Chapitre 3 : Anton

1.7K 137 30
                                    

Nous voilà pour la deuxième fois de la journée dans notre salle de bain avec la trousse de secours de sortie. A ce rythme là, je vais devoir faire des stocks de désinfectant et de pansements !

- Il aurait quand même pu ne pas t'amocher ! Dis je en colère.

- Je l'ai provoqué en même temps, et puis il a pu relâcher un peu de sa colère.

- Tu n'es pas un punching ball Charly !

- En attendant, il reste.

- Encore heureux après la raclée que tu lui a mis !

Je rigole un peu, elle m'impressionne chaque jours un peu plus ! Depuis son retour, elle a une soif d'apprendre et de se défouler qui n'épargne personne, je ne compte plus les professeurs de langues qu'elle a épuisé en deux ou trois jours ! Seul son coach est encore là et elle l'impressionne à chaque entraînement !

Je sais que ses choix la font souffrir, et le voir lui en vouloir m'énerve encore plus ! Il ne comprend rien à rien ce pauvre type ! Je me demande ce qu'elle peut lui trouver !

- Charly s'il te plait, fais attention, j'ai beau être médecin, il y a des choses que je ne peux pas réparer.

Elle me regarde de ses grands yeux verts, elle a compris ce que je voulais lui dire. Je ne fais pas dans les cœurs brisés autrement j'aurai déjà réparé le mien ainsi que le sien.

Il y a trois mois pendant cette terrible soirée, elle l'a choisi, en même temps je le savais qu'elle l'aimais ! Mais la voir partir avec lui a été le pire des supplices, mais je ne pouvais pas la garder, la voir malheureuse aurait été trop dur. Je la préférais heureuse loin de moi.

L'amour est un sentiment cruel, il vous prend au moment où vous ne vous y attendez pas, et vous fait faire des choses absurdes. Et son ami l'univers vous reprend tout en piétinant bien votre vie au passage !

Ce soir là, j'ai respecté sa volonté. Lorsqu'elle a quitté la chambre, j'ai décroché mon portable pour demander à ce que personne ne les arrête et j'ai désactivé à distance son bracelet.

Lorsque j'ai pu à nouveau la prendre dans mes bras, j'ai senti que j'étais de nouveau vivant. Il nous a fallu du temps pour nous apprivoiser, je suis avant tout son ami, elle sait qu'elle peut me parler de tout, je ne la jugerai pas et je ne m'opposerai pas à sa volonté.

Lorsque je la regarde, j'ai toujours autant envie de la prendre dans mes bras et de la protéger. Ses lèvres si douces, sont un appel au baiser !

- Pourquoi tu souries bêtement ? Me demande-t-elle.

- Je repense à la raclée qu'il a pris !

Elle sourit, elle avait la volonté de gagner alors rien ne pourrait lui résister ! Je rigole encore un instant, j'ai fini de la soigner, sa lèvre est un peu fendue mais rien de bien méchant, c'est surtout pour son thorax que j'ai eu peur au début. La violence avec laquelle il lui a mis un coup de pied m'a choqué ! Il prend des balles pour elle, mais trois mois plus tard il se défoule dans un combat singulier. Je ne souhaite pas qu'elle passe du temps avec lui si c'est pour qu'elle termine à l'hôpital !

- S'il te plait, fais attention Charly.

- Promis. Me dit-elle avec ses yeux de chat botté !

- Ce n'est pas juste ! Tu sais que je ne te résiste jamais !

Je la prend dans mes bras et je l'embrasse doucement pour ne pas lui faire mal à la lèvre. Elle répond à mon baiser même si je vois bien qu'elle reste toujours sur ses gardes. Je me recule doucement et je commence à ranger la trousse de premiers secours.

- Je vais allez voir si Lukas a fini sa sieste. Dis-je.

- A propos de Lukas, il va falloir parler à Alexïe, c'est son neveu après tout.

- Je sais, mais attendons un peu, je veux voir comment ça ce passe entre eux, Lukas ne mérite pas de souffrir.

- D'accord. Je vais voir où en sont Luc et Alexïe. Et aussi je vais demander quand arrive Dimitri, que l'on puisse s'organiser par rapport à Andreiv.

Je l'embrasse une dernière fois et nous nous séparons dans le couloir, chacun allant dans une direction.

Lorsque j'arrive devant la chambre de Lukas, mon téléphone portable vibre dans ma poche. Je vois l'appelant s'afficher et je grimace un peu mais je décroche.

- Allô ?

- Alors petit frère, comment vas-tu ?

- Je ne savais pas que ça t'intéressait Andreiv !

- Mais enfin, tout te concernant m'intéresse voyons !

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Si tu insistes, nous venons manger chez toi demain soir.

- Qui nous ?

- Et bien ta famille ! Nos parents, notre sœur et surtout moi.

- Nous ne pouvons pas vous recevoir désolé.

- RRRRo ce cher Ivanov n'est pas très sociable, c'est ça ?

- Comment tu sais qu'il...

- Est chez toi ? Et bien comme je te disais, tout ce qui te concerne m'intéresse !

- Andreiv, tu arrêtes direct de nous faire surveiller !

- Tu penses avoir une quelque influence sur ce que je fais ? Laisse moi rire ! Qu'est-ce que tu croyais, qu'en l'épousant, je ne pourrai jamais la récupérer, qu'en couchant avec elle, elle t'appartiendrai ? Mais elle est à moi la petite souris ! Et ce n'est pas son chien de garde qui m'empêchera de la récupérer !

- Jamais tu ne l'auras ! Tu n'est qu'un salopard, tu la veux comme un trophée pour la briser comme tu as brisé Sasha ! Mais ce n'est pas Sasha et je ne te laisserai pas faire cette fois !

- C'est ce qu'on verra ! A demain petit frère !

- Je...

Mais il a déjà raccroché, comment pouvons-nous être si ressemblant et en même temps si éloignés l'un de l'autre.

Je ne peux pas laisser Charly avec lui, je ne peux pas lui permettre ça. Aujourd'hui, Charly est ma femme et elle le restera, je ferai tout pour la protéger et ça même si je dois reprendre l'affaire familiale à la place d'Andreiv !

LIBÈRE MOI 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant