Just you

Chapitre 22

M'étouffant avec mon verre d'eau, Wendy vint aussitôt à ma rescousse. Elle me tapota légèrement le dos, ma toux s'arrêtant donc.

– Merci... soufflais-je, en lui lançant un mince sourire.

Je détournais immédiatement mon regard et je le vis en train de s'avancer vers moi.

Ah non.
Non non et non.

Je commençais à me lever, à attraper mes béquilles, mais à peine avais-je fait un pas, qu'il se trouvait déjà devant moi. Je relevais tout doucement la tête, nos regards se croisant donc.

– Emma ! Mais c'est vraiment toi ! s'exclama-t-il de sa voix grave.

Merde. Comment il s'appelle déjà... Je confondais toujours à l'époque... Putain...

– Ah euh ... salut... dis-je tout bas.

– Ne me dit pas qu'après toutes ces années, tu ne connais toujours pas mon prénom ! Emma !

Ce gars a passé deux années avec moi, au collège. Il ne cessait de m'embêter, de me charrier, de m'humilier...

Un vrai démon !

Et bien-sûr, juste avant qu'il ne change de collège, il m'avait avoué ses sentiments. J'étais restée sur le cul, c'était le cas de le dire. Ce gars qui m'emmerdait littéralement, m'avait avoué ses sentiments. Non mais non quoi.

Pour moi ces deux années avaient été un enfer. Mais on peut dire que grâce à lui, j'avais développé un meilleur caractère. J'étais devenue plus forte, si puis-je dire, et je ne me laissais désormais plus faire.

Mais c'est quoi déjà,m son prénom ?
Ben... ?
Benoit ?

Non...

– Ça me fait tellement de peine que ma petite Emma ne se souvienne de moi, reprit-il, en posant une main sur son cœur.

– C'est Benny ! Benny Fordts ! Voyons, Emma ! râla-t-il.

Ah ouais...
Benny.
Tu m'étonnes que je n'arrivais jamais à retenir.

– Ah oui... Benny. Ça fait tellement longtemps, c'est dingue... dis-je, avant de me retourner et de commencer à partir.

Il m'attrapa aussitôt par le bras, me faisant donc me retourner.

C'est une blague.

– Tu fais quoi ici ! Le destin a vraiment voulu nous réunir, c'est fou ! s'exclama Benny, avant de me prendre dans ses bras.

Je me raidissais instantanément, n'osant plus faire aucun geste.

– Et t'es devenue encore plus belle ! T'es canon, Emma ! continua-t-il, me serrant plus contre lui.

Je crois que personne n'avait trop capté notre échange, visiblement trop occupé à accueillir les nouveaux arrivants. Enfin, juste lui avait compris. Une main me tira directement de cette superbe étreinte, avant que je n'atterrisse contre un torse dur.

– Caporal Owen ! Tiens ! Comment vas-tu ? reprit soudainement Benny, un sourire venant faire ressortir ses fossettes.

– Bien, merci. Désolé, je dois faire quelque chose là. Emma également. Excuse-nous, répliqua-t-il d'une voix assez sérieuse, tout en entourant ma taille de son bras.

Je m'appuyais plus sur Owen, ne pouvant prendre appui sur mes béquilles.

Beno... non Benny, nous dévisagea un instant, sans rien dire de plus.

– Je vois, d'accord. On se reverra plus tard. Salut mon chat, concluait-il, en appuyant bien sur le déterminant possessif.

C'est vrai qu'il n'avait pas arrêté de me surnommer ainsi lorsque qu'il avait découvert une de mes fameuses trousses chats.