DIX-SEPT | LE TROISIÈME RÊVE

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NYCTALOPES
CHAPITRE 17

Maman tambourinait contre la porte de la maison, sans relâche

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Maman tambourinait contre la porte de la maison, sans relâche. Moi, j'étais derrière, terrifiée par ce que je venais de voir. À la radio, on avait annoncé que certains établissements avaient fermés leurs portes, les élèves à l'intérieur, parce que les rues étaient prises par les malades.

Il n'y avait personne dans le voisinage. Certaines portes étaient grandes ouvertes, comme si leurs habitants étaient partis dans une grande précipitation. Je devinais que certains devaient encore être terrés chez eux, effrayés à l'idée de mettre le nez dehors. Je n'avais jamais vu le quartier comme ça : le silence résonnait à travers les ruelles et le bois des foyers. La porte s'ouvrit avec un bruit sec, et le visage de mon père apparu de l'autre côté.

— Aller Jordan, à l'intérieur.

Mon sac d'école inutile sur mes deux épaules, je m'étais dépêchée de m'engouffrer dans la chaleur de ma maison.

Je lisais le soulagement sur le visage de mon père, lorsqu'il refermât la porte derrière nous. Nerveuse, j'ai rentré mes mains dans mes manches, et je me suis dirigée vers le salon, où mon père avait laissé le téléviseur allumé.

On ne parle plus que de ça partout, commença-t-il, on se désespère lorsqu'on voit à quel point la chose circule vite. Il n'y a pas encore de cas dans le nord du pays, mais on pense que ça ne va pas tarder...

La peur tissait peu à peu son nid au fond de mon estomac. J'avais l'impression qu'à tout moment, les visages fous des contaminés pouvaient surgir de n'importe où, pour nous dévorer aussi facilement qu'ils l'avaient fait avec leurs autres victimes. Les ongles enfoncés dans le coussin du canapé, je me tenais debout derrière, le regard sur les images qui étaient diffusées.

De plus en plus de personnes semblent touchées par cette crise de folie contagieuse. Il y a peu de temps, le président de république a décrété l'état d'urgence, après l'annonce choquante de certains scientifiques. Cette maladie ne provient pas d'un virus, mais d'un parasite, transmissible par le sang. Libéré d'un laboratoire en Espagne, presque la moitié de la population du sud du pays est déjà touchée par ce fléau. Certains parlent 'd'apocalypse zombie', même si les personnes parasitées ne meurent pas, mais perdent bien la tête... Les habitants qui ont subi un contact avec les malades doivent immédiatement se rendre dans des zones de quarantaine, là où elles seront prises en charge...

Je ne me souviens plus des mots qui ont suivis. Une partie de moi n'y croyait tout simplement pas, priant pour que tout ça ne soit qu'une grosse blague. Le plus dingue dans tout ça, c'est la vitesse à laquelle les événements s'étaient déroulés. Est-ce qu'on en parlait déjà ce matin ? Si le parasite venait d'Espagne, pourquoi est-ce que le journal télévisé international ne l'avait pas annoncé avant ? Est-ce possible qu'une maladie infecte autant de personnes en si peu de temps ?

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