Jamais Moi Sans Toi

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Camille

Aujourd'hui est le jour de mon anniversaire, celui de mes six ans. Maman et Papa m'ont préparé une surprise. Ils m'ont levé tôt. Maman m'a dit de mettre ma plus belle robe, qu'elle a repassée la veille. Une robe rose pâle avec un noeud dans le dos. Je monte dans la voiture de Papa et je m'endors sur la route. C'est Maman qui me réveille. Autour de la voiture se trouve un magnifique endroit vert, un grand jardin. Des enfants de mon âge s'amusent et courent partout. Maman me prend la main et Papa referme le coffre. Il tient un panier dans ses mains. Maman déplie une grande nappe à carreaux rouges et blancs. Papa me fait signe de m'asseoir. Je m'assois entre Papa et Maman. Maman sort des boîtes du panier en bois. Mes yeux s'illuminent quand je comprends ce que nous faisons ici. Des petits oisillons sifflent, mes cheveux dansent dans le vent et mon sourire prend toute la place sur mon visage.

- Joyeux anniversaire trésor !

Me souhaite Maman en me tendant un paquet. Je le prends dans mes mains et tire sur la ficelle qui décore le paquet. Je découvre un collier où est inscrit mon prénom. Il est en argent.

- Merci Maman !

Je la remercie en lui sautant dans les bras. Maman rigole, elle m'aide à l'attacher autour de mon cou et dépose un baiser sur ma joue.

- Tiens ma puce !

Me dit Papa en me donnant une boîte. J'arrache les papiers autour et l'ouvre. Une Barbie, avec tout ses vêtements. Elle est jolie avec ses cheveux blonds.

- Merci Papa, elle est trop belle !

Je m'écrie en le serrant dans mes bras.

- De rien ma chérie, va t'amuser avec !

Me dit Papa en m'embrassant sur ma tempe. Je sautille et cours avec ma nouvelle poupée. Je retourne assez vite auprès de Papa et Maman pour manger le pique nique. Maman m'a donné un sandwich à la tomate, mon favori. Une sonnerie casse notre moment de tous les trois, c'est le portable de Maman. Maman décroche, son humeur joyeuse se transforme rapidement en tristesse. Des larmes glissent le long de ses joues. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Papa prend Maman dans ses bras et des perles d'eau se forment au coin de ses yeux. Je me précipite vers eux et je tire sur le bas de la robe à Maman.

- Maman ! Maman ! Pourquoi pleures tu ?

- Ma chérie,

Débute Papa en caressant ma joue.

- Papi Rémy est mort hier soir...

- Non ! Pourquoi ? Pourquoi !

Je pleure, j'adore mon Papi. C'est lui qui m'a offert ma première poupée. Il me fait toujours des câlins lorsque je pleure parce que le chat de la voisine m'a griffé ou lorsque l'orage frappe dans la ville.

- Tu sais, des fois il y a des gens qui n'aiment pas leur vie et qui préfèrent s'en aller dans un monde meilleur...

- Non ! Il n'a pas pu faire ça ! C'est pas possible ! Tu mens !

Je m'effondre. Maman me prend dans ses bras.

- Est ce que Papa t'a déjà menti une fois ?

Demande Maman en essuyant les larmes de mes joues.

- Non.

- Alors pourquoi le ferait il aujourd'hui ? Pourquoi il te mentirait sur une chose pareille ? Non Camille, Papa dit la vérité. Papi n'est plus là... Il est partit...

Je pleure, je pleure et je pleure. Je ne cesse pas de pleurer. Je ne reverrais plus jamais mon Papi. Tout est fini. Il ne m'a même pas dit au revoir. J'ai du mal à respirer et je panique.

- Camille, calme toi trésor ça va aller.

Me dit Maman en passant ses mains dans mon dos. Elle le frotte lentement et pleure aussi.

- Katheryn ! Camille est entrain de faire une crise !

Crie Papa.

- Une crise ? Mais elle n'en a jamais fait !

Répond Maman.

- Ah bon ? On doit l'emmener à l'hôpital ! Vite ! Elle n'arrive plus à respirer !

Se précipite Papa. Une crise ? Je fais une crise ? Je ne sais pas ce que c'est. J'ai mal à la tête. Je n'en ai jamais fait avant aujourd'hui.

- Mon père aussi faisait des crises, c'était le seul de la famille qui en faisait et Camille à récupérée son gène. Si on ne l'emmène pas de suite à l'hôpital, son état va s'aggraver Edmund ! Aide moi !

Crie Maman. Papi fait des crises, Maman a t'elle dit. Je ne suis pas au courant. J'ai peur. Je tremble. Papa me porte et m'emmène jusqu'à la voiture. Il démarre une fois que Maman soit rentrée dans la voiture avec le panier a pique nique. Il roule à toute vitesse sur la route et j'ai fini par m'assoupir.

Ma première crise à l'âge de six ans...

Je me réveille en sursaut. J'ai les joues trempées. Mon Papi, il me manque terriblement. Ce magnifique rêve qui s'est transformé en cauchemar. Un rêve pourtant réel. Je me souviens parfaitement de chaque détail. Je n'arrive pas à bouger, une masse m'écrase de tout son poids. Je regarde autour de moi et constate que je me trouve dans une chambre d'hôpital.

- Harry ?

Je murmure. Je reconnais ses cheveux doux bouclés. Il se relève et son regard émeraude s'encre dans mon regard bleu.

- Camille ! As tu pleuré ?

Me demande Harry en passant ses doigts sous mes yeux afin de retirer mes larmes encore visibles.

- J'ai fait un terrible cauchemar, mais un cauchemar qui s'est passé dans la vraie vie, quand j'avais six ans. J'ai eu comme une sorte de flashback.

J'explique en m'effondrant de plus bel en larmes. Il passe sa main dans mes cheveux et m'embrasse délicatement pour étouffer mes pleurs, pour me calmer. Je le serre contre moi.

- Que racontait ton cauchemar ?

Je lui raconte tout en essayant de ne pas fondre encore en larmes mais j'échoue lamentablement.

- Shhhht, calme toi trésor.

Chuchote Harry dans le creux de mon cou. Ma mère a prononcé exactement ces même mots. J'essaye de me retenir de ne pas recommencer encore à pleurer. Harry le remarque.

- Qu'est ce qu'il y a ? J'ai dit quelque chose qui ne fallait pas ?

S'affole le bouclé.

- Ma mère avait dit les mêmes mots pour me consoler.

Je marmonne en baissant le regard. Il me prend brusquement dans ses bras.

- Je suis vraiment désolé, je ne savais pas...

S'excuse t'il en resserrant son étreinte autour de moi. Son geste me calme et me fait sentir mieux directement. Son odeur passe sous mes narines et je savoure cette odeur. Cette odeur que je sens tout les jours mais que je ne pourrais jamais m'en lasser. Cette sensation que j'ai dans le fond de mon ventre quand il me serre dans ses bras, j'aime tellement. Je l'aime tellement.