Chapitre 30 : Charly

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J'ai mal à la tête, l'obscurité laisse peu à peu place à la lumière, enfin c'est un bien grand mot, disons plutôt à la pénombre. Ça sent la vieille chaussette et l'humidité, j'ai du mal à comprendre où je suis, je ne pense pas être déjà en Italie chez Bianchi. Une cave ? Il est sérieux lui ? Il m'a laissée dans une cave, à même le sol !

Je me relève doucement, la tête me tourne et une vague de frayeur me prend, je touche mon ventre pour tenter de voir s'il y a un problème. Mais rien, aucune douleur, tout semble parfaitement normal, enfin je l'espère. Je dois trouver un moyen de sortir d'ici et vite, je dois fuir cet homme, retrouver ma famille, voir si Lukas va bien, j'espère que Anton l'a trouvé.

L'espèce de cave où je suis est entièrement vide, je suis pour ainsi dire, le seul meuble ! Une porte en bois en haut d'un étroit escalier semble être la seule sortie, il y a bien une petite fenêtre, enfin non c'est une sorte de soupirail je crois, un seul de mes bras pourrait passer par là. Je me dirige donc doucement vers la porte, en tentant de faire le moins de bruit possible, mais ces foutues marches en bois sont tout droit sorties d'un mauvais film d'horreur. Résultat, elles grincent à chacun de mes pas, pour la discrétion on repassera !

J'atteins enfin la porte et je colle mon oreille contre le battant à la recherche de bruits ou bien d'informations pouvant m'aider à trouver un plan. Je rencontre le silence, seulement un silence pesant que ma respiration altère. Je dois profiter de ce moment de solitude pour tenter quelque chose, je sais que la cavalerie va arriver, j'ai toujours mon traceur sous-cutané et aucune plaie n'est là pour indiquer le contraire. Mais je dois quand même faire en sorte de prendre les devants, on ne sait jamais...

La porte n'a rien d'extraordinaire, en bois, un peu vieille d'ailleurs ! En l'examinant de plus près, je remarque qu'à l'angle inférieur gauche, le bois est pourri. Je commence donc par donner des coups de pied dedans pour voir si je peux en briser une partie. Au bout de plusieurs minutes et d'une dizaine de coups, mon pied passe au travers de la porte emmenant avec lui la moitié de la pièce de bois. Je pourrai presque me prendre pour Hulk, oui presque parce que soyons honnêtes, cette porte doit bien dater d'avant ma naissance et sous la peinture, le bois est complétement pourri ! Bianchi devient vraiment mauvais pour séquestrer les gens, ou bien alors la dernière fois ne lui a pas servie de leçon !

Enfin ce n'est pas grave, j'ai assez de place pour sortir de cette fichue cave et d'ailleurs, je ne m'en prive pas ! Je suis bien dans une maison, enfin dans ses belles années ce devait être une charmante demeure...dans son temps parce qu'aujourd'hui c'est plutôt...un taudis! Oui c'est le mot ou bien un squat ! Les tapisseries sont en partie arrachées, des trous ornent à divers endroits les murs, le sol est jonché de détritus en tous genres, je pense même avoir aperçu une seringue et un string, en fait je ne veux pas savoir, je crois que c'est mieux ! J'avance doucement, en faisant attention où je pose les pieds, un vrai parcours du combattant cette baraque ! Ce qui me surprend, c'est que je suis seule, personne en vue, pas de bruit, je ne comprends pas bien pourquoi, Bianchi est toujours avide de précautions et là je peux partir comme bon me semble.

Je ne tarde pas à comprendre pourquoi lorsque au détour d'un couloir, je tombe sur le salon, enfin sur une partie du salon. Oui lorsqu'il manque deux murs sur quatre, on ne peut pas dire que c'est un salon! Il manque une partie de la maison, la pièce où je suis s'ouvre sur une forêt, la nature à repris ses droits face à l'homme. Les gravats des murs abattus se fondent dans la végétation luxuriante qui s'étend à perte de vue. A travers la cime des arbres, je peux voir le ciel bleu et le soleil qui décline doucement, ce doit être le début de soirée et donc je dois être ici depuis au moins quatre heures. Quatre longues heures où tout a pu arriver à ma famille, je dois partir, je dois les retrouver.

Je sors prudemment de la maison en ruine pour m'engouffrer dans la forêt,. Paradoxalement cet endroit est vraiment beau et paisible, je voudrai presque y rester, j'ai bien dit PRESQUE ! Parce que je n'ai absolument pas l'attention de m'attarder ici, la preuve, j'accélère un peu le pas pour prendre la fuite à travers les arbres.

LIBÈRE MOI 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant