Chapitre 9 : Alexïe

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« Charly a disparu, elle a sûrement été kidnappée. »

Lorsque Anton a reçu le coup de fil de la clinique hier, j'ai une nouvelle fois perdu pied, et j'ai commencé à tout casser dans ma chambre. C'est Dimitri qui est venu me ceinturer en me plaquant au sol pour que je me calme.

Comment est-ce qu'elle a encore pu disparaître ? Qui est venu la chercher alors qu'elle sortait juste de son opération ? Et est-ce que cette personne lui apporte les soins nécessaires ?

Depuis hier, Anton passe son temps soit avec Lukas, soit au téléphone pour coordonner les recherches pour retrouver Charly.

Lukas, le fils de Sasha, mon neveu, je ne me remets toujours pas de cette nouvelle. J'ai perdu tellement de temps loin de lui alors que j'aurai pu apprendre à le connaître, et passer du temps avec lui. Je n'ose pas approcher de sa chambre, j'ai peur de le voir comme ça, comme Sasha avant qu'elle ne meurt. Il faut qu'il vive, il le faut pour que nous puissions nous connaître enfin.

Anton entre dans le salon où je me trouve, il ne semble pas avoir dormi, comme nous tous en fait.

- Ca ne peut qu'être Andreiv, je vais allez chez lui, est-ce que tu veux venir ? Me demande-tt-il.

- Oui !

- Très bien, nous partons dans cinq minutes, Luc va te fournir une arme ainsi qu'à Dimitri s'il veut venir aussi.

- D'accord ! Mais comment va Lukas ?

- Les résultats sont revenus du laboratoire, c'est bien ce que je pensais, on l'a empoisonné, mais sa vie n'est plus en danger. Je me suis occupé de lui à temps, maintenant il doit se reposer.

- Tu penses que c'est Andreiv qui l'a empoisonné ?

- Je ne sais pas, si c'est le cas, mon frère est vraiment descendu bien bas, il n'a jamais aimé son fils mais de là à faire ça.

Je découvre devant moi, un homme brisé, Lukas représente tout pour lui et je pense qu'il aime sincèrement Charly. Mais je ne peux pas la laisser avec lui, je l'aime trop, je veux qu'elle soit à moi, enfin, que je puisse la prendre dans mes bras tous les jours.

***

Nous venons de nous garer devant un immeuble dans un quartier chic de Moscou. Durant le trajet, Anton m'a prévenu que son frère vivait seul dans un appartement, enfin seul ça dépendait s'il tenait toujours en otage Cloé, la meilleure amie de Charly.

Nous sommes à présent devant la porte d'entrée de l'appartement, celle-ci est entrouverte. Anton prend quand même la peine de frapper, ce gars et trop gentil et trop poli !

Aucune réponse ne nous parvient, j'ai un mauvais pressentiment, je sors donc le revolver que Luc m'a donné plus tôt tout comme Anton et nous entrons doucement dans l'appartement.

A l'intérieur, c'est la troisième guerre mondiale ! Les meubles sont renversés, les bibelots sont cassés au sol, des papiers traînent partout, mais qu'est-ce qui c'est passé ici ?

Devant moi, Anton s'arrête net, il baisse son bras qui tenait son revolver et regarde au sol, je peux voir ses épaules s'abaisser.

Je m'approche de lui et ce que je découvre ne me réconforte aucunement, devant nous au sol gît le corps d'Andreiv, il a prit une balle dans la tête et deux dans le cœur, c'est une exécution en bon et due forme. Andreiv Pablov est mort !

Mais s'il est mort, où est Charly ? Je me dirige vers les autres pièces de l'appartement, avec l'infime espoir que Charly soit là quelque part et qu'elle se cache.

Le restant de l'appartement est dans le même état, je ne vois même plus le sol par endroit, il y a seulement un amas de bois, de verre et de métal. Je m'approche de la dernière pièce dans le fond de l'appartement, je pense que c'est une chambre, cela ce confirme lorsque je pousse la porte.

Sur le lit semble étendu une femme, mais ce n'est pas Charly, c'est Cloé, elle baigne dans son propre sang, et alors que je pense qu'elle est morte, je vois sa poitrine se soulever laborieusement, je cours vers elle, elle est en vie.

- ANTON ! Je cris.

Il arrive immédiatement et je vois sur son visage l'espoir de trouver Charly s'envoler lorsqu'il aperçois Cloé.

- C'est Cloé, elle est encore en vie, nous devons l'emmener à l'hôpital !

Et là, le médecin reprend sa place, il examine les blessures de la jeune femme, lui fait plusieurs pansements compressifs de fortune et l'enveloppe dans un drap. Je la prend dans mes bras et nous quittons l'appartement.

Je dépose Cloé sur la banquette arrière du SUV et je me mets derrière le volant, car Anton doit passer plusieurs appels. Il est resté d'une certaine façon stoïque depuis qu'il a vue le cadavre de son jumeau, ni larmes, ni sentiments face à cette perte.

Il compose un numéro et attend.

- Allo ?

- ...

- Andreiv est mort.

- ...

- Dans son appartement, une balle dans la tête et deux dans le cœur.

- ...

- Je dois régler certaines choses avant, mais oui.

- ...

- Très bien, envoies une équipe pour s'occuper de son corps et de son appartement, il ne doit plus rien y avoir ce soir.

Et il raccroche. Il est toujours impassible et fixe la route, je peux sentir son attitude changer, il devient froid et distant et je ne comprends pas trop ce changement soudain.

- Qu'est ce qu'a dit Luc ? Je lui demande.

- Ce n'était pas Luc.

- OK et c'était qui alors ?

- Mon père.

Cette conversation au téléphone était d'une froideur, comment est-ce possible qu'il ait parlé à son père comme ça.

- Qu'est-ce qu'il a dit donc ?

- Que je devais prendre la place d'Andreiv, que j'étais le nouveau parain.

Je ne dis plus rien, en même temps je n'ai rien à dire, je me concentre sur ma conduite, nous devons arriver vite à l'hôpital, peut être que Cloé sait ce qu'il s'est passé, peut être qu'elle sait où est Charly.

LIBÈRE MOI 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant