Chapitre 17

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Je m'empresse d'intervenir en attrapant le bras de Clara pour l'entraîner dehors mais ça n'a pas l'air de la calmer, le jaune laisse place à de l'orange légèrement rouge, ses pupille jusque là rondes commencent à laisser place à deux lignes verticales tandis que des étincelles jaillissent de temps en temps de ces paumes désormais ouvertes et que sa respiration se fait hachée. Je me place en face d'elle, il faut que je fasse quelque chose avant que ça ne dégénère.

-Clara, Clara! Ressaisis toi!

Un choc au niveau de ma hanche me fait faire un bond en arrière, je viens de me faire électrocutée... À présent, ce ne sont plus des étincelles mais de la foudre qui sort de son corps. Les passants la dévisagent d'un air choqué avant de me jeter un coup d'oeil et de se précipiter à l'abri. Ce n'est que quand l'un des ses éclair touche un chalet et fait éclater le bois qui le compose que je décide finalement de m'approcher de nouveau d'elle et de la gifler de toutes mes forces. Sa tête part en arrière, elle titube de quelques pas. Ses yeux ont perdus leur couleur inquiétante et elle a cessé de générer ses éclairs, c'est donc en toute sécurité qu'elle pose sa main sur le côté de son visage avec l'air de quelqu'un qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Je grogne de douleur en secouant ma main, la vache! Elle a la tête dure! Je me reprends en la voyant m'observer.

-Je suis désolée de t'avoir frappée mais tu ne te contrôlais plus...

-Je comprends... murmure t-elle. Et si on s'en allait?

J'acquiesce et nous retournons sur nos pas, côte à côte. En tout cas, si il y a bien une chose que j'ai appris aujourd'hui c'est qu'il vaut mieux ne jamais parler à Clara de sa mère. Mais pourquoi? Tant de questions se bousculent dans ma tête... Peut-être que si il y en avait un peu moins, j'aurais fait plus attention et j'aurais remarqué les deux yeux de jade qui me fixent depuis la forêt, profitant de la nuit qui dépose un voile sombre sur nous pour se dissimuler.

Trois jours sont passés depuis l'incident au village, incident qui a d'ailleurs réussi à me forger une plus mauvaise réputation que celle que j'avais déjà. Les gens ont d'abord prétendu que j'avais poussé Clara a bout puis d'autres ont affirmé que je l'avais battu, que j'avais lu dans ses pensés, que j'avais volé dans le magasin, exploser une maison, et j'en passe. Évidemment, Clara a essayé de leurs expliqué mais rien à faire, ils n'en démordent pas.

Même si Matt ne le dit pas, je sais qu'il m'en veut, il m'a déjà expliqué que quand un télépathe fait une connerie, c'est sur tous ceux capables de lire dans les pensées que ça retombe. D'autres par contre, ne se gênent pas pour me dire clairement qu'ils m'ont veulent. Ethan ne se gêne pas, il n'est pas le genre de personne à se soucier des autres. Je l'ai rencontré à mon entraînement de combat, il n'étais pas dans mon groupe mais dès qu'il m'a aperçu, il m'a foncé dessus. Je n'ai rien vu venir, j'étais en train de m'acharner sur un sac de boxe en tentant, en vain, de le faire bouger quand je me suis soudain sentie propulsée sur le côté. Quand je dis qu'il m'a foncé dessus, ce n'est pas une façon de parler. Il m'a fallu du temps pour reprendre mes esprits et quand je l'ai fait, il était déjà au dessus de moi, maintenant mes mains dans mon dos et me fixant de ses yeux d'un gris métallique.

-C'est toi Ophélie, la « télépathe »?! a-t-il craché avec dédain.

Je l'ai observé un instant, déboussolée. J'étais franchement tentée de répondre par la négative, ce type là avait tout l'air d'être un fou furieux, tueur de télépathe mais je m'étais promise d'assumer la responsabilité qu'est ce pouvoir. Alors j'ai hoché la tête. Son emprise sur moi s'est immédiatement relâchée, il s'est relevée et m'a tendu sa main, sa bouche c'est tordue en une sorte de sourire en moins chaleureux, en moins... souriant. Malgré cette ébauche de sourire, ses yeux étaient toujours aussi froids et durs. Je l'ai examiné avec stupeur avant d'attraper avec prudence sa main. Je m'en suis aidée pour me relever mais je n'ai même pas eu le temps de me mettre debout qu'il me repoussait déjà en arrière, son sourire étrange s'étant totalement volatilisé. Je suis de nouveaux tomber en arrière en poussant un râle de douleur. Lui, s'est contenté de me pointer du doigts.

Plume Grise Où les histoires vivent. Découvrez maintenant