chapitre 21

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Face à moi, la grande porte se tient, immobile, silencieuse, comme pour me narguer. Une fois que je l'aurai ouverte, je devrais jouer sur l'effet de surprise et agir le plus rapidement possible. Ma main se pose lentement sur la poignée métalique, le froid engourdie mes doigts. Je tourne très légèrement la poignée et tente de pousser la porte mais je comprends vite que quelque chose la bloque.

Je souffle et recule de deux pas, je fixe la porte à quelques pas de moi, j'attrape deux couteaux, un dans chaque main; ça va faire mal... Je prends mon élan et fonce contre la porte qui cède sur le coup. J'ai le temps d'apercevoir une chaise voler dans les airs en reprenant mes esprits avant de sentir deux bras esserer mon cou, tentant de me faire basculer en arrière. Je me courbe brutalement en avant, faisant basculer mon agresseur par dessus bord, il n'est apparemment pas armé sinon il m'aurait déjà tranché la gorge. Je tente de l'apercevoir dans la pénombre ambiente mais un croche patte me fait soudian basculer tête la première, me faisant par la même occasion lâcher mes armes. Deux mains maintiennent mon bras droit et avant que je ne puisse utiliser le gauche, deux autres se mettent à le maintenir, ils sont plusieurs.

Je ne peux pas invoquer la terre ici et l'air ambient de la salle est trop sec, à moins que... Je ferme les yeux pour me concentrer, deux autres mains aident à tenir mes jambes,. Je sens soudain une prise sur ma gorge, quelqu'un est en train de m'étrangler!

Les yeux fermés et le corps détendu malgré l'air qui commence à manquer , je visualise toutes les particules d'eau et de sueur présentes autour de moi, je les vois se rassembler jusqu'à former une bulle liquide quelque part dans la salle. Elle n'est pas très grosse mais elle devrait faire l'affaire.

Je rouvre les yeux pour apercevoir la bulle d'eau devenue solide foncer sur l'arrière crâne de l'un de mes assaillants. Un cri de douleur étouffé me parvient ne même temps que la prise sur mon bras droit se relâche.

Dans la panic, je suis à moitié libre de mes mouvements et les mains qui ensseraient ma gorge disparaissent, je profite de ces quelques précieuses secondes d'inatention pour rouler sur le côté, m'arrachant de la prise de mes agresseurs. J'attrape l'un de mes couteaux gisant sur le sol et tire l'un de mes assaillants par le col -il est étonnement léger- avant de le plaquer contre moi et de poser ma lame sur sa gorge.

Le silence se fait aussitôt, seulement perturbé par ma toux rauque et la respiration saccadées de mes ennemis.

-Allumez la lumière, je veux pouvoir vous voir, j'ordonne.

Des pas feutrés se font entendre dans l'obscurité, quelqu'un se dirige vers l'interrupteur de la salle.

Lorsque la lumière s'allume, je reste éblouie pendant une bonne dizaine de secondes, incapable de voir quoi que ce soit. Ils auraient pu en profiter pour m'attaquer mais en toute logique, ils sont probablement dans le même état que moi.

Lorsque mes yeux s'accomodent en fin à la lumière, je reste figée de stupeur devant ceux qui m'ont mise à terre et presque battue au combat.

C'est une bande d'enfants.

Ils ne doivent pas avoir plus de 8 ans, mais ont l'air plus féroce que certrains guerriers que j'ai rencontré. Regard féroce et couteaux aiguisés, ils m'observent comme si ils étaient prêts à me sauter dessus à la premère occasion. Ils pensent que je suis leur ennemie.

Je jette un regard à l'otage que je tiens encore contre moi, un couteau pressé contre sa gorge. C'est une fille, probablement la plus vieille du groupe mais aussi celle qui me regarde le plus férocement. Lentement, j'écarte le couteau de sa gorge, je recule d'un pas et je pose mes armes à terre avant de me relever et de passer mes bras au dessus de ma tête.

Plume Grise Où les histoires vivent. Découvrez maintenant