QUATRE | LE DÉPART

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NYCTALOPES
CHAPITRE QUATRE

Le soir tombe, l'heure de quitter Athéna approche

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Le soir tombe, l'heure de quitter Athéna approche. Quelques étoiles commencent à percer la voûte céleste, et une autre nuit s'annonce. Je soupire lorsque je pense que je ne passerai pas les heures sombres en sécurité. Ena m'a assuré que les gardes me laisseront passer. Elle les a surement prévenus que je partais pour une chasse, au beau milieu de la nuit. Rien de suspicieux à ça, je n'aurai pas du tout l'air de celle qui cherche à se barrer sans qu'on le remarque.

Je caresse le textile de mon sac à dos. Il y a un an, il ne servait à rien d'autre que de transporter des cahiers et une trousse bien remplie. La poignée de tissu avait lâchée, et je me souviens que j'étais allée chercher du fil et une aiguille pour le réparer le soir-même. Malheureusement, ce n'était pas un domaine où j'étais très douée, et le résultat ressemblaient plus aux coutures qui liaient les membres de Frankenstein qu'à autre chose. Assise près de sa fenêtre, j'attendais que les autres soient assoupis pour pouvoir partir.

Vous savez ce qui est bien avec l'apocalypse ? Plus de pollution. Plus d'énormes cités actives avec leurs milliers de voitures qui recrachent leurs toxines dans l'atmosphère. Grâce à la fin du monde, le ciel est dégagé, et je n'ai jamais vu les étoiles autant briller.

Avant que le monde soit malade, la lumière des écrans et des lampadaires éclairait mes nuits. Les astres ne m'avaient jamais attirés, et la découverte du cosmos n'était rien d'autre qu'une autre passion que je ne partageais pas. Quand les villes se sont éteintes, les seules lueurs qui guidaient mes pas étaient là-haut. Alors bien sûr, j'ai levé la tête.

J'ai redécouvert ce que je pensais toujours connaitre, traçant des fausses constellations avec mes doigts, m'émerveillant à chaque fois que je posais mon regard sur la lune. À Athéna, on m'a appris à se diriger en les utilisant. Sans GPS, on retourne deux siècles en arrière lorsqu'on n'a pas la chance d'avoir une carte sur nous. C'est comme si le pays avait fait un saut dans le passé, et que la race humaine réapprenait peu à peu à vivre avec ce qui lui était nécessaire.

Ma carabine est à mon côté, reposant le long de ma jambe. Je fais glisser mon doigt sur la bouche de son canon, sans quitter du regard le ciel nocturne qui s'assombrit de plus en plus. Je baisse les yeux, et remarque que la réserve est toute illuminée. Une douce lumière jaune en sort, et lorsqu'elle s'éteint soudainement, une silhouette noire ressort, en prenant soin de refermer la porte derrière elle. Surement un survivant qui est allé chercher quelque chose à manger pour ce soir.

Je digère encore mal le fait que je m'apprête à partir sans Nick et David. Nous avions toujours tout fait ensemble, depuis... ça. Pour pouvoir m'en aller sans qu'ils ne le remarquent, je vais devoir attendre qu'ils soient endormis. Est-ce que je suis capable de leur faire une chose pareille ? Alors que j'y songe, la porte de ma chambre s'ouvre en grand, sur les silhouettes des deux garçons. Je me redresse vivement, avant de les inspecter du regard. Nick est en retrait, avec un petit sac à dos sur les épaules.

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