Chapitre 46

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Emma se décomposa encore un peu plus à l'entente du chiffre.

Onze.
Onze mois.

Je sais, c'est extrêmement long. Beaucoup trop long.

Je m'approchais d'elle, avant de la serrer dans mes bras ; c'était le mieux à faire. Emma inspira longuement, avant de tout laisser échapper. Ses mains de serraient dans mon dos, agrippant fermement mon t-shirt, et ne voulant absolument pas me lâcher.

– Je t'enverrai toujours des messages comme je l'ai fait avant. Je penserai toujours à toi. Je t'appellerai dès que j'en aurais le temps. Je ne te laisserai pas, Emma. Je serai là, sans être vraiment là, chuchotais-je, avant de déposer un baiser sur sa tempe.

Ma brune hocha la tête, puis se leva sur la pointe des pieds afin de sceller dans une grande tendresse nos lèvres.

– Ça va être dur. Mes sentiments se sont encore plus développés, par rapport à la dernière fois. Tu vas terriblement me manquer, murmura-t-elle, en posant son front contre mon torse.

La première fois m'avait déjà fait mal quand j'avais dû la laisser. Certes c'était plus une relation amicale qu'amoureux, mais même, ça m'avait touché. Et là... Nos sentiments ont grandis, n'ont cessé de croître...

Le manque sera encore plus horrible, je le sais.

– Je sais. Ça va être compliqué. Trop compliqué, repris-je, en caressant ses cheveux que j'aimais tant.

Ma brune soupira encore une fois, avant de rompre notre étreinte.

– Je suis fatiguée, je vais me coucher, dit-elle, un mince sourire aux lèvres, pour ensuite se retourner.

Plus triste que fatiguée, c'est certain...

Je soupirais moi aussi, complètement perdu après cette annonce.

J'étais déjà, avant, parti pour une durée d'environ onze mois. C'était long, mais ça ne m'avait pas dérangé plus que cela. Je n'avais pas de copine, pas de réelle attache. Personne qui m'attendait à l'appartement.

Mais là, tout changeait.
Absolument tout.

Je passais mes mains sur le visage, puis décidais d'aller prendre une douche. Rentré dans la chambre pour attraper mon pyjama, je vis aussitôt Emma, déjà couchée dans notre lit, emmitouflée dans la couette. Seule sa respiration brisait le silence. Elle ne pleurait pas, c'était déjà ça de gagné...

Je partis immédiatement prendre ma douche, une vague de questions et de pensées m'envahissant. Après m'être séché rapidement, je rejoignais aussitôt Emma qui était encore sous la couette.

À peine rentré dans le lit, que son corps venait se coller à moi.

– Je t'attendrai, murmura-t-elle, en venant mêler ses jambes aux miennes.

C'était la phrase que j'attendais. Celle qui permettait d'atténuer tous mes doutes.

Même si notre relation datait de quelques mois, elle ne me laissera pas, alors que beaucoup d'autres l'auraient peut-être fait à ce stade de relation.

Ma brune m'attendra.

– Merci Emma, murmurais-je, en la serrant encore plus fort contre moi.

– Je n'allais pas te laisser filer comme ça, reprit-elle. Faire un autre déménagement m'aurait un peu dérangé, tu vois. Et puis, j'aurais regretté tes petits plats et ta superbe douche.

Je laissais échapper un rire, puis déposais un baiser sur sa joue.

– Tu m'étonnes. Et le pire dans tout ça, c'est que le démon, alias Kaporal, aurait été vraiment perdu. Imagine un peu sa réaction si ses maîtres favoris venaient à se séparer, continuais-je, en souriant.

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