Mars 2074
Debout devant la navette, j'attends Adam avec des papillons dans le ventre. J'ai passé des heures devant mon placard pour tenter de l'impressionner, le temps du trajet. Les seuls moments que j'aurai avec lui aujourd'hui.
Dehors, le temps s'est réchauffé. Il fait presque 10 degrés et le soleil pointe son nez. C'est une belle journée en perspective. Il arrive et porte un costume gris anthracite avec qu'une chemise blanche. Il passe la main devant le détecteur et la portière du véhicule s'ouvre. Il me laisse m'installer la première.
Une fois en route, il me donne des instructions pour le travail, en reprenant son ton froid.
— Madelyne, essaye de trouver le pass de madame OLIVIER et le tampon pour apposer le sceau sur le papier officiel qui nous permettra de passer la frontière. Tente de tout enregistrer. Tout ce que tu peux, même les détails les plus insignifiants.
— Bien.
— Le temps nous est compté. Avec l'attaque des rebelles, les magistrats sont sur le qui-vive et la surveillance s'est renforcée. J'ai entendu un des magistrats dire qu'ils sont au courant de certains échanges. Je ne sais pas s'il parlait de ce qu'on fait, mais quoiqu'il en soit, il faut agir vite pour ne pas qu'il puisse découvrir la vérité.
— Je ferai de mon mieux.
— Je t'envoie un message dans la semaine pour prendre de tes nouvelles. Tu n'hésites pas à m'appeler en cas de besoin.
— On ne se voit plus avant ça ?
— Non Maddy...Ne commets pas de folie d'ici là, je ne serai pas là pour veiller sur toi, fait-il en me souriant.
Je passe donc la semaine seule, enfin...sans Adam à mes côtés. Au boulot, je m'adapte vite et bien. Les jours suivants, je note que madame OLIVIER a des heures fixes et est ponctuelle. Elle range son pass dans son premier tiroir. C'est fou ce que les gens sont prévisibles !
Je suis polyvalente et me charge de préparer le café de ma supérieure, de prendre ses rendez-vous ou encore de lui faire ses photocopies. Elle m'a montré comment préparer la salle de réunion en cas de besoin et de façon générale, elle est très patiente.
Ce matin, je me charge de photocopier son courrier. Je suis seule dans la salle et je profite pour lire le contenu de ses papiers. Le premier contient des tas de numéros et des photos. Des visages. Des inconnus. Encore des numéros. Je n'ai pas suffisamment de temps d'essayer de comprendre, car Hadrien débarque dans la pièce.
— Bonjour Madelyne. Je n'ai pas eu le plaisir de finir la danse avec toi la dernière fois.
— Quel dommage ! dis-je ironiquement en ramassant les feuilles.
— Où crois-tu aller ? Tu m'as l'air bien pressée ?
— Je dois retourner rendre ces documents à madame OLIVIER.
— Pourrais-tu me photocopier ceci ?
— Avec tout le respect que j'ai pour vous, je ne suis pas votre assistante.
— Tu n'as pas la langue dans ta poche, ça me plaît ! Mais sais-tu que désobéir à ton leader est une insulte.
— Bien.
Avec dégoût, je lui prends les feuilles des mains et m'empresse de photocopier les documents. Hadrien s'approche de moi et me détaille de la tête aux pieds. Il passe sa langue sur ses lèvres. Cet homme me répugne. Je lui tends les papiers et il me touche la main.
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FRAGILE, (série Brèches) Tome 1 (terminée) #wattys2017
Ciencia FicciónParmi les décombres de la Nouvelle France, une petite fleur fragile se dessine pourtant, un pissenlit. Parmi les jeunes filles du pays à marier, Madelyne, « trop fragile et pas intelligente » selon son père, fera une rencontre inoubliable qui bouscu...