Jamais Moi Sans Toi

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Camille

Je me mets ridiculement à trembler et mes yeux se remplissent d'eau mais ne coulent pas. Je lis alors ce que j'ai sous les yeux :

" Bonsoir chéri, j'espère que tu es bien rentré hier soir. Tu me manques, j'ai envie de toi encore et encore, que tu me prennes sur le plan de travail et que tu me lèches avec tes douces lèvres. Je mouille rien que d'y penser bébé. Texte moi, et efface ce email pour que Camille ne sache rien comme tu le sais. Je t'aime

Fanny. "

Je n'arrive pas à y croire. Comment a t'il pu ? Ça doit être une blague, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible. J'ai beau me le répéter mais je sais ce que j'ai vu et je sais que c'est réel. Mais je pensais qu'il m'aimait, qu'il n'y avait que moi et pas cette Fanny.
Je repense à hier soir, lorsque Peter m'a appelé pour me prévenir qu'il rentrait plus tard que prévu parce qu'ils avaient encore besoin de lui au travail, quel menteur. Il était au lit avec Fanny pendant que je m'occupais d'Aurore qui hurlait et refusait de se taire. Quelle idiote je suis. Je passe mes doigts sous mes yeux et gigote sur la chaise. Y'a t'il d'autres choses qu'il me cache ? Il n'y a qu'une seule manière de le savoir. Je retourne sur la page avec la souris et la boîte mail clignote. Un autre email. Je l'ouvre et le lis en m'arrêtant de respirer, c'est pas possible :

" Bonjour Peter Diaz, suite à votre visite à l'institut, nous avons enfin vos résultats. Nous sommes navrés de vous apprendre que vous êtes stérile, monsieur. Votre femme quant à elle ne l'est pas et votre fille a bien son sang mais n'a pas le votre. "

Je m'arrête de lire et mon coeur tambourine extrêmement fort. La semaine dernière avec Peter, nous avons été faire des prises de sang pour nous trois. Pour vérifier que tout allait bien mais là, je constate que tout ne va pas bien, pas du tout. J'entends la porte d'entrée s'ouvrir puis se refermer. Il est là, il est temps d'avoir une conversation, maintenant. Je ferme l'ordinateur et le prends avec moi après l'avoir débranché. Je déambule dans le salon et l'aperçois qu'il s'enlève les chaussures. Il s'approche de moi et vient pour m'embrasser mais je l'arrête.

- On doit parler.

Peter fronce les sourcils et n'a pas l'air de comprendre. Je reste le plus calme possible pour l'instant et reste debout, en face de lui.

- Je t'écoute.

- Qui est Fanny ?

J'ai presque du mal à parler et ma lèvre tremble. Il ne répond pas et détourne le regard. Il est mal à l'aise.

- Qui est Fanny ?!

Je répète et cette fois ci je balance l'ordinateur à l'autre bout de la pièce.

- Camille !

Il grogne.

- T'es vraiment un connard, Peter ! Casse toi et va la retrouver ta Fanny bordel ! Pourquoi tu restes avec moi putain ! Et hier soir t'étais au bureau hier hein, menteur que tu es ! Quelle naïve je suis !

Il passe sa main dans les cheveux et ferme les yeux. Il ne sait pas quoi répondre et moi je suis une véritable boule de nerfs.

- Laisse moi t'expliquer.

Je le coupe.

- Mais m'expliquer quoi putain ?! M'expliquer quoi ? Que tu te tapes Fanny dans mon dos ? Que t'as une maîtresse ? Maintenant je le sais c'est bon. Je veux plus te voir, va t'en !

Il écarquille les yeux.

- D'accord, ce que j'ai fais c'était pas cool...

Je le coupe à nouveau.