Un monde de creepypastas

Chapitre 25

Je me balançais, en avant puis en arrière. Mes joues étaient trempées, mes mains pleines de morsures et de griffures. De temps à autre, je grattais mon bras aussi, l'endroit sur lequel se trouve des centaines de cicatrices semblables à des coupures. Je me crispais en me remémorant cet instant. Je ne voulais pas le revivre. De toute manière, si je les retrouve, je les tuerais. Sans aucune hésitation. Oui... C'est ça...Je les tuerais...Lentement, je commençais à avoir de nouvelles douleurs au crâne alors que les gouttes d'eau salées se remettaient à dévaler le long de mes joues. Ma jupe noire en était déjà bien trempée, mais je ne cessais pas. Les hallucinations que j'avais s'empiraient de jour en jour. Chaque soir, un nouveau cauchemar, et puis...Ces mirages, ce fait de voir du sang, des organes, des cadavres dans tous les sens... Je n'en pouvais plus mince ! Je n'avais plus aucune envie de m'aventurer hors de ma chambre...Par manque de chance, même ici je les voyais. J'entendais des voix du lentement me dire que j'étais maudite, qu'on me réservait une place en enfer. Elles avaient raison... Même si je n'étais aucunement croyante, je savais que là en bas, le paradis des flammes et de la souffrance m'attendait. Voir le diable lui-même attendait ma mort avec impatience pour ensuite faire durer mes douleurs.
J'en avais mal au cœur, mais j'apprenais à vivre avec. En ce qui concernait les autres, je les entendais toquer de temps à autre, certains appeler mon nom, certains tentaient de me faire avaler n'importe quelle nourriture. Car oui, je ne me nourrissais plus. A quoi bon se remplir le ventre pour tout recracher quelques secondes plus tard. Ce ne serait que du gâchis. Et puis, dès que mon ventre gargouillait...Je me retenais. Je me disais que j'avais mérité cette façon de mourir, affamer et sans forces.

Le jour arrivait où je perdis toute ma raison, même si la croyait déjà disparue. L'humanité n'était plus qu'une illusion en ce qui concernait ma façon de me comporter. Je me sentais...Vide. Même pas l'envie d'égorger mes pires ennemis n'attirait mon attention. Je me trouvais juste là, assise à la table en compagnie des autres, tête basse, cheveux décoiffés, à rien faire. Je ne ressentais aucune douleur, aucune tristesse, aucune colère. Juste...Le néant complet dans mon intérieur. Ben et Toby me fixaient, je le sentais. Sans doute se posaient-ils des questions. Au fond, qu'est-ce que j'en avais quelque chose à faire. Je me levais et me résignais à rejoindre ma chambre. Tiens, ça faisait bien une bonne demie heure que je n'y étais plus retournée.
Cette fois pourtant, Ben, Toby et Margot s'étaient décidé pour je ne sais quelle raison de me suivre. Ils toquèrent à ma porte, plusieurs fois. Tout d'abord, ils me demandaient gentiment la permission de rentrer, puis voyant que je ne répondais pas, ils reposèrent la question. Toujours pas de réponse. J'écoutais pourtant attentivement, me balançant en me tenant les jambes comme un petit enfant l'aurait fait. Mes yeux étaient dirigés tout droit. Ma tête bourdonnait, les hallucinations revenaient, lentement. J'entendais Toby lâcher une menace dehors, suivit par une parole de Margot. On dirait bien qu'elle essayait de l'empêcher de faire n'importe quelle connerie. Cependant, je savais qu'il allait refuser. Je n'entendais même pas la voix de peine. Avait-il... peur ?
Pendant un long moment, pur silence. Les bourdonnements devenaient alors plus fort, des cris de douleurs se rajoutaient lentement, formant presque une mélodie morbide, capable de mettre mal-à-l'aise qui que ce soit. J'entendis des cris dehors également, ressemblant par contre plus à deux personnes qui s'engueulait contre chose.

Ma tête se tourna d'un coup, les yeux grands ouverts quand la porte s'ouvrit d'un fracas impossible. C'était bien le mauvais moment.

- Elodie ! Fit le brun.

Je tremblais, de plus en plus, les tremblements furent poursuivis par la suite par des violents spasmes. Les trois s'approchaient de moi, de plus en plus. Mon corps ne fit aucun mouvement, mes muscles m'en empêchaient. La blonde se trouvait juste derrière lui, elle aussi, un air inquiet imprimé sur son visage déformé. Elle tendit le bras, puis la main. A cet instant, je bondis sur elle, arme blanche à la main. Quand je disais que j'avais perdu la tête.
On me repoussait encore à temps en arrière. Je retombais, de même fit mon arme. Le lutin vert s'empressait pour la prendre. Rapidement et à quatre pattes, je fonçais sur Margot, la prenant d'un coup par le cou en serrant mon emprise. J'étais à deux doigts de l'étouffait, même si on m'ordonnait d'arrêter en criant. Je sentais des emprises se serrer tout autour de moi, me forçant à reculer alors que je me battais comme un monstre. Tous me fixaient, je pouvais deviner qu'ils n'avaient jamais vu un spectacle pareil. C'était à mon tour à présent de crier, lâchant toutes les expressions et saloperies qui me venaient en tête. La blonde était encore à terre, Toby lui tenait les épaules et essayait tant bien que mal de la faire redescendre. Mais la pauvre était toute pâle, traumatisée. Je me tus après une bonne dizaine de minutes, on pouvait encore attendre ma respiration qui était pire que bruyante. Personne ne se décidait à me lâcher, par crainte que je ne recommence et ne la tue pour de bon. Je détournais le regard, les fixant un par un comme je ne l'avais sans doute jamais fait auparavant. Mes yeux étaient rouges d'irritation même si je ne les avais pas frottés une seule fois.
Je pensais que ce moment allait bien encore s'éterniser pendant je ne sais combien de temps alors que je ressentis quelque chose se planter brutalement dans mon cou. Sur ce, les emprises me lâchaient, ma vue devenaient trouble. Je tombais à genoux, et ensuite...m'écroulait sur le sol.

Je me réveillais, dans le noir total. Tout semblait vide. Je me relevais, ressentant un petit picotement au cou. Je grognais un peu, frottant légèrement l'endroit de ma main.

- Allô ? Demandais-je.

Aucune réponse. J'étais bien seule. Quoi que... J'entendais des bruits de pas dans mon dos. Je me retournais d'un coup. Personne.

- Il... Il y a quelqu'un ... ? Redemandais-je, un petit peu de crainte se faisant ressentir dans ma voix.

Je regardais autour avant de m'effrayer brusquement dû à l'être qui se trouvait juste à côté de moi. Je reculais, la voyant sourire quasi chaleureusement. Je pris un moment pour l'observer de haut en bas : une fille... aux cheveux rouges foncés attachés en queue de cheval pas très longue, des yeux bleus, un haut rayé en noir et blanc, une jupe lui allant un peu au-dessus des genoux, noire, tout comme ses collants et ses chaussures hautes...Moi.

- Bonjour Elodie. Me dit-elle.

Je regardais son visage, aucune trace. Est-ce que c'était... la moi... d'avant ... ? Elle... Elle avait l'air heureuse, innocente, alors que moi... J'étais déjà salie pour toutes choses possibles.

- On dirait bien que tu es dans la panade. Poursuivit-elle, portant toujours ce même sourire.

- Qu'est-ce que... Tu me veux ... ? Répondis-je au final, du tac au tac.

- Rien, ne serait-ce que te montrer ce que tu es devenue.

Mon cœur se serrait.

- Alors toi aussi, tu veux me faire souffrir, comme ces foutes hallucinations et ce foutu monde ?

Elle ricana.

- Pas la peine de t'affoler. Je vois ce que tu as fait. Tu as tué deux de tes pires ennemis, dont un qui était ton meilleur ami.

Je baissais le regard, de honte ? Je n'en sais pas plus que vous.

- Ils t'ont trahi n'est-ce pas ? Ils méritaient la mort pour ce qu'ils voulaient faire.

- T-tu penses ... ?

Je relevais la tête, avec une certaine lueur d'espoir dans les yeux. Elle rit à nouveau.

- Tu es devenue un monstre.

Mon corps se figeait, mon expression se changea, tout comme la sienne. D'un coup, elle paraissait... Plus furieuse que jamais.

- Tu ne fais qu'empirer ta situation ! Tu es une meurtrière Elodie, un assassin sans cœur ! Et tout ça, est et sera toujours de sa faute ! Parce que tu n'étais même pas foutu de tout simplement crever !

J'avalai la boule dans ma gorge, mes yeux se remplirent de larmes alors que d'un coup, un trou noir se formait sous mes pieds. Je priais, lui criait, la suppliait de me venir au secours. Rien n'y fit, je fus absorbée d'un coup sec, disparaissant dans le nulle part.

Après un long moment d'absence, je suis revenue, en espérant que ce chapitre vous rapporte encore plus de folie :D Laissez-moi vous avis et un petit vote si vous avez aimé, ça fait toujours plaisir, mercii :33 ♥