Plume Grise

Chapitre 7

Le directeur apparaît soudain à l'entrée du collège, c'est un homme dans la cinquantaine au crâne dégarni, au visage sévère et aux yeux perçants. L'alarme a enfin cessé de pousser son cri strident lorsqu'il nous apostrophe.

-C'est une fausse alerte! Allez-vous-en, il n'y a rien à voir ici! Et qu'en au petit plaisantin qui s'amuse à enclencher les alarmes de l'école, il peut être sûr que je le retrouverais et qu'il passera tellement d'heures en colle à copier des lignes qu'à la fin, il sera incapable de tenir un crayon!

La foule d'élèves fini finalement par se dissiper, les étudiants rejoignent les cars qui ne vont pas tarder à démarrer et les voitures qui commencent à s'impatienter mais non sans m'avoir jeté un coup d'oeil suspicieux.

-Ophélie! c'est l'appel d'Alice qui retentit derrière moi, mais je ne me retourne pas, mes yeux restent fixés à l'endroit où John se trouvait il y quelques minutes. Emma! Dépêche-toi, on va rater le car!

Je me tourne finalement dans sa direction, le vent soulève ses cheveux bruns autour de sa tête, cette vision si semblable à mon rêve me fais frissonner tandis que malgré moi, je lève les yeux pour observer le ciel avec méfiance.

-J'arrive! je lance finalement avant de m'élancer dans sa direction.

Le lendemain matin, nous avons tous été réveillés à huit heure, on nous a conseillé de mettre des habits de gym avant de nous faire tous venir dans la cour. Maintenant alignée avec les autres je me demande si je dois les remerciés ou les détestés de nous avoir réveillés à une heure si matinale un samedi matin. Après tout, ils ont interrompu mon rêve pendant l'un des pires moment.

-Bonjour à tous et à toutes!

C'est un homme qui vient de parler, ici, il est considéré comme une sorte de "coach" pour les cas difficiles. Enfin... coach c'est un bien grand mot, il est plutôt celui qui va nous réveillés en pleine nuit pour nous faire courir des tours de terrain -ou plutôt des tours de cour- sous la pluie jusqu'à ce que celui qui a volé un snickers à la cantine se dénonce. Il a dans les quarante ans, les cheveux rasés le plus possible sans pour autant qu'il soit chauve et une barbe de plusieurs jours. Avec sa taille frôlant le mètre nonante, sa carrure sportive, et ses méthodes brusques, je le soupçonne d'être un ancien militaire. Sa voix bourrue me sort de mes pensées.

-Vous vous demandez sûrement pourquoi vous êtes ici... eh bien il semblerait que certains d'entre vous, il jette un regard à la ronde, s'attardant particulièrement sur certaines personnes, passent leurs temps à flemmarder. Et vous connaissez le schéma, n'est-ce pas? La flemme vous pousse dans 99% des cas les morveux dans votre genre à faire des connerie! Il fait une pause, nous jetant des regards accusateurs. Pour remédier à cela, je vous ai tous convoqués ici, ce matin, pour une grande course dans la forêt!

Il s'attendait peut-être à une ovation mais il n'a pour toutes réponses que des grognements découragés et des mines abattues ce qui nous vaut plusieurs regards noirs de sa part. Étonnement, certaines plaintes s'élèvent même dans l'air matinal de ce mois de septembre.

-Non mais j'y crois pas, c'est pour ÇA qu'il nous réveille à cette heure-ci? J'espère au moins qu'on pourra aller se recoucher après!

-Non mais quel attardé celui-là!

-Merde! En plus je faisais un rêve génial!

-Il rigole j'espère?! Il a plu toute la nuit!

Cependant, contre toute attente le coach ne réagit pas et se contente de débuter ses explications.

-Vous vous placerez sur trois lignes devant l'un des sentiers qui s'enfonce dans la forêt, j'ai délimité le chemin à parcourir avec de petit drapeau rouge, vous pourrez pas les loupez! Le chemin s'étend sur 15 kilomètres, vous avez 1 heure et 15 minutes pour atteindre l'arrivée, grand max. Ceux qui feront plus long que ça devront refaire le parcours en moins d'une heure demain matin. Si ils ou elles échouent une fois de plus, ils ou elles recommenceront le week-end prochain et ainsi de suite jusqu'à réussir, autant dire que vous avez intérêt à aller vite! Maintenant suivez moi.