VINGT | LE BUREAU

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NYCTALOPES
CHAPITRE 20

Nous nous sommes engouffrés dans le quartier des affaires plus que je ne le pensais

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Nous nous sommes engouffrés dans le quartier des affaires plus que je ne le pensais. Les tours nous entourent, toutes plus hautes les unes que les autres. Bien vite, nous parvenons à ouvrir la porte qui mène à l'intérieur de l'immeuble ; elle était ouverte. Nous hésitons à y entrer, pourtant, parce qu'on sait tous qu'on serait incapable de survivre à une autre attaque de bouffe-merde. Personne ne le remarque, et on ravale nos peurs, et resserrant nos poignes autour de nos armes.

Nous sommes dans des bureaux. Des couloirs se succèdent, et les portes, ouvertes, laissent apercevoir des grosses tables de bois, des dossiers éparpillés sur de la moquette grise, et des sièges en mousse sombre. Des écrans d'ordinateurs sont recouverts par la poussière, et une odeur de papier traine dans l'air. Tout semble figé, et bientôt, je comprends qu'on ne trouvera pas de malades ici. Les murs sont propres, le sol est intact ; pas une tache de sang à sa surface. Les autres étages sont-ils tous comme celui-ci ? Nous n'avons pas besoin de le savoir. Pas maintenant.

Les lumières sont forgées dans le plafond, et lorsque je passe ma main sur l'interrupteur, rien ne se passe. Nous continuons, sans être surpris de l'absence de l'électricité. Une plus grosse porte se découpe à la fin du couloir, et je n'ai même pas besoin de lire le nom sur la petite plaque dorée qui est dessus pour savoir qu'il s'agit du bureau du patron de tout ça. Je m'y engouffre, en poussant la porte pour qu'elle s'ouvre complètement. Derrière, une énorme baie vitrée remplace un mur entier. On aperçoit les autres tours, le paysage détruit de la capitale. Une énorme table occupe le principal espace de la pièce, et plus loin, un canapé et des fauteuils sont regroupés autour d'une bouteille au liquide orangé. Lorsque je comprends qu'il s'agit d'alcool, je pose ma carabine sur le sol, en appelant :

— Nick !

Je me dépêche d'attraper le récipient en verre, et grâce à un couteau soigneusement rangé sous le tiroir de la petite table basse, je découpe un morceau de tissu dans le coussin. J'entends David ricaner derrière moi, heureux d'être à nouveau en sécurité.

Alors que mes mains tremblent en versant l'alcool dans le verre, je sens une goutte perler sur l'arrière de ma mâchoire. Au début, je pense qu'il s'agit de sueur, rien de plus grave, mais lorsque que je passe ma manche dessus pour m'essuyer, le tissu se retrouve bariolé de différente nuances de rouges. C'est mon oreille qui continue à saigner, et je n'ai toujours pas vu à quoi elle ressemblait. Ma gorge se noue, et je tente de chasser le problème de mon esprit. Je peux supporter la douleur, ce n'est pas ce qui importe là, tout de suite. Nick s'approche, en murmurant des plaintes que je comprends à peine.

— Assis, là, je lui dis, et il s'exécute en grimaçant.

— J'suis pas un chien non plus, hein, me lance-t-il, et je souris légèrement.

Il pose son bras sur la table, sa peau recouverte de poussière et de crasse. Pendant quelques secondes, mes yeux prennent le temps d'observer la plaie béante qui recouvre son bras. Si Nick ne tombe pas malade, c'est l'infection qui l'achèvera. Je souffle, et sans hésiter, je verse la moitié du contenu de la bouteille sur sa peau déchirée. Il se crispe, et grogne.

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