Le tournant d'une vie - Partie 1

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L'impatience était visible chez Seth et James particulièrement. Addison attendait imperceptible et l'officier de police et son adjoint étudiaient les réactions de la jeune fille. Celle-ci réfléchissait à vive allure pour se sortir de cette impasse. Elle savait qu'elle ne s'en sortirait pas facilement et qu'elle leur devait une part de vérité. Spécialement à son père dont l'inquiétude se lisait sur le visage. Le pauvre homme semblait avoir pris quelques années et ses traits tirés témoignaient de son était de fatigue et lassitude. Il voulait des réponses et espérait que sa petite princesse coopèrerait sans difficulté.

- Je ne me souviens pas de tout... fit Claire sur un ton d'excuse

- Ce n'est rien mademoiselle, commencez par ce qui vous revient, commenta l'inspecteur conciliant. 

L'inspecteur Parrish connaissait Claire Austen de nom seulement. Il avait procédé à une rapide enquête sur sa personne avant de se déplacer au pensionnat et était tombé avec effarement sur l'histoire de cette jeune fille. Révolté par cette nonchalance et insouciance de la jeunesse, il avait un peu plus approfondi et avait joint ses collègues en charge de l'affaire Austen concernant le jeune Eliot. Il savait donc que l'adolescente était têtue, ne se montrait pas effrayée et pouvait se murer dans un silence pendant des heures si elle ne voulait pas répondre. L'inspecteur Parrish préférait ne pas brusquer la jeune fille afin d'obtenir son témoignage sans heurt.

- Bien... D'accord, acquiesça t elle en se raclant la gorge. Je trouvais étrange le choix de mon costume, un corbeau de nuit ? Sachant que quelques temps auparavant, un mystérieux papier intitulé "Raven New" colportait auprès de tous les raisons de mon arrivée dans ce pensionnat... Je pensais à une mauvaise blague, après tout, j'avais bien choisi la Reine des Neiges pour Samira... ricana Claire

- Pourquoi n'en as-tu pas parlé ? Demanda James

- Parce que ce n'était qu'un stupide costume et je n'allais pas venir pleurer pour en changer, répliqua t elle acerbe

- Claire répond à la provocation par la provocation, expliqua son père, demander à changer aurait été une faiblesse, elle n'aurait jamais donné à cette personne la satisfaction de la voir ;al à l'aise

Claire baissa la tête et reprit son discours sans s'arrêter.

- Lors de la fête, je ne pensais plus à rien d'autre que m'amuser, je partais au bar chercher des boissons pour Guilia et moi quand je vis, tapi dans l'ombre, une personne portant le même costume que moi, version masculine

L'adolescente essayait de ne pas trahir son stress en racontant ce qu'elle avait vu et préférait rester aussi évasive que possible. Elle sentait sa respiration se faire plus saccadée et le rythme de son coeur s'accélérait. Le sang battait ses tempes et elle tentait du mieux qu'elle pouvait de se calmer pour paraître aussi sereine qu'elle le prétendait. Car avec ce qu'elle avait dit à James, plus en présence de la police, de son père et de la directrice, il fallait qu'elle soit crédible et qu'elle raconte une partie de l'histoire sans paraître pour une folle.

- Cette personne m'observa de longues secondes puis me montra une enveloppe qu'elle posa sur la table avant de partir précipitamment

- C'est donc pour cette raison que vos camarades vous ont vu courir vers le parc, comprit Addison

- Miss Austen, connaissez vous l'identité de cette personne ?

- Non, répondit Claire avec aplomb

- Lui avez-vous parlé ?

- Je n'ai pas eu cette chance, ironisa t elle alors que son père lui donnait une légère tape pour qu'elle arrête ces sarcasmes

- Qu'y a t il dans cette enveloppe ?