Chapitre 35 : Charly

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(!) LEMON (!)

Actuellement dans mon bureau, je viens de terminer une vidéo conférence avec l'Italie, Féderico se marie la semaine prochaine et vu qu'il part avec sa future femme pour un voyage d'un mois, il souhaitait régler certaines choses par rapport à une maison close que nous avons ouvert ensemble du côté de Dubaï.

Ça fait maintenant un an que Anton est mort, un an que j'ai renoncé à garder contact avec Alexïe, un an que je m'occupe du business avec l'aide de Luc. J'ai plus qu'évincé Misha de la partie, et même si je prends soin de sa famille en mémoire à Anton, je préfère garder mes distances avec cet homme, qui n'a pas pleuré un instant la mort de ses fils.

Si on m'avait demandé plus jeune qu'elle était mon plan de carrière pour l'avenir, je n'aurais absolument pas répondu, chef de la mafia, bien loin de là. J'ai du me remettre en question, remettre en question mes croyances, mes envies, mes rêves. J'ai appris à tolérer l'intolérable, à devenir l'opposée de moi même et à gérer d'une main de fer un business d'hommes. Même si rien n'est jamais parfait, je sais que je fais en sorte chaque jour que demain soit d'une certaine façon meilleur. Alors oui je vois venir, mais enfin Charly aujourd'hui tu gères des maisons closes et tu fais du trafic ! Oui c'est vrai, sauf que je ne gère pas tout ça comme Misha, depuis que j'ai repris les commandes, j'ai fait en sorte que les maisons closes ne soient plus des lieux de perditions où meurent des femmes et des enfants. Les femmes présentes dans mes maisons sont payées et je ne donne pas dans le trafic d'être humain. Ces femmes sont là de leur plein gré, je sais que ça semble impensable et pourtant ! Je fais en sorte qu'elles puissent voir des médecins régulièrement et qu'elles vivent dans des conditions décentes. Ca a d'ailleurs été compliqué d'expliquer ça à Féderico pour la maison de Dubaï, il ne comprend toujours pas cette envie que j'ai de prendre soin des prostituées !

On frappe à la porte de mon bureau, lorsque la porte s'ouvre je vois apparaitre Lucie, avec dans les bras Milan, une petite tête brune, de grands yeux vert et de l'amour à revendre. J'ai accouché de ce petit trésor quelques mois après la mort d'Anton, et chaque jour ce petit bonhomme me rappelle que la vie mérite d'être vécue et que je dois savourer chaque seconde qui me sont accordées.

Je me lève pour le prendre quelques minutes dans mes bras, mais une tornade blonde débarque dans le bureau en rigolant. Lukas, mon second amour, grand frère protecteur avec Milan, l'un n'est jamais bien loin de l'autre. Ce lien invisible entre eux me rassure pour l'avenir, je me dis qu'ils seront toujours là l'un pour l'autre.

- Lucie tu viens, on doit construire une cabane avec Milan. Dit mon petit blondinet en souriant.

- Mais mon coeur Milan est trop petit pour construire une cabane avec toi, dis-je en rigolant.

- Non mais je sais, c'est pour ça que c'est Lucie qui va m'aider et que Milan va regarder!

Qu'est ce que je peux être bête des fois, c'est vrai que vu comme ça tout parait tellement logique. J'embrasse mes fils avant de les confier à Lucie qui repart en fermant derrière elle la porte du bureau.

Je suis à peine assise qu'on frappe à nouveau à la porte.

- Lukas, d'avance nan tu ne peux pas prendre le bois du mobilier de jardin pour fabriquer des cabanes, nous en avons déjà parlé...

La porte s'ouvre et alors que je m'attends à voir une tête blonde de 1m10, je me retrouve devant une tête blonde de 1m90...il est là comme un fantôme de mon passé, beau, souriant, parfait...

- Alexïe? Mais on ne m'avait pas prévenue de votre visite...

Il entre dans le bureau en prenant soin de refermer doucement derrière lui. Puis il s'approche doucement de moi, sa démarche est féline, assurée, il respire l'assurance, ce qui me fait légèrement trembler. Je suis déstabilisée par son attitude. Dans mon souvenir, Alexïe était certes plein d'assurance mais il était beaucoup plus froid, plus rigide, il n'avait pas cette attitude presque arrogante comme aujourd'hui.

Lorsqu'il arrive à ma hauteur, il pose ses mains sur mes hanches, ce qui me procure un lent frisson au bas des reins, je deviens d'un coup timide, comme si j'étais encore innocente et que je ne connaissais rien aux hommes. Il m'attire à lui pour me plaquer tendrement contre son torse de pierre, ses lèvres s'entrouvrent en un léger sourire, il est si près que je peux sentir son souffle sur mes lèvres. 

- Tu avais promis de ne plus jamais m'abandonner Charly...

Je déglutis péniblement devant son regard de glace, il me déshabille littéralement du regard, et allume à chaque seconde qui passe un feu au creux de mon ventre.

- Je...je...

Ah bah oui au moins c'est clair comme pensée, bravo Charly, maintenant que tu as le cerveau en mode marshmallow, y a plus personne !

Il sait l'effet qu'il a sur moi et en profite pour poser ses lèvres sur les miennes. Je ferme les yeux et savoure cette caresse, ce moment suspendu dans le temps. J'ai souvent rêvé un moment comme celui ci mais la réalité se rappelait toujours  à moi, pourtant là, c'est différent. Son corps chaud contre le mien, ses mains qui caressent mon dos tendrement et ses lèvres si douces...je ne rêve pas, il est bien là, Alexïe est là !

Alors que notre baiser se fait plus passionné et que je suis à bout de souffle, il descend ses lèvres sur ma mâchoire, puis mon cou pour venir murmurer à mon oreille.

- Je ne comprends pas comme j'ai pu t'oublier, comment j'ai pu oublier la femme de ma vie, Printsessa...

L'entendre murmurer ces mots provoque en moi un tourbillon d'émotions, j'ai chaud, je le veux juste lui, récupérer tout ce temps perdu loin de lui, tout ce temps où j'ai cherché à l'oublier en vain. J'ai besoin de lui dans ma vie...

Je ne sais comment nous nous retrouvons allongés sur la moquette du bureau, ses mains parcourant mon corps avec une infinie tendresse. Il fait glisser mon haut par dessus ma tête avant de venir dégrafer mon soutien-gorge doucement. Il prend son temps et soudain je réalise que depuis Anton, aucun homme ne m'a vu nue. Je rougis et dans un sursaut de parfaite maturité, je viens cacher ma poitrine avec mes mains. C'est certain que comme ça il ne verra rien hein ! J'ai peur qu'il me juge, qu'il juge mon corps et qu'il n'aime pas ce qu'il voit, j'ai peur qu'il se moque. Mais c'est tout l'effet inverse, il est surpris de mon geste et se rapproche de moi pour venir couvrir mon corps avec le sien.

- Printsessa pourquoi...te caches tu? Tu es magnifique, j'ai tellement rêver de te voir nue, tellement rêver de te faire mienne, je ne veux pas que tu ais peur de moi.

Il dépose ses mains sur les miennes et les fait glisser pour libérer ma poitrine (le premier qui dit libérée délivrée sort, je vous préviens!). Puis il vient déposer doucement ses lèvres sur ma peau, marquant de cette caresse mon corps, il me prouve qu'il me trouve désirable, et surtout que je suis à lui.

Un à un nos vêtements viennent s'éparpiller sur le sol, et nos corps nus dansent la même mesure. Alexïe vient prendre possession de moi et dans un soupir de plaisir je l'accueille, savourant enfin ce que j'ai tellement voulu.

Je ne sais pas combien de temps nous restons là, à nous découvrir, à nos apprivoiser, à rattraper tout ce temps perdu. Ce qui est certain c'est qu'Alexïe ne veut plus me lâcher, et ne veut plus se passer de moi. Il me tient tendrement mais fermement contre lui alors que nos respirations s'apaisent sur le même rythme, je ne sais pas trop quoi dire. Je suis bien et j'ai cette impression que ce moment se suffit à lui même, que nous avons trouvé nos places et que c'est au côté l'un de l'autre qu'elles sont.

Avant de m'endormir dans ses bras (décidément c'est une habitude ! ), je l'entends murmurer dans mon cou.

- Je t'aime Printsessa, plus jamais je n'accepterai d'être séparé de toi....


LIBÈRE MOI 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant