Je n'ai pas pris le temps de vérifier si André était mort. Je l'ai vu qui s'écroulait sur le sol, une mare de sang autour de lui et nous avons couru.
Mère et moi marchons dans la neige en direction des voix, dans l'espoir de voir Adam, en vie. Il ne peut pas mourir, pas sans qu'il sache que je l'aime et que j'ai fait mon choix. C'est lui et personne d'autre. Il ne peut pas mourir parce que ce serait trop stupide et injuste. Parce que je ne sais presque rien de lui. Parce qu'il allait sûrement m'embrasser. Parce que je ne le supporterai pas. Parce qu'il est trop jeune. Parce qu'il n'y a aucun sens à tout ça s'il n'est pas à mes côtés.
Je pleure. Mère me tient la main et nous tâtonnons dans le froid vers l'inconnu. Nous suivons les traces de pas dans la neige avant qu'elles ne disparaissent. Dans ma main, je sers le téléphone d'Adam récupéré, comme s'il s'agissait d'un talisman.
Au bout de quelques mètres, je vois un homme qui gît sur le sol. J'accours vers lui et suis soulagée de reconnaître le barbu. D'une façon étrange, sa mort m'encourage et je me dis qu'Adam va s'en sortir puisqu'il ne reste plus qu'un ennemi à vaincre.
Le portable sonne. Je décroche. C'est une voix familière. Celle de mes cauchemars. C'est elle, la dame qui m'a écrite cette lettre. C'est maman.
— Madelyne ?
— Maman ! dis-je naturellement et en pleurs.
— Tu vas bien ? Nous n'avons plus de nouvelles d'Adam, que se passe-t-il ? Je sens que quelque chose ne va pas.
Je lui raconte tout, y compris que j'ai abattu un homme, mon « père » adoptif pour sauver mère.
— Oh chérie, je suis désolée...Où êtes-vous ? On vient vous chercher, on envoie du renfort.
— Je ne sais pas, à quelques mètres du refuge.
— On fait aussi vite que possible, on active la localisation du portable d'Adam pour vous retrouver. Mettez-vous à l'abri si vous pouvez, on sera là dans un peu moins de deux heures.
— Merci.
— Je t'aime à l'infini.
— Moi aussi je t'aime.
Je suis bouleversée par ses mots qui me ramènent à mon enfance, lorsque j'étais à l'abri, dans ses bras, blottie contre elle. Je me rappelle de cette douce voix. De ces mots : À L'INFINI.
Nous trouvons une sorte de creux entre deux rochers. On se cache à l'intérieur, juste assez pour ne pas être vues, mais pour voir ceux qui viennent dans cette direction.
Le portable affiche midi. Il fait si froid et le ciel est toujours aussi gris. Je viens de me rendre compte que mes chaussures ne sont pas adaptées pour la circonstance et je n'ai ni gants, ni écharpe. Voilà que je frissonne. Mère le remarque et échange ses bottines contre les miennes. Elle met son châle sur mes épaules et couvre mon corps de son pull, que je refuse.
— Tu ne vas mourir de froid. Tu dois retrouver ta maman ! Laisse-moi accomplir encore une fois mon rôle de mère, qui est de te protéger.
— Ok. Tu sais, j'ai de la chance, Dieu m'a donné deux mamans.
On est assises sur le sol gelé. Mère pose un baiser sur ma tête et je me blottis contre elle. Ses bras m'enveloppent. La chaleur de son corps commence à me réchauffer et je m'assoupis.
Lorsque je me réveille, mère n'est plus là. Je n'ai pas la moindre idée de l'endroit où je me trouve, et je ne sais toujours pas si Adam est en vie.
Là, il fait sombre. Je suis allongée dans un vrai lit recouvert de couverture. Je tente de me lever, mais mon corps est engourdi comme si je pesais une tonne et qu'on m'avait rouée de coups. Ma tête tourne et je sombre dans le néant.
Je me revois en train de danser avec maman sur ces paroles (Laura Hackett, Love Inside) :
Do Your eyes see me now
Are You smiling?
Are You proud? I believe You are, and this changes everything
Your heart so full, You can't contain it
Waves are crashing over me
I feel so safe I can't explain it
Peace and joy abounding me
The love inside of You is so pure and so right
It fills all heaven with its lightJe me revois enfant. Maman me tient dans ses bras et j'ai la tête contre son épaule. Elle tourne et tourne en chantant « I feel so safe I can't explain it ... »
Je ressens la même chose à cet instant et quelque part dans le néant dans lequel je suis plongée, je sais que je suis en sécurité. Mes yeux sont fermés, mais j'entends SA douce voix qui me murmure : « je suis là, tout va bien. Tu es bien plus forte que tu ne croies ».
ALORS VOILÀ POUR LA PARTIE 1...LA DEUX EST FINIE, MAIS J'ATTENDS VOS RETOURS AVANT DE LA METTRE EN LIGNE !!!! ADAM EST-IL MORT ? SUSPENS
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FRAGILE, (série Brèches) Tome 1 (terminée) #wattys2017
Ciencia FicciónParmi les décombres de la Nouvelle France, une petite fleur fragile se dessine pourtant, un pissenlit. Parmi les jeunes filles du pays à marier, Madelyne, « trop fragile et pas intelligente » selon son père, fera une rencontre inoubliable qui bouscu...