Chapitre 19 : Anton

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Je lève les yeux vers l'enseigne bleue ciel, mes jambes m'ont portée ici. Pourquoi ? Je ne sais pas trop, je suis devant la boutique depuis maintenant vingt minutes. J'ai laissé Charly seule, je ne sais toujours pas pourquoi en faite.

Je suis content de devenir papa, là n'est pas le problème. Au début, oui c'était un choc parce que j'aurai aimé que nous puissions décidé ensemble avec Charly du moment où nous voudrions fonder une famille. Et puis là, apprendre que nous allions avoir non pas un mais deux bébés, je ne sais pas, mon cerveau s'est mis en pilote automatique et je suis parti.

Je sais ce que ça fait d'avoir un jumeau, et avec mon frère, ce n'était pas l'amour fou, loin de là. Je crois que c'est ça qui me fait peur, je ne veux pas revivre à travers mes enfants, la relation chaotique que j'ai eu avec Andreiv. Je sais très bien que mon père n'est pas étranger au passé que nous avions eu avec mon frère. Il a attisé notre haine mutuelle, Andreiv était le fils parfait, sociable voulant s'investir dans les affaires et moi j'étais le vilain petit canard, celui qui voulait faire profil bas et avoir sa propre vie.

Je sais que je ne ferai pas ça à mes enfants, mais est-ce qu'ils seront heureux pour autant ? Est-ce que inconsciemment je n'aurai pas un préféré, attisant les foudres de l'autre ?

Je rentre finalement dans la boutique et je me dirige vers les doudous, je lève ma main vers le même doudou que Charly a choisi plus tôt. Mais je suspends mon geste, c'est à partir de maintenant que mes choix doivent être mûrement réfléchit. Je choisis finalement un doudou de la même collection, dans les mêmes couleurs mais au lieu d'une souris, c'est un ourson. Nos enfants seront différents et c'est l'amour que nous porterons à chacun de manière égale qui leur donnera de bonnes bases pour un bel avenir. La différence c'est bien, c'est ce qui nous rend unique aux yeux de tous et si nous sommes acceptés par notre famille, nos amis, c'est que notre différence est une bonne chose !

Je paye la vendeuse et je me dépêche de rentrer à la maison, en faisant un petit détour.

Lorsque j'arrive à la maison, celle-ci est calme, Dimitri est devant le porche en grande conversation avec Cameron. Lorsque je passe devant lui, il m'indique que Chantra est partie depuis un moment et qu'elle m'a laissé un mot sur mon bureau.

Charly, elle, est cloîtrée dans notre chambre, ne voulant voir personne. En me disant ça, Dimitri me regarde noir, je vais devoir avoir une discussion avec lui, je veux bien être sympa mais alors son attitude de mec surprotecteur avec ma femme, ça va pas durer longtemps !

Je rejoins rapidement la chambre que je partage avec Charly, j'ai été plus que maladroit tout à l'heure, je dois m'excuser et me faire pardonner.

Lorsque j'entre, je trouve ma petite femme sous la couette, elle ne dort pas et a les yeux tout rouge et gonflés tant elle a pleuré, et je sais que c'est de ma faute.

Je m'approche doucement et je la rejoins sous la couette.

- Je suis désolé mon amour.

- Tu es parti !

- Oui je suis désolé, je n'aurai pas du, pardonne moi.

- Anton pourquoi ? C'est le fait qu'ils soient deux, ça change la donne ? C'est trop pour toi ?

- Non, j'ai eu bêtement peur. Tu sais, la relation que j'ai eu avec mon frère, je ne veux pas que ce soit pareil pour nos enfants, j'ai peur d'une éventuelle dualité entre eux, j'ai peur de revivre mon passé avec eux.

- Mais c'est totalement différent Anton. Nous ne sommes pas tes parents, nous n'avons pas les mêmes principes de vie, nous aimerons nos enfants aussi fort l'un que l'autre.

LIBÈRE MOI 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant