ANNONCE

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Re-bonjour !

J'ai décidé de publier le prologue de ma nouvelle histoire, il est disponible sur mon profil. Il s'agit de "Tout ce que j'ai laissé derrière moi."

J'espère que vous allez de nouveau me suivre dans cette aventure ! Voici un extrait (qui correspond au prologue)


Quand je suis sortie de la bouche de métro, il neigeait. Je suis restée de longues minutes le visage levé vers le ciel, savourant le contact des flocons sur ma peau en souriant.

J'ai toujours adoré la neige, pourtant, c'est la première fois qu'un tel spectacle s'offre à moi. Les seules fois où j'ai eu la chance d'apercevoir des flocons, dans la région où j'ai grandit, ils fondaient aussitôt, et quand je me réveillais le lendemain matin, toute magie avait disparue.

Ici, la ville est recouverte d'un grand manteau blanc ; le vent commence à se lever, et je me souviens de ma collègue qui m'a conseillé de faire attention sur la route car une tempête était annoncée. Ma première tempête depuis mon aménagement dans cette grande ville américaine ; je me sens comme dans un téléfilm de Noël, et je ne peux m'empêcher de tournoyer en riant, les passants m'observant d'un air drôle.

La sonnerie de mon téléphone me fait descendre de mon nuage ; malgré le froid, je m'empresse de sortir mon téléphone de mon sac à main ; mon sourire s'évanouit quand je reconnais le numéro qui s'affiche.

"Oui?"

Après tant de temps sans nouvelles, il n'a pas changé ; sa voix est un peu plus grave, mais il a toujours la même manière de s'exprimer, provocatrice, presque insolante. Il s'excuse de me déranger à une heure pareille, il ne peut pas se douter qu'un décalage horaire de plus de sept heures nous sépare.
Il ne me dit pas qu'il est heureux de me parler à nouveau, il déballe des formes de politesses froides qui paraissent surfaites, sortant de sa bouche. Je me remémore cette période où nous étions si proche et où nous pouvions passer des heures entières au téléphone, nous avions encore tout le temps devant nous. J'ai envie de le couper, de lui parler de moi, de lui dire qu'il neige ; quelques années plus tôt, il se serait réjouit pour moi, nous aurions rit comme les grands enfants que nous étions.

Le vent est de plus en plus fort ; mes cheveux volent autour de moi, je replace mon écharpe devant mon visage, plantée en plein milieu du trottoir, ayant l'impression désagréable de recevoir un appel d'un inconnu.

"Bon, Delilah, je suis vraiment désolé mais je ne t'appelle pas pour renouer des liens avec toi.
-qu'est-ce que tu veux alors?"

J'ai été plus agressive que je ne l'aurais voulu ; je l'entends soupirer, et me maudis mentalement.

"Je ne sais pas si tu as gardé contact avec Charlie, mais je me souviens que vous étiez très proches à une époque.
-toi aussi. Il était ton meilleur ami, avant que tu ne l'oublies."

De vieilles tensions resurgisses ; j'aurais préféré ne pas décrocher. Cet appel ne va rien m'apporter de bon, je le sens.

Il y a de plus en plus de vent ; les passants autour de moi courent s'abriter, je ne vois plus grand chose avec toute cette neige, je devrais les imiter. Toute la féerie du moment a disparue et prend un côté sombre et inquiétant, à moins que cet appel n'y soit pour quelque chose.

"Ce n'est pas le sujet...Il lui est arrivé quelque chose. Quelque chose de grave.
-Je suis sur un autre continent Jonathan! Je ne sais pas dans quel merdier il s'est encore fourré, mais je ne vais pas pouvoir faire grand chose d'où je suis."

Je dois crier et coller le téléphone contre mon oreille, sa voix commence à grésiller. Il y a un café pas loin, plus que quelques pas et je serai à l'abris.

"C'est différent cette fois-ci. Il a eu un accident."

Je glisse et manque de tomber ; quelqu'un me tient la porte du café en me demandant de me dépêcher, de venir vite m'abriter, vite. Je m'arrête, haletante ; mon esprit semble se détacher, la tempête rugit mais son visage m'apparaît, son souvenir, et je ne prête plus attention à ce qui se passe autour de moi.

"Il est mort, Delilah. Je suis désolé."

Je lève doucement les yeux vers l'homme qui me tient la porte du café, qui s'impatiente, crie dans ma direction.

"On a besoin de toi ; il faut que tu rentres à la maison, s'il te plaît. Il est temps que tu reviennes."

Il continue de parler dans le vide ; mon téléphone me glisse des mains et tombe dans la neige. Je lève doucement le visage vers le ciel, complètement sonnée.

"MADEMOISELLE! Dépêchez-vous!"

Je ne prends pas la peine de ramasser mon téléphone ; je tourne les talons, et malgré les avertissements du passant, je cours à l'aveuglette. J'ai juste besoin de courir, de perdre pieds.

Je repense à ma collègue : "Fais attention à toi, une tempête est annoncée pour ce soir."

Et alors que le vent me siffle dans oreilles, que le froid me brûle le visage, que je manque de m'envoler à chaque bourrasque, je me laisse lourdement tomber dans la neige, trempée en à peine quelques secondes, et je hurle.

Sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant