Chapitre 29 : Charly

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Aujourd'hui je veux jouer les touristes avec Lukas, je veux rattraper le temps perdu loin l'un de l'autre. Je n'ai pas accordé beaucoup de temps à ce petit bonhomme et puis je veux profiter de lui le temps que je pourrai. Et puis surtout, je veux quitter cette maison ! Trois jours que je suis coincée ici sous la surveillance de Chantra et Anton, un petit malaise et direct on pense que vous allez crever!

Anton ne sait pas vraiment sur quel pied danser, je le vois bien, soit il est trop là, soit il est absent soit rien du tout en fait, avec lui c'est d'un extrême à l'autre!
D'ailleurs, je le cherche depuis vingt minutes, il semble s'être volatilisé, je retourne à la chambre pour lui laisser un mot, ainsi qu'aux autres. Je veux être seule avec Lukas, je pense même choisir des gardes du corps qui ne me suivent pas d'habitude.

J'écris donc sur une feuille un petit mot expliquant que je vais visiter la ville et faire les magasins avec Lukas et que j'emmène avec moi trois gardes du corps. Pas besoin de plus d'explications, y a rien à dire d'autre, je sors, je suis assez grande pour décider ce que je veux faire!

Je vais chercher Lukas et je demande à Cameron, notre chef de la sécurité, de choisir trois hommes pour m'accompagner. Quand tout le monde est enfin prêt, nous partons. En sortant, nous croisons Salvador et Coral, je leur indique que nous sortons et que nous revenons en fin d'après midi, cela ne semble pas plus les intéresser que ça, c'est bien je n'ai pas envie de leur faire la conversation.

Juste le fait de sortir de la propriété me fait du bien, les paysages qui défilent sont dignes des plus belles cartes postales, ici tout est coloré, le soleil réchauffe les cœurs et les âmes.

Trente minutes plus tard, nous arrivons dans le centre ville, j'arrive à négocier avec mes gorilles pour que seulement deux nous accompagnent, un exploit ! Nous déambulons au fil de nos envies dans les rues, les gens sont souriant et respirent la joie de vivre. Un peu plus loin, une femme se tient devant une poussette, un bébé dans les bras, son sourire illumine tout ce qui l'entoure. Instinctivement, je passe ma main sur mon ventre, mes bébés, je suis fatiguée et perdue, j'ai envie de pleurer, je ne comprends pas bien ce qui m'arrive. Je cherche à m'éloigner des autres alors que j'ai besoin d'eux, je veux me séparer de mes enfants alors que je les aime déjà ! Je suis vraiment trop nulle ! Les larmes commencent à couler sur mes joues, je perds pied, je ne sais plus quoi faire.

Je m'assoie un instant sur un banc, Lukas vient tout de suite dans mes bras, en nichant sa tête dans mon cou. Comment l'abandonner lui, comment renoncer à mes enfants ? J'ai fait des choix qui m'ont menée ici et maintenant, je ne suis pas seule dans cette histoire. Ce n'est pas en pensant égoïstement à moi que tout va s'arranger, que je vais pouvoir reprendre ma vie là où je l'ai laissée. C'est fini la Charly lycéenne perdue dans un petit village du bordelais, j'ai renoncé à mes amis et même ça, ça ne les a pas épargné, ma pauvre Cloé a fait les frais de mon karma pourri. Je ne veux plus jamais que quelqu'un souffre par ma faute. Avoir le poids du destin des autres est un calvaire, ma vie est déjà lourde à porter mais en plus subir celle des autres, je ne peux plus !

- Mama tu pleures ? Me dit Lukas la mine triste en me regardant.

- Ce n'est rien mon ange, Maman est un peu fatiguée, ça va passer.

Il ne dit rien de plus et retourne se caler contre ma poitrine, cet enfant est bien plus mature que la plupart des adultes. Je prends quelques instants pour me ressaisir. Du coin de l'œil, je vois mes gardes du corps, toujours aussi proches, ils ne nous ont pas quitté d'une semelle même dans les magasins où nous sommes entrés, ce sont nos ombres pour l'après midi.

Au bout de quelques instants, je sèche mes larmes et avec Lukas nous reprenons notre petite promenade. Je vois un peu plus loin un magasin de jouets et depuis qu'Alexïe a fait privatiser un magasin de Moscou, Lukas n'arrête pas de vouloir retourner dans un magasin comme ça. Je me dirige donc tout naturellement avec lui vers l'enseigne aux couleurs vives.

LIBÈRE MOI 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant