chapitre 11

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Chapitre 11

-Puis-je au moins entrer ! Continue-t-il malgré mon silence.
Je rentre en laissant la porte ouverte. Il le suivit en fermant la porte derrière lui.
-Prenez place ! Je m'excuse, je reviens dans quelques minutes. Ne dis-je en ne lui laissant pas le temps de répliquer.
Je prends une bonne douche, avant de mettre une robe légère longue avec fendue sur les deux côtés offrant une belle vue sur mes cuisses. Je mets de l'ordre dans mes cheveux et ressorts le visage toujours aussi crispé.
Je le retrouve assis le regard plongé sur son téléphone.
Je me laisse tomber sur l'autre côté canapé le faisant relever la tête.
-je vous écoute Mr Fall !
-tu peux aussi m'appeler par mon prénom, on n'est pas au bureau !
-Ah bon ! En tout cas vous n'êtes pas venu pour me dire de vous appeler par votre prénom !
Il se tait un moment !
on dirait que Mr a perdu sa langue, me chuchote ma conscience.
-je vous écoute !
-je m'excuse !  Je suis vraiment désolé de mon comportement. Ce ne serait pas sérieux de perdre une perle dans son domaine comme toi, l'entreprise a besoin de vous.
-Vous ne manquez vraiment pas de culot !  Sortez de chez moi ! Dis-je à bout de nerf.
Non mais vraiment il présente ses excuses ou c'est l'entreprise qui présente ses excuses ?
Non mais, Allô !
-Mais qu'est-ce qui ne va pas avec vous ? je voulais juste m'excuser et vous vous comportez comme une hystérique !
-stop ! Juste tais-toi Moustaph Alejandro Fall juste tais toi ! Je crie au bord des larmes.
-tu t'es comporté comme un connard depuis le premier jour que nos regards se sont croisés et j'ai toujours accepté, j'ai accepté ton insolence, tous tes écarts de langages et de tous tes ...
-s'il vous plaît calmez-vous !
-Et aujourd'hui vous vous présentez devant moi au lieu de vous excuser pour tout ce que tu m'as fait tu me parles de l'entreprise, non mais tu te fous de qui ? Dis-je en m'asseyant et laissant mes larmes ruisseler.
-Qu'est-ce qui se passe ici ? Dit une voix que je ne reconnais que trop bien.
-Comment tu es entrée ? Je lance en me tournant vers Djibril.
-La porte était ouverte ! Mais tu pleures ? Me dit-il en s'agenouilla devant moi sous le regard de mon très cher ex-patron.
-Ce n'est rien ! Réponds-je.
Il essuie mes larmes avec tendresse en me regardant dans les yeux.
-Qui est-il ?
-Ce n'est personne et il s'en allait ! Dis-je en plongeant mon regard dans celui de Alejandro qui semblait très énervé.
Les points serrés et le regard rouge, il me fusille du regard à croire qu'il voulait me tuer.
Il finit par sortir en claquant la porte derrière lui.
Djibril me pris dans ses bras en s'asseyant près de moi. Je finis par m'endormir dans ses bras.
À mon réveil j'étais dans mon lit sous ma couverture et une bonne odeur se dégage dans l'appartement. On aurait dit une soupe de légume.
-La princesse est réveillée ! Dit Djibril en m'embrasser sur le front.
-Tu sais Djibril, tu n'as pas besoin d'être gentil avec moi. Tu sais bien que je ne retournerai pas avec toi !
-je n'ai pas le droit de te faire plaisir !
-bien sûr mais...
-Mais rien, je veux prendre soin de toi !
-ok ! Juste pour aujourd'hui...
Je lui offre un sourire qu'il me rend tendrement.
-c'était qui ?
-Personne !
-ok. Je te sers ta soupe au légume !
-merci, c'est gentil d'être resté !
-à votre service majesté ! Dit-il en me faisant la révérence, cela ne manquait pas de me faire rire.
****
PDV : Moustaph Alejandro
J'ai juste envie de tout casser. Je me sens comme un lion en cage qui ne tardera pas à exploser. Comme à chaque fois que je me sentais mal je regagne la demeure de ma mère pour qu'elle me réconforte.  Je conduis comme un fou pour la rejoindre. Arrivé, je la trouve assise sur la natte de prière entrain d'égrainer son chapelet. Je m'assois à côté d'elle et pose ma tête sur ses genoux.  Elle me caresse tendrement la tête avec cette douceur qu'elle seule avait le secret. Ses caresses hottent toute ma colère, toute ma tristesse mais n'empêche cette douleur dans ma poitrine ne me quitte pas. L'image de son visage en larmes, de ses cris hystériques, de cette douleur qui émanait de son regard me fait extrêmement mal au cœur.
Au nom de quoi ?
D'un passé trop lourd,
D'une histoire trop dure...
Pourtant la vie suis son cours,
Pourtant elle a l'air si pur
Et moi comme le pire
Je m'acharne sur sa personne
Je la traite comme un martyr
Je la blesse comme personne
Et comme si le pardon m'est inaccessible
Et comme si j'étais le seul qui compte
J'oublie les recommandations divines impénétrable
J'oublie l'être humain en moi, comme seul au monde.
Et aujourd'hui encore je fais payer aux autres.
Je leur fais payer mon amertume et ma rage.
Je les harcelle et les malmène sans répondre. ...
Répondre à pourquoi toute cette rage ?
Est-ce par la faute d'un seul que tous devraient être puni ?
Qui suis-je pour me comporter de la sorte ?
Il faudrait peut-être que je me réconcilie...
Je me réconcilie avec moi-même pour accéder à la porte.
La porte qui me sauvera des griffes de mon moi...
Mon moi qui est devenu un homme détestable.
Ce moi qui est devenu un poids
Ce moi qui est devenu une prison méprisable.
-mon fils ! Que se passe-t-il ?
- Maman pourquoi suis-je un monstre ? Pourquoi suis-je si méprisable et si méchant ?  Pourquoi ne puis-je pas oublier et pardonner comme les autres ? Pourquoi suis-je orgueilleux ? Pourquoi. ...
Je me tue et ferme les yeux afin de calmer les battements de mon cœur et repousser cette boule dans ma gorge qui m'empêche de bien respirer.
-raconte-moi tout !
-....
Je me mets à lui expliquer tout ce qui s'est passé depuis le début de la journée. Elle m'écoute religieusement en me caressait tendrement la tête.
-Comme je te le dis toujours Moustaph, ne remis pas tes origines et n'oublie pas qui tu es et d'où tu viens. Dieu nous a fait différents mais égaux nous ses créatures. Il faudrait que tu le pardonne, que tu te pardonne, que tu te repentis et que tu commences à demander pardon au TOUT PUISSANT mais aussi aux Hommes.  ALLAH Subhanahu Wata'Alllah peut nous pardonner les péchés commis à son encontre mais pas les offenses que nous nous infligeons les uns aux autres. Et il est temps pour toi de grandir et d'assumer tes faits et gestes.
-je ne suis pas sûr d'arriver à le pardonner !
-si je suis arrivé à le faire toi aussi tu peux le faire ! Allez va faire tes ablutions, prie et repentis toi et essais de changer.
-d'accord Man' ! Mais je ne te promets rien. Dis-je en me levant.
-Dieu est grand, Il guidera tes pas.
-Moustaph ?
-oui ! Dis-je en m'arrêtant devant la porte.
-Prends des congés et va voir ton oncle Ismaël au Maroc, je lui informerai de ta prochaine visite.
-D'accord Maman !
C'est ainsi que je regagne ma chambre pour exécuter les recommandations de ma mère en espérant pouvoir faire tout ce qu'elle m'a conseillé...

NOIR DESIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant