25- J'ai perdu un ami...

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Rien.

Rien.

Rien ne se passe.

Je suis seule devant cette porte en bois, désespérée, anéantie, douteuse, amoureuse et en colère.

J'observe autour de moi. Une plante verte enfermée dans un pot. Une grande fenêtre baigne le couloir d'une douce lumière. Un tapis au sol inscrit BIENVENUE. Une idée me traverse alors l'esprit.

Peut-être pourrais-je forcer la porte ? J'ai déjà vu ça dans les films, mais c'était l'époque où les portes avaient encore des clés, maintenant elles sont toutes équipées de carte magnétique.

Si j'étais un peu bricoleuse et bonne en informatique, j'aurai trafiqué le système. Qui ne tente rien n'a rien ! Je passe mes doigts sur le socle métallisé et me baisse pour regarder s'il y a une faille ou un fil qui dépasse. Voilà que je regrette de ne pas avoir mieux suivi les cours de physique et de technologie.

J'ai besoin de voir Adam. J'ai besoin de le toucher. J'ai besoin d'entendre sa voix et de me perdre dans ses yeux. J'ai besoin de lui parler et qu'il réponde à mes questions. Il faut que j'essaye encore.

Des pas. Un visage. Un sourire. Son sourire.

ADAM.

Je réagis d'une façon inattendue et violente, je me rue sur lui et martèle son torse de coups de poings en pleurant de tout mon soûle.

— Tu essaies de rentrer par effraction chez moi et c'est moi qui mérite d'être puni ! me dit-il.

— Ce n'est pas drôle ! Je t'ai cru mort. Tu... tu n'as pas donné signe de vie, tu ne m'as pas dit que tu étais vivant. Pourquoi ?

— Maddy, calme-toi, chuchote-t-il, m'éloignant de lui.

Adam passe sa smartwatch devant le socle et la porte s'ouvre.

— Viens.

Une fois chez lui, je m'affale sur le fauteuil que je trouve près de moi. Déjà l'odeur de mon ami remplit la pièce et je me sens en vie. Je ne lâche pas Adam des yeux pour être sûre que je ne rêve pas. Debout contre la porte fermée, il fronce les sourcils et a l'air préoccupé. Il a la bouche entr'ouverte. Il appelle mon nom avec douceur.

— Maddy... je suis désolé de ne pas t'avoir dit plus tôt que j'étais en vie.

— Pourquoi tu ne m'as pas contactée ? dis-je en colère. Je me suis torturée pendant des jours. J'ai entamé mon deuil. Mère est morte et je croyais que tu l'étais aussi. Tout le monde le pensait.

— Là-bas, j'ai réussi à échapper au dernier homme. Je n'avais pas d'autre choix, continue-t-il avec peine, c'était lui ou moi. Puis je suis revenu au chalet pour te retrouver et vous n'étiez plus là. J'ai rassemblé tes affaires puis j'ai filé à votre recherche, mais quelqu'un m'a tiré dessus. J'ai couru autant que je pouvais chez ami, il est médecin, mais avant que je n'y arrive, je me suis écroulé. Par chance, on m'a trouvé et amené chez lui. Il a pris soin de moi. Durant une semaine, j'étais inconscient. À mon réveil, après qu'il se soit assuré que j'aille mieux, je suis rentré. Hier soir, je suis allé voir ma famille et je te jure que je comptais venir chez toi. Mais...tu as été plus rapide que moi, fait-il en me souriant.

Adam s'avance vers moi les bras croisés, les lèvres pincées, et je vois ses fossettes pour la toute première fois. Ses yeux sont remplis d'espoir malgré la fatigue que je décèle. Il me sourit.

— Est-ce que ça va ? demande-t-il, mettant une main contre ma joue.

Je la recouvre de la mienne et m'abandonne à ce contact si tendre.

FRAGILE, (série Brèches) Tome 1 (terminée)  #wattys2017Où les histoires vivent. Découvrez maintenant