PARTIE 1

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12h, Cité des Tarterets

Je me gare tranquillement et observe les nombreuses tours devant moi.
Qu'est ce que j'fais là putain.
Je ne devais plus jamais y retoucher à ce milieu. Quelle que soit la manière. Mais j'ai pas pu dire non quand IL m'a appelé hier soir. Je fouille dans mon sac pour y trouver le paquet que j'dois apporter et souffle. Je sais très bien ce qu'il y a dedans. 20 000€. De l'argent oui. Mais surement de l'argent sale.
Je replace le paquet dans mon sac, sors de la voiture et me dirige vers les tours.
J'arrive vers le numéro 18. Des gars sont assis devant l'entrée. Ils trainent. Ou ils sont là en tant que guetteurs. Ou vendeurs. J'en sais rien et j'm'en fou. J'veux juste remettre l'argent et partir loin d'ici. Loin de tout ça.
Je passe devant eux et je sens leur regard pervers. J'ai pas l'air d'une pute pourtant. J'ai pris soin de pas mettre de talon ni de jupe. J'ai des huaraches noires, un jean noir troué au genou, un simple tee shirt et ma veste levi's. Je ne leur prête pas attention et me dirige vers l'ascenseur. Croyez pas que j'suis feignante hein, mais j'dois aller au huitième étage donc l'idée de prendre les escaliers ne m'a même pas traversé l'esprit. L'ascenseur est petit, crade, ça pue. J'appuie sur le bouton du huitieme et prie pour qu'il ne décide pas de tomber en panne pile quand je suis dedans. J'arrive au huitième et me dirige vers la porte 81 quand elle s'ouvre avant même que j'ai eu le temps de sonner.
Un homme d'une vingtaine d'année est là. Il a les cheveux un peu long ramené vers l'arrière avec surement un pot entier de gel et rasé sur les cotés. Il a les traits fins et il est assez bien musclé. Un bel homme si on oublie son expérience capillaire visiblement ratée. Il rigole avec une fille à ses bras. Elle par contre ça doit être une pute. Mini jupe rouge et décolleté plongeant. Talon de 15cm. Je juge pas mais voilà quoi. Ils s'aperçoivent de ma présence et me regardent de travers.

-Moi: "Bonjour. Je cherche Tarik Andrieu."

Il me regarde de bas en haut avant de crier vers l'appartement:

-Lui: "Tarik ta racli est arrivée!"

Ta mère la racli.

Je lui jette un regard noir auquel il ne porte même pas attention avant de se diriger vers l'ascenseur avec la fille.
Le présumé Tarik arrive. Il ressemble au premier homme. C'est surement son frère. Il a l'air plus vieux. Il a les cheveux courts mais la même corpulence. Il me regarde de bas en haut (décidément) avant de me tendre la main que je m'empresse de serrer.

-Tarik: "C'est toi Clara?"

-Moi: "Oui enchantée."

-Tarik: "Mhh"

C'est pas la politesse qui t'étouffe toi.
Il m'invite à entrer et on se dirige vers le salon. Il m'indique le canapé avec sa main. Surement sa façon de dire "mais je vous en prie asseyez vous". Je m'assoie et m'apprête à sortir l'argent.

-Tarik: "J'te sers un truc à boire?"

-Moi: "Non merci c'est gentil"

Il hausse les épaules avant de s'assoir en face de moi et de s'allumer un joint.

-Tarik: "Donc c'est toi la fille de Philippe?"

Il en connait beaucoup des Clara qui viennent le voir dans son appartement pour lui donner de l'argent?

-Moi: "Oui exact. J'ai l'argent"

Je sors le paquet que je lui tends. Il le prend et le pose sur la table. Il continue de me fixer. Assez gênant le garçon.

-Tarik:" Tu peux te mettre à l'aise" me dit il avec un regard assez pervers.

-Moi:" Non ça ira merci je vais y aller" dis je en me levant.
Il me regarde en haussant les sourcils.

-Tarik:" Très bien. On se voit demain."

-Moi: "Pardon? Comment ça on se voit demain?"

-Tarik:" Ton père ne t'a pas dit? C'est toi la nourrice de l'affaire."

-Moi:"Pardon?" (Oui je me répète mais le choc est trop grand)

-Tarik:" Super on a une débutante pour la plus grosse affaire"

-Moi: "Excuse moi de faire autre chose dans ma vie que vendre de la drogue et baiser des putes" (oui y'a aucune pute dans l'histoire mais j'avais besoin de laisser ma haine sortir)

-Tarik en s'avançant vers moi: "Déjà tu commences à parler autrement j'te permets pas"

-Moi: "Sinon quoi?"

Je vois ses poings se serrer.

-Moi: "Effleure moi même et j'dis à mon père que t'as voulu me violer."

BAM. Je me retrouve contre le mur, le bras de Tarik sous la gorge.

-Tarik:"Ecoute moi bien sale pute. Tes menaces à deux balles j'm'en branle complètement. Reparle moi encore une fois comme ça et ta jolie bouche va faire ami ami avec le bitume"

Il me lache.

Je lui jette un regard noir avant de me diriger vers la sortie.
Je pars en claquant la porte.
Je descends en bas, sors de l'immeuble sans jeter un regard aux gars encore là et me dirige vers ma voiture. Je rentre dedans et souffle un bon coup. Donc moi je vais devoir être nourrice pour eux. C'est la plus grosse blague de l'année. Je sors mon téléphone et compose son numéro. Il va m'entendre.

C'est si dur que ça d'aimer? (PNL) [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant