Chapitre 51

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Tout mon monde venait de s'écrouler.

Je l'avais perdu.
J'avais perdu Owen.
Le père de notre enfant.

Je suis anéantie.

Le choc était tellement grand, que mes larmes n'apparaissaient qu'une bonne demi-heure plus tard, après être restée complètement stoïque.

Il ne peut pas m'abandonner.
Il ne pouvait pas.

Je ne suis rien sans lui.
Plus rien.
C'est impossible...

Je ne peux pas vivre sans lui. Notre bébé non plus...

Mes larmes commençaient à couler de plus en plus, mouillant complètement mon t-shirt. Je tremblais, mon souffle n'était plus du tout régulier. J'essayais de me reprendre, pour le bébé, mais je n'y arrivais pas.

La peine était bien trop forte.
Le choc était bien trop fort.

Comment vais-je faire ?

Il ne reviendra plus jamais. Je ne reverrais plus son sourire séducteur qu'il avait toujours en coin. Ses yeux bleus qui me transperçaient à chaque fois qu'ils se posaient sur les miens. Son odeur. Ses blagues nuls mais que j'aimais tout de même.

Plus rien...
Mon caporal crétin ne reviendra plus jamais...

Je repris, des mains tremblantes, le portable et je regardais encore, en boucle, le message.

Je ne cessais de le relire et c'était toujours la même chose : comme si on m'enfonçait des coups de poignards dans le cœur. Mon cœur n'avait toujours pas retrouvé son rythme cardiaque et cela commençait vraiment à me faire mal.

Kaporal et Polly s'étaient réveillés entre-temps et comme s'ils avaient senti mon malaise, ma tristesse, ils venaient instantanément se coller à moi, en ronronnant. C'était censé m'apaiser mais cela avait eu l'effet escompté.

C'était grâce à Owen si j'avais pu avoir ces deux boules de poils...

Ce n'était même plus quelques larmes qui sortaient de mes yeux, mais désormais une rivière. Je posais doucement ma main sur le pelage à Kaporal, en murmurant :

– Je ne peux pas vivre sans lui, c'est impossible...

Ma boule de poil miaula légèrement, en redoublant ses frottements contre moi. Polly commençait à miauler elle aussi, en venant me lécher la main qui devait avoir un goût salé avec mes larmes qui coulaient.

Je m'allongeais sur le canapé, en posant une main sur mon visage. J'essayais de balayer ces gouttes, mais cela ne marchait pas. Elles revenaient sans cesse, en me rappelant bien que je venais de perdre quelqu'un.

C'était l'homme de ma vie. J'en étais sûre. Ça ne pouvait être que lui, et pas un autre.

Celui qui serait là, avec moi, à chacun de mes réveils. Celui qui me préparait ses fameux plats comme il adorait le faire. Celui qui se moquerait de moi et des chatons, à chaque occasion qu'il aurait..

Ça devait être lui. Il devait être là.
Pour moi, mais aussi pour lui.

Il ne connaîtra même pas son père. Owen ne saura donc jamais qu'il aurait dû avoir un fils. Il est parti sans même savoir que je portais la vie.

Son enfant...

D'un coup, une sensation bizarre se fit ressentir dans mon ventre. Je levais péniblement mon t-shirt et mes mains se posaient automatiquement dessus.

Just youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant