Chapitre 22

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Un léger grincement se fit entendre à l'entrée ainsi qu'un son de pieds qui traînaient pas terre. J'étais de retour, tremblante, tâchée de sang avec un immense sourire comme cousu sur les lèvres. Mon expression avait de quoi mettre mal à l'aise, à un point que le blond au chapeau vert en écarquillait les yeux.

« Il est mort... Il...il est enfin mort...Riais-je avec ce sourire malsain.

Ben se levait en abandonnant sa manette de jeu ainsi que sa console. Il accourut vers moi, prenant mes deux bras.

- Calme-toi !

Je le repoussais d'un coup presque violent, la tête du clown en noir et blanc dépassant du mur. Je tournais les talons, direction escaliers. Je montais, le bois craquant sous mes pieds. C'était ma deuxième tuerie, mais bien ma première victime. Ma vue était légèrement trouble alors que des larmes roulaient le long de mes joues bien que mon sourire ne m'abandonnait pas. Il avait mérité de mourir, depuis ce temps que je l'attendais.

- Aaah ! Te revoilà enfin ! Je t'ai cherché de partout.

Mes pas s'arrêtaient, je relevais la tête, regardant droit dans ses yeux. Il ne bougeait plus, et d'ailleurs tant mieux pour lui. Je m'éloignais, direction salle de bain. J'entendais des cris dans mon crâne, mon cerveau devait bien me jouer des tours, comme si j'avais pris de la drogue juste avant. La seule chose que je ressentais, était l'extase ! L'extase de ce sang qui coulait sur son ventre ! Un garçon aussi fort que ça qui gigotait dans tous les sens comme un animal pour se défaire des flammes ! Alors ? Est-ce que ta vie de merde en a valu le coup !? Ta « chérie » te suivras dans peu de temps, et j'espère que vous brûlerez en enfer ! Et puis...J'en voulais plus, encore plus de sang ! Encore plus de feu... Encore plus de folie !

Un ricanement s'échappait de ma bouche, attirant l'attention de Jeff qui sortait de sa chambre. Tiens, venais-je tout juste de dépasser son niveau de folie ?

- Encore fait un génocide toi ? Argh. Tu es ennuyeuse à rester là, on dirait une chochotte avec cette tremblote. Grommelait-il.

Ma tête avait des spasmes de temps à autres, mes yeux étaient irrités, comme si j'avais encore et encore frotter sur mes paupières.

- Tu as fait exactement pareil au final tu sais ? Répondis-je d'une voix calme.

- Qu'est-ce que t'en sais !? Tu n'es qu'une fille en pleine crise de manque d'amour !

- Et mon poing dans ta salle gueule tu le veux aussi !? Jeffrey Woods !?

Cette fois, j'étais parvenue à le surprendre.

- Ce n'est pas avec un sourire coupé dans les lèvres que tu vas me faire peur ! Toi avec ce rire aussi débile que ta personnalité ! J'ai vécu la même chose que toi, le harcèlement, ces enfoirés qui te tabassent jusqu'à être à deux doigts de mourir.

Avec chaque parole je m'approchais de lui.

- Je pense bien que non seulement tu as brûlé dans ce feu, mais aussi ta cervelle ! Et ensuite tu te permets encore de me prendre comme pour une gamine !? Tu n'as même pas la mentalité que certains te donneraient Jeff ! Plus personne n'a peur de toi ! Tu entends !? Plus personne !

Il grimaçait de mes paroles, ma colère montait de phrase en phrase. Il me plaquait d'un coup contre le mur, piégeant mes deux bras à la même occasion.

- Ecoute-moi bien l'amatrice. Ce n'est pas parce que toi tu as fait un meurtre que je disparaîtrais, surtout pas pour te faire plaisir.

- Jeff, ça suffit, laisse-la. Ordonnait une voix au fond du couloir.

- T'as un soucis Hoodie !?

- J'ai dit lâche-la.

- Et pourquoi je devrais t'obéir hein !?

Je lui administrais brusquement un coup de pied, il lâchait un gémissement de douleur avant que je ne lui tire les cheveux.

- La prochaine fois tu l'écouteras, et tu ne me traiteras pas d'amatrice.

Il attrapait mon pied.

- Espèce de petite saleté.

- Arrêtez ! Criait une voix plus féminine cette fois.

Aucun doute que toute la troupe venait se mêler à présent de ce qui se déroulait à l'étage. Alors qu'en réalité, ça ne concernait que moi et lui. Le noiraud grimaçait, se relevant en me lançant un regard noir. Je restais indifférente, comme si j'allais commencer à fuir de lui.

- Laissez. Dis-je pour que les autres n'en rajoutent pas.

Pour la deuxième fois maintenant, je m'éloignais. Non de mes problèmes, mais de la foule, avant de créer davantage de soucis. Fallait bien que je trouve un point de me laver, avec toutes ces tâches dans tous les sens possibles.

Une meurtrière, un monstre. Les voix me murmuraient de salles choses. Mais en particulier une ressortait du lot, celle qui, de sa voix douce et calme me disait :

« Va Elodie, lâche-toi, tu n'en es qu'au début. »

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