Chapitre 9 : Lysander

70 11 0
                                    

La dernière image de notre départ dans le bus de Phaéton était Cocalos et ses filles brûlant avant de se réduire en poussière d'un coup. Bien qu'ils soient des assassins, je ne souhaite pas cette mort à mes ennemis. La pire souffrance humaine est d'être brûlé vif, d'autant plus qu'elle provient probablement du soleil. Phaéton conduisait tellement vite que je me demandais si les radars et les forces de l'ordre voyaient notre bus. L'idée qu'un adolescent mythologique de 17 ans conduise ne me rassurait pas, je ne suis même pas sûr qu'il ait son permis de conduire. Néanmoins, Liam avait confiance en lui et il était notre seule option.

- Bien ! s'exclama Phaéton depuis son siège. J'ai semé les mortels qui nous poursuivait, j'ai assez de PV comme ça. Quelques esprits des tempêtes aussi. Quelle est ma destination ?

- Le Camp Jupiter, répondit Liam. On doit impérativement y retourner.

- Tu veux retourner dans ce trou militaire ? S'indigna le fils d'Hélios. Damné !

- On a une mission importante, renchérit Freya. C'est possible ou non ?

- Malheureusement, j'ai interdiction de m'approcher du camp romain depuis que j'ai brûlé accidentellement une partie des jardins de Bacchus il y a deux ans !

- C'était vous ? Me suis-je étonné. L'augure nous avait expliqué qu'un fils de Vulcain l'avait brûlé accidentellement.

- J'étais avec une nymphe des bois proche de votre camp, je voulais lui montrer un petit coin où elle pouvait s'hydrater mais le volant a dévié ! Sincèrement désolé !

- Le fils de Vulcain a été banni du camp, annonça Liam. Le dieu forgeron n'est pas très apprécié, la légion veut se donner une bonne image en éliminant la mauvaise herbe.

- Sympa chez vous..., soupira Billie. Pourquoi Vulcain est mal vu ?

- Vulcain est respecté pour son intelligence et son habileté de ses mains, expliquais-je. Mais il est laid et boiteux. Les Romains aiment la perfection malheureusement.

- Surtout que les enfants de Vulcain sont des guerriers redoutables et stratèges, fit Liam.

- Votre camp est très différent du nôtre, conclut Jake d'un hochement de tête.

- Je vais actionner le turbo, je vous prie d'attacher vos ceintures, annonça Phaéton.

On effectua ce qu'il demande et j'ai serré la ceinture de sécurité autour de mon bassin. Phaéton déclencha le turbo et je me suis enfoncé dans mon siège, mes mains tenant les rebords de toutes mes forces. Soudainement, j'ai senti le véhicule s'alléger et se décoller petit à petit du sol. J'ai jeté un coup d'œil à ma fenêtre et le bus était en train de voler.

- Qu'est-ce que tu fais ? criais-je au chauffeur.

- On va gagner de la vitesse dans les airs, répondit Phaéton. N'ayez crainte ?

- Tu as le vertige ? m'interrogea Billie. Tu es tout pâle.

- Il faut surtout pas que je regarde par la fenêtre, soufflais-je.

- Pense à autre chose. Des souvenirs heureux ou...

- Ma vie n'a jamais été heureuse, la coupais-je.

- C'est à propos de ta mère ? Désolée, on ne devrait pas en parler.

- Si au contraire, j'aimerais te montrer quelque chose si tu me le permets.

- D'accord, accepta-t-elle d'un mouvement de la tête.

J'ai alors posé ma main droite sur le côté gauche de sa tête et j'ai inspiré profondément. Petit à petit, j'ai senti une énergie émettre de mon corps pour se diriger vers ma main. J'ai visualisé dans mon esprit un souvenir de mon enfance que j'insufflais dans celui de Billie, que j'avais plongé dans un sommeil profond. C'était le jour de mon 9° anniversaires, le 14 novembre 2004. J'étais seul à la maison avec ma mère, mes cheveux en bataille qui me cachait une partie de mon visage. Je n'avais pas beaucoup d'amis à l'époque et j'aimais la solitude, je ne pouvais avoir confiance en personne. Je n'aimais pas le contact humain. J'étais assis silencieusement sur une chaise de la table à manger où on pouvait voir de la vaisselle sale, mes mégots et des restes de nourriture de plusieurs semaines. Tout à coup, une femme aux cheveux rouges foncé, presque noir, entra dans la pièce, un petit gâteau d'anniversaire dans les mains parsemées de plusieurs bougies. Elle avait un corps très maigre et des vêtements usagés, les cheveux ébouriffés et les ongles rongés. Cette femme était ma mère, Lyra Lightwood. Elle ne prenait plus soin de son corps depuis que mon père l'avait quitté.

Time Travels - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant