Chapitre 14

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Chapitre 14


PDV : SEYDA MAÏLA

Comme que le rêve ne dure jamais très longtemps au royaume du patron aigri, le lendemain à mon arrivé au bureau je suis très heureuse et excitée prête à revoir le nouvel Alejandro, doux, tendre et aimant mais je fus accueilli par un appel très froid.

-Mlle Fall dans mon bureau ! Ces simples mots me firent l'effet d'un poignard en plein cœur, pas de bonjour, pas de douceur et aucun signe d'affection.

Je me suis tout de suite senti utilisée, rejetée et manipulée comme une bonne à rien. Une partie de moi me dis que c'est peut-être parce qu'il a un problème, une mauvaise nuit ou bien tout ce qu'il veut mais pas venant de moi. Je décide donc de le rejoindre dans son bureau en espérant avoir une bonne surprise. Pourtant à cause de lui j'ai refusé hier l'invitation de dîner de Djibril allant jusqu'à presque le chasser de chez-moi au cas où il déciderait de passer mais aucune nouvelle et cela ne m'a pas empêcher d'être enthousiaste à l'idée de le revoir aujourd'hui. Deux coups à la porte et il me sert un "entre" très froid.

-Prenez place !

Je rêve ou il m'a vraiment vouvoyé.

Je pris place en silence sous son regard qu'il voulait impénétrable et concentré.

-je vous ai fait venir car je veux mettre les choses au clair. Je suis désolé de mon comportement d'hier, c'était une erreur de ma part. Vous êtes une très bonne employée et je suis votre patron, ces relations ne sont pas permises entre nous. J'espère que l'on se comprend. Dit-il d'un trait en évitant mon regard.

Un silence impénétrable s'installe mais lui il paraissait serein, calme et décontracté. Cela eut le don de me fendre le cœur, incompréhensiblement j'ai mal au cœur et c'est vraiment atroce. Une erreur, il a osé parler d'erreur je sais pas comment j'ai pu être aussi bête pour me laisser emporter dans ce cauchemar.  Je pris le temps cette fois-ci de me calmer et de retrouver mes esprits avant d'ouvrir la bouche, envahie par la tristesse.

-je vais juste te dire un truc avant de remettre mon habit d'employé :

La vie, elle est éphémère et on est tellement absorbé par nos buts que l'on oublie de profiter de l'instant présent, ainsi au lieu de chercher le bonheur, on se met dans une course perpétuelle à la recherche de toujours plus et qui sait. Peut-être nous n'aurons pas le temps d'en profiter. Mais parfois aussi nous nous voilons la face au point de passer à côté de ces petites choses qui nous permet de nous sentir vivant.

-Bref comme vous l'avez dit ce fut une abominable erreur donc restons-en là où nous en étions. J'espère juste que cet erreur ne se répétera pas, de mon côté tout est clair. Alors bonne journée !  Je retourne à mon bureau. Continus je.

Je regagne mon bureau très blessé par ses paroles et incapable de me concentrer sur quoi que ça soit ! 

À la fin de la journée, je remercie Dieu que cette journée soit enfin terminée sans que je ne l'aie revu.

Les jours qui suivent passent dans cette même ambiance, je l'ignore royalement. J'ai eu la mine tellement serrée que ce farceur de Patricio n'osait même pas m'approcher...

*****

Ce jour je décide d'aller voir la mère de Alejandro suite à sa demande. Lorsque j'ai été sur place, elle m'a remercié d'être venu et a été très heureuse de me voir. Cette dame est vraiment exceptionnelle.  Des jours se sont écoulés depuis la dernière conversation que j'ai eu avec Alejandro et rien a changé de mon côté je me sens toujours aussi bête et utilisé. Je n'espère pas le voir si ce n'était l'invitation dans sa mère je ne mettrai pas mes pieds chez eux au risque de le croiser.

-tu m'entends ? Me lance Samira que je semble perdu dans mes pensées.

-Désolée j'étais un peu distraite !

-Hum hum ! Je disais comment cela se passe au bureau ?  Depuis quelques jours mon fils ne va plus à son appartement il passe ses nuits à la maison et est très silencieux, il ne me parle presque plus, que se passe-t-il Seyda ?

-peut-être n'a-t-il juste pas envie de discuter. Je ne trouve rien d'anormal à cela !

-Mais il n'est pas comme ça !

-je suis désolé je ne peux rien faire pour toi !

-peut-être que tu pourrais lui parler puisque tu m'as dit qu'il était moins agressif avec toi maintenant !

-je ne crois pas que ça soit une bonne idée !

-s'il te plaît aide moi à comprendre ce qui se passe avec lui, je suis mère et je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter.  Il est dans sa chambre vas-y essai de lui parler.

-Samira tu sais que je t'aime comme une mère mais ce que vous me demandez est très délicat.

-il te plaît ! 

Elle est tellement triste que je décide de prendre sur moi-même et d'aller lui parler en espérant ne pas m'attirer les foudres de Alejandro. 

Je le retrouve assis sur sa natte de prière entrain d'égrainer son chapelet, une image qui me frappe considérablement, je ne l'imagine pas si spirituel et si sage. Il est habillé d'un jellâba blanc qui relève son teint métissé si beau. Il est si différent de moi, Pourtant mes parents sont de fervents musulmans qui m'ont éduquée sur les bases de l'islam, qui m'ont tout appris et pourtant je ne suis ni pratiquante, ni une bonne musulmane. Il se leva d'un coup en pliant sa natte de prière avec de me lancer "salamalec" alors que j'étais toujours au pas de porte émerveillé par tous ses actes.

-Aleykoum Salam ! Puis je entrer ?

-je crois que vous êtes déjà entré ! Prenez place donc ! Me dit-il en m'indiquant le salon dans sa chambre.

Je m'exécute en attendant qu'il prenne place.

-Hum hum ! Fait-il pour s'éclaircir la gorge, sûrement pour que j'explique aussi ma présence.

-votre mère dit que vous ne lui parlez plus, elle est très inquiète pour vous, raison pour laquelle elle m'a demandé de vous parler afin de savoir ce qui se passe !

-je ne tiens pas à m'immiscer dans votre vie don essayez de lui parler pour qu'elle se sente mieux. Je continue !

-Merci ! Est sa seule réponse.

Après une minute de silence je décide de m'en aller prise de cours par sa réponse.

-Bonne soirée ! Dis-je en sortant !

-Seyda ! ...

NOIR DESIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant