Chapitre 7

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Kanon, allongé sur le lit, lisait une édition originale de Peines d'amour gagnées. Il avait cessé de se demander comment cette pièce disparue pouvait se trouver dans la bibliothèque de son chéri lorsqu'il tomba sur une réplique particulièrement hilarante de Don Adriano (1). L'appel télépathique d'Hadès le fit sursauter. Quelques minutes plus tard, motivé par le ton anxieux du dieu, le chevalier arrivait au bureau.

- Kanon, n'étant pas sous mes ordres, je n'ai pas à te confier de mission. Cependant, je te le demande comme un service.
- De quoi s'agit-il seigneur Hadès ? Questionna le Gémeaux intrigué.
- De ma fille Mélinoé...
- De votre fille !
- Oui, enfin techniquement il s'agit de ma belle-fille. Ceux de la surface ignorent qui sont ses parents et ne doivent pas le savoir.
- Pourquoi ? Enfin, je veux dire, en quoi cela me concerne ?
- Parce que son père la veut. Il a piégé Perséphone car il voulait un enfant qui allie à la fois les pouvoirs des cieux et des mondes souterrains, expliqua Hadès en serrant le poing pour contenir sa colère.
- Mais...
- En quoi cela te concerne ? Vois-tu même Déméter ignore son existence. Perséphone a réussi à cacher son existence et donc elle ne peut la voir qu'ici, mais Déméter désapprouve ses visites aux enfers. Elle craint que nous nous remettions ensemble. Elle préférerait la voir dans le lit de Zeus plutôt que dans le mien.
- C'est possible ? Je veux dire, vous et Perséphone ? Demanda Kanon curieux malgré lui et songeant combien Valentine serait choqué de son attitude et effrayé qu'il n'offense le dieu.

Le souverain, loin d'être fâché, eu un sourire triste.

- C'est hélas impossible, trop de choses... Bref ! Perséphone est surveillée. Elle a donc dû annuler sa visite. Cela rend Mélinoé si malheureuse qu'elle reprend l'apparence et le comportement d'une enfant. Plus son chagrin est grand, plus l'enfant est jeune. Sa dépression peut durer des semaines voire même des mois et malgré tout mon amour je suis impuissant à la soulager.
- Bien sûr, vous n'êtes pas sa mère.
- Hélas... Elle n'est jamais allée en surface et j'ai pensé que cela lui ferait plaisir.
- Je croyais que personne ne devait savoir ?
- C'est là que tu interviens Kanon, j'aimerais te la confier. Tu es un rebelle, tu as manipulé Poséidon pour conquérir le monde...
- Mais majesté ! J'ai...

Hadès leva la main pour le couper en lui signifiant qu'il ne lui en faisait pas le reproche.

- Je comptais l'envoyé au sanctuaire. Là-bas elle sera en sécurité et tu es le seul  à avoir suffisamment d'aplomb pour mentir à Athéna sans qu'elle ait des soupçons. Mais je vais écrire un message pour Athéna et Shion que tu pourras leur donner si jamais tu étais sur le point d'être démasqué.
- Comment devrais-je la leur présenter ?
- Si tu acceptes, je te laisse le soin d'inventer un mensonge.
- Ne vous inquiétez pas, j'accepte et je veillerais sur elle comme si elle était ma propre fille.
- Tu es sûr ? Je ne veux pas qui tu t'y sentes obliger, insista le dieu devant l'air perplexe de Kanon.
- Non, non ce n'est pas cela. Je me demandais juste comment occuper une fille de... A quel âge est-elle retournée ?
- 12 ans, un problème ? demanda Hadès.
- Bah, les filles de 12 ans que je connais sont soit apprenties, soit déjà chevaliers alors... Tiqua le Gémeaux.

Soulagé, le dieu éclata de rire.

- Oh ! Si ce n'est que cela, je suis sûr que tu trouveras.

Kanon observait le dieu rédiger la lettre. Depuis qu'il était en couple avec Valentine, il avait appris connaitre et apprécier le seigneur de enfers. D'abord au travers les yeux du spectre, puis en le croisant personnellement. Sa réaction une fois seul après leur première rencontre, fut d'éclater de rire, trouvant que c'était tout de même un comble ! Pour un dieu qui prétendait détester les humains, il l'était lui-même beaucoup. Et puis, il s'était demandé, et d'une comment une divinité si semblable à Athéna avait pu mal tourner, et de deux, comment il se faisait qu'il n'avait pas rit devant lui, il ne se serait pas gêner avec Poséidon. Kanon n'eut pas à réfléchir longtemps pour comprendre. Il y avait au fond des yeux d'Hadès cette lueur de souffrance, la même que Saga. Le Gémeaux laissa échapper un sourire.

La valse des sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant