Chapitre 26

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Point de vue Isabel

« ... Harry ! »

Au milieu de Time Square, la foule se faisait de plus en plus dense. Les gens passaient, repassaient, me bousculant à chaque instant. Une seconde d'inattention et Harry avait disparu. Plus aucune trace de lui.

Je continuais à hurler son nom au milieu des individus qui devaient me prendre pour une folle.

Que se passerait-il s'il tombait sur des gens qui lui en voulaient ? Je ne serais même pas là pour le protéger.

Mes jambes me portaient à travers la masse difficilement, et ma tête commençait à tourner.

Non. Je ne dois pas tomber maintenant. Je suis forte. J'ai toujours été forte.

La peur engourdissait mon ventre, formant une boule près de mon estomac. Ma gorge, serré, ne me laissait plus parler. Je chancelais et me rattrapais sur quelqu'un qui passait. On essayait de me parler, mais je ne comprenais pas. La panique m'envahissait sans que je puisse faire quelque chose contre.

Jamais nous n'aurions dû partir de la chambre.

Harry allait mourir et ça serait de ma faute.

Tout était de ma faute.

C'était au moment où je croyais tout perdu qu'une force me tira vers l'arrière.

Un parfum,

Une ancre sur la main,

Il était là.

J'appuyais ma tête contre son torse, essayant tant bien que mal de me calmer.

Je pouvais sentir nos cœurs battre aussi vite l'un que l'autre, me prouvant que je n'étais pas la seule à avoir paniqué.

Mais pourquoi avait-il eu peur ? Pour lui ou pour moi ?

Pour lui, très certainement. Cependant, quand je sentis ses lèvres se déposer sur mon front trempé par la sueur, je n'en fus plus si sûre.

Après tout, je lui avais dit que je l'aimais. Mais l'aimais-je vraiment, au fond de moi ?

Lui avait montré certains signes. Mais faisait-il cela pour lui ?

Pour me garder près de lui ?

Et ainsi rester en vie ?

J'étais confuse, déboussolée, désarmée. Le sang battait contre mes tempes et je ne m'étais toujours pas calmée.

«On va rentrer, d'accord ? » La voix d'Harry était calme et rassurante.

J'hochais la tête. Son ton me laissait imaginer qu’on rentrait à la maison, chez nous, et que tout serait fini. Qu’on se serait aimé, qu’on aurait emménagé ensemble, qu’on se serait marié. Mais jamais une personne aussi mauvaise que moi y aurait le droit. On ne rentrait pas chez nous. On rentrait en enfer, et cela jusqu’à temps que toute cette merde soit réglée, si elle se réglait un jour.

Son bras passa derrière mon dos et sa main attrapa la mienne.

« Je ne te lâche pas. »

Le seul son de ces mots sur ses lèvres me fit frissonner.

Il était là.

Même si ce n'était que pour un jour, ou même une heure, il était là et c'était tout ce qui importait pour le moment.

La rame de métro était bondée et me désorientait encore plus. Je m'agrippais au T-shirt d'Harry qui était resté le seul repère pour moi de tout le trajet.

J'essayais de me persuader qu'il n'y avait que nous deux, dans cette rame de métro. Personne autour de nous. Plus de bruits, plus de d'odeurs, plus de murmures, plus personne.

Juste nous deux au milieu de ce train.

Harry me tenait fermement par la taille, m'empêchant de tomber quand la rame tournait et non quand les gens me poussaient.

Une personne me bouscula plus fort, et soudain, j'étais de retour dans la foule, dans les bruits et les murmures.

Je relevais les yeux vers Harry tandis que l'énergie quittait mon corps.

« On sort. »

Ce fut les dernières paroles que j'entendis avant de tomber dans le royaume de l'inconscience et du néant.

*

Adossée contre un mur, je revenais peu à peu à moi. Harry me parlait doucement mais je ne captais pas les mots qu'il disait. Il me tendit une bouteille d'eau et m'aidait à en boire quelques gorgées. La bouteille une fois rangée, il se pencha un peu plus vers moi et je crus pendant un instant qu'il allait m'embrasser mais au lieu de ça, il passa ses bras sous mon corps et me souleva de terre.

Les yeux mi-clos, je ne voulais pas penser à ce qui pourrait arriver si Harry se faisait attaquer maintenant. Je ne savais pas ce qu’il venait de se passer, je ne pensais pas que j’étais claustrophobe. Peut-être la fatigue du décalage horaire. Ou la peur de le perdre.

Je m’étais mis à dos la moitié des tueurs les plus dangereux du monde en ne tuant pas Harry. Je m’étais en quelque sorte sacrifiée pour une raison qui m’était inconnue. Si il se faisait tuer, à ce moment, alors que j’étais dans ses grands bras à penser, à demi-consciente, je n’osais même pas imaginer ma vie si je m’en sortirais.

Mais si cela arrivait, je ne m’en sortirais pas. Ils ne me laisseraient pas m’en sortir.

Je sentis une poussée vers le haut et ouvrit un œil. La forte lumière de l’ascenseur m’ordonna de les refermer. J’enfouis ma tête dans le T-shirt noir d’Harry sans penser au fait qu’il pourrait ne pas être d’accord avec ce geste. Mais il ne dit rien.

Quelques minutes plus tard, il me déposa délicatement sur le grand lit de la chambre. Et tandis que je restais là, sans rien dire, sans ouvrir les yeux, je sentis sa main me caresser doucement les cheveux.

Je n’aurais pût dire combien de temps il était resté là, sans rien dire, sans rien faire à part passer sa main dans mes cheveux.

Ce que je ne savais pas, c’était qu’il ne m’avait pas quitté des yeux une seconde de toute l’après-midi.

Ce que je ne savais pas, c’était que durant toutes ces heures, son cœur n’avait pas arrêté ne serait-ce qu’une minute de battre à cent à l’heure.

Ce que je ne savais pas, c’était que là, assis à côté de moi, il n’avait pas douté de son amour pour moi.

Ce que je ne savais pas, c’était qu’avant de se coucher près de moi, il avait dégagé mon oreille, et que, dans un murmure, il avait laissé son cœur parler pour lui.

« Je t’aime. »

C’était juste trois mots, trois mots simples.

Parce qu’il n’avait pas besoin de lui prononcer un beau discours pour lui dire qu’il l’aimait.

Parce qu’il n’avait pas besoin de se compliquer la vie pour être aimé de celle qu’il aimait

Parce qu’il avait juste besoin de rester lui-même, de rester simple pour lui dire ces trois mots si importants.

Parce qu’il était tout ce qu’elle avait, comme elle était tout ce qui lui manquait.

Parce que l’amour ne s’explique pas, il était tombé amoureux d’elle.

Parce que l’amour est éternel, elle était tombée amoureuse de lui.

Mais l’amour résiste-t-il au pire ?

NDA : Voilà un chapitre un peu plus grand que les précédents. J'ai adoré l'écrire, j'espère que vous l'aimez aussi.

N'hésitez pas à donner vos avis en commentaires ! :)

Et j'essaye de vous écrire le 27 pour dans quelques jours ! :) ♥

When Love Saves UsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant