Chapitre 5

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- Oui toi ! Toi qui devint son ami, puis son amant. Je refusais tout d'abord de voir la menace. Je l'avais initié aux plaisirs de la chair et il voulait exercer ses talents ailleurs pour mieux me satisfaire. Je me disais qu'il ne faisait que jouer avec toi, mais... Mais voilà que tu lui remplissais la tête d'idée de liberté. Je le maintenait dans la fraiche innocence et la dépendance qui me plaisaient tant chez lui et toi tu le faisait grandir et le détournait de moi... Pendant tout ce temps passé cote à cote, ses besoins étaient mes besoins et voilà que tu arrives et lui dis que lui seul compte... Tu lui dis qu'il est la personne la plus importante de l'univers. Tu lui donne de l'écoute et de l'amour... Lui farcis la tête de toutes ces choses que ma couardise a si longtemps refusées de lui offrir. Inexorablement, tu l'éloignais de moi. J'étais en colère car une fois de plus te me volais ce qui me revenait de droit... Une fois de plus, j'étais humilié et mon mépris envers toi se changeait en haine.... Mais la vérité c'était que j'étais jaloux...

Kanon avait fini par éprouver de la compassion pour le juge, mais à l'entendre ainsi rejeter la faute sur lui, son poing et sa langue acérée le démangeaient furieusement. Cependant Rhadamanthe reprit sans lui laisser le temps d'agir. Alors, curieux de savoir jusqu'où la stupidité du Whyvern irait, il se retint.

- Et oui jaloux ! Se sont Eaque et Minos qui me le firent prendre conscience, me reprochant de ne point avoir agit avant. Mais peut-être n'était pas trop tard... Peut-être pouvais-je récupérer mon amour... Le destin, cette fois me fut favorable, du moins le pensais-je, lorsque je te croisais dans ce couloir, tout en sentant l'approche de Valentine. Je passais à l'action par ce baiser maudit qui me hante jour et nuit... Ainsi que le regard déchiré de mon aimé. Je voulais te piéger, briser votre couple en montrant à Valentine combien tu étais méprisable et qu'il avait tord de te faire confiance... Il serait revenu vers moi qui fut là pour lui pendant des millénaires, mais... Mais, je n'imaginais pas que je serais pris à mon propre piège... Ce baiser ! Tout comme toi, ne mens pas je le sais, ce baiser était... J'en voulais plus, je me suis mis à te désirer tout comme je sais que toi aussi tu me désires. Je me rendais compte que cela n'avais rien à voir avec ce que j'éprouvais pour Valentine. Sa douleur me blessait, me brûlait le coeur... Pourtant, je continuais à me mentir, à blâmer d'autres que moi jusqu'à ce que... Jusqu'à ce que la fureur de mon oncle, le seigneur Hadès ne m'ouvre les yeux et ne m'oblige à réparer mes tords.
- Et comment vas-tu réparer le mal que tu as fait ? Demanda Kanon d'une voix sourde. Tu comptes le laisser choisir entre nous deux ? Ou bien comptes-tu lui dire la vérité sur tes manigances et nous laissez enfin tranquille ?

Rhadamanthe secoua la tête.

- Le faire choisir ! Non cela serait bien trop cruel. Je sais qu'il m'aime toujours et même si cela me torture, il t'ai... Tu le rends heureux. Cela, le blâme du seigneur Hadès me l'ai fait comprendre. Quelque soit le choix de Valentine, l'un de nous souffrira. Mes réflexions pour éviter cela m'amenèrent à la conclusion que deux souffriront car mon... Notre tendre Valentine sera déchiré d'avoir dû choisir. Alors je me suis dis pourquoi le faire choisir ? Pourquoi lui imposé cette cruauté alors que nous pourrions l'avoir tout les deux ? Par amour pour Valentine je suis même prêt à des efforts pour cesser de te mépriser. Je sais que...

Au fil du discours, Kanon sentit la colère remonter en lui. Il serra le poing, tentant de se calmer en vain. Un coup violent stoppa net le discourt de Rhadamanthe. Le juge, à terre, se massait la mâchoire douloureuse tandis que le chevalier l'invectivait avec véhémence.

- Alors c'est ça ta brillante idée ! Espèce de sale pervers ! Tu n'es qu'une ordure ! Tu dis que tu l'aimes mais tu es juste accro à son cul ! Hurlait Kanon choqué et fou de rage.  Et maintenant que tu veux me mettre dans ton lit, tu proposes un plan à trois sous prétexte du bonheur de Val. Tu comptais aussi prendre ton pied en matant pendant que Val et moi nous faisons l'amour ?
- Non, non ! Je t'assure... Tenta prudemment Rhadamanthe qui s'était relevé.
- La ferme ! Tu me dégoutes ! Injuria le Gémeaux en enflammant son cosmos. Dégage avant que je ne t'éclate.

Le juge fit une nouvelle tentative qui se solda également par un échec, furieux le Grec ne voulait rien entendre. Soudain très las, Rhadamanthe soupira en se dirigeant vers porte. Sans se retourner, il lâcha abattu :

La valse des sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant