférence ses propos me blesse énormément. Après deux coups à la porte, il me lance "oui" de sa voix grave.
J'entre en fermant la porte derrière moi.
-vous pouvez prendre place. Dit-il en gardant toujours le regard sur l'écran de son ordinateur.
Toujours aussi arrogant !
-bonjour ! Vous allez bien ? Moi aussi, merci de demander. Dis-je d'un air provocateur.
-le sarcasme ne vous va pas du tout ! A ce que je vois toujours aussi arrogante !
-parce-que vous vous ne l'êtes pas, laissez-moi rire !
Il me scrutant de haut en bas s'attardant sur les moindres parties de mon corps me déstabilisant ainsi.
-ce serez trop vous demander de vous dire d'ôter votre regard de mon corps.
-parce-que vous croyez qu'il m'attire !
-ça m'en a tout l'air ! Dis-je fière de moi.
J'eus pour toute réponse un rire sonore le poussant à s'étaler confortablement sur son fauteuil.
-comment peut-on aimer quelque chose qui nous écœure ? Ajoute-t-il.
-vous savez quoi, allez-vous faire foutre, toute la dynastie des noires vous emmerde par ma voix. Dis-je calmement, doucement et avec un sourire rayonnant.
-je pourrais vous renvoyer pour ces insultes. Dit-il avec un sourire au coin.
-oh mais je vous en prie ! Je ne chaumerai pas plus d'un jour, donc cela m'envoi au pôle nord.
-De plus en plus audacieuse. Dit-il avec un sourire que je ne comprends pas.
-revenons-en au fait ! Pour ce qui est de la campagne !
-je suis tout ouï !
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NOIR DESIR
RomanceLe piège de la haine, c'est quelle nous enlace trop étroitement à l'adversaire. Milan Kundera