Chapitre 4: Alphabet Boy

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I know my ABCs, yet you keep teaching me
I say, fuck your degree, alphabet boy
You think you're smarter than me with all your bad poetry
Fuck all your ABCs, alphabet boy


Le parking était rempli et l'on pouvait voir de nombreux bus scolaires. J'essayais de me trouver une place au milieu des différentes voitures. Après deux longs mois, j'étais de retour au lycée, je descendais de ma voiture et prenais mes affaires, je regardais les grands bâtiments faits de briques rouges se dresser devant moi. Aujourd'hui, je commençais mon année de première, j'étais un peu nerveuse comme à chaque rentrée. Je me dirigeais vers le bâtiment principal, je pouvais voir Addison au loin, je poussais un soupir de soulagement. Tristement, elle et moi avions des emplois du temps radicalement différent et je ne l'avais dans presque aucune matière, après avoir discuté avec elle et quelques amis, je me dirigeais vers ma salle de classe, je commençais la journée par une heure d'histoire. J'entrais et saluais mon professeur avant de m'asseoir vers le milieu de la salle, il y avait déjà quelques élèves, je les connaissais tous, mais nous n'étions pas amis. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu'ils faisaient partie du fan-club de Théo. Celui-ci avait de nombreux admirateurs, mais ne fréquentait que peu de personnes, à vrai dire, c'était un solitaire. Cependant, l'admiration qu'on lui portait ne changeait pas et nombreux était ceux qui ne m'appréciaient pas ou ignoraient mon existence. Parmi ses fidèles serviteurs, il y avait une fille, elle s'appelait Jessica. Elle était bien évidemment très belle, elle avait de beaux cheveux blonds et les yeux gris, avec Théo, ils auraient formé le couple parfait, tous les deux admirés, beaux et populaires. Mais Théo ne la voyait pas comme elle le voulait et ce n'était pas un secret. Il était un joueur, mais n'aurait jamais joué avec elle. Jessica était la personne la plus proche de lui et elle l'aimait, ça se voyait. J'avais longtemps été jalouse d'elle, elle était tout ce que je n'étais pas et je pensais, comme beaucoup, que Théo l'aimait, mais la façon dont il la traitait me fit comprendre qu'il n'en était rien. Tout le monde le voyait, elle l'aimait, rien que par la façon dont elle le regardait. Pourtant, Théo, lui, ne le voyait pas, du moins c'était ce qu'il faisait croire, il savait que la jeune fille l'aimait et ça, ça le faisait perdre intérêt. Il aimait les défis, il aimait jouer et gagner. Mais gagner quoi ? On ne savait pas vraiment, il était du genre à séduire une fille et à la jeter après quelques jours ou alors faire tomber n'importe qui sous son charme après une seule nuit avec lui. Il était le mauvais garçon qu'on aimait. J'étais persuadée qu'il y prenait plaisir, à voir souffrir, à voir les autres souffrir, alors que lui ne souffrait jamais. Je le trouvais intriguant, son comportement me fascinait, c'était comme s'il n'éprouvait rien du tout. Je ne pouvais m'empêcher de me demander si quelqu'un serait capable de lui faire ressentir, ressentir n'importe quoi, de l'amitié ou de l'amour peut-être. En tout cas, Jessica ne pouvait pas et personne d'autre à ma connaissance.

Le reste de la journée se passa plutôt bien, malgré le fait que je n'avais aucun ami dans mes classes, mais qu'à la place, j'avais Théo. Maintenant que j'y pensais, Théo avait toujours été là, depuis le lycée, nous avions toujours eu plus de la moitié de nos cours ensemble, c'était d'ailleurs pour ça que je ne l'appréciais pas. Il avait toujours été mon rival, contredisant tout ce que je disais et me rabaissant à chaque erreur, sans oublier l'affreux rictus qu'il affichait à chaque fois qu'il avait une meilleure note que moi, comme si cela importait. J'essayais tant bien que mal de cacher mon agacement, mais je savais qu'il le voyait et qu'il aimait ça. Théo me rendait complètement folle, mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir une sorte d'attraction envers lui. Il était tellement aimé, mais n'aimait personne, tout le monde ne semblait qu'être des pions dans son jeu et il était si mystérieux. Je voulais tellement percer ses secrets, mais je n'oserais jamais, je ne savais pas comment l'approcher et je ne risquais pas de le faire, il était trop dangereux. Il briserait mon cœur une deuxième fois, mais cette fois la douleur serait bien pire. Je me remémorais l'époque où je l'aimais, enfin, « aimer » était un bien grand mot. Nous étions alors tous deux âgés de treize ans. Il avait treize ans et il savait déjà charmer tout le monde. J'étais à ses pieds comme toutes les autres filles, évidemment. Mais en grandissant, j'avais compris que j'étais tombée amoureuse de l'image que je me faisais de lui. Je n'avais jamais connu le vrai Théo, à vrai dire personne ne connaissait le vrai Théo. Mais à force de le regarder, il m'arrivait de l'entrevoir comme il était vraiment et étrangement, il ne me dégoûtait pas autant que je le voulais. C'était comme si j'étais attirée par ses défauts, comme si cela le rendant plus attrayant à mes yeux. Il m'avait fait douter de ma santé mentale plusieurs fois, je pouvais le détester et l'aimer en même temps. Mais j'avais fini par l'accepter, une partie de moi ressentirait toujours quelque chose pour lui, que je le veuille ou non.


J'étais à la bibliothèque, assise à une table toute seule, je préférais faire mes devoirs au lycée avant de rentrer chez moi. L'année venait tout juste de commencer et j'étais déjà fatiguée, ça faisait quinze minutes que je fixais mon exercice de maths, comme si la réponse allait m'apparaître d'un coup.

- Tu sais, c'est pas en fixant la feuille que tu vas trouver les réponses, dit Théo, me surprenant.

Le garçon était debout derrière ma chaise, ses deux mains de part et d'autre de la table, me bloquant ainsi des deux côtés de ses bras musclés.

- Merci beaucoup Théo, je le savais figures toi, répondis-je exaspérée.
- Tu veux que je t'aide ? proposa-t-il.
- Non merci, je me débrouille très bien.

Théo, fidèle à lui-même, m'ignora royalement, tira la chaise à côté de moi pour s'y asseoir avant de m'arracher la feuille des mains.

- Je t'ai dit que je n'avais pas besoin d'aide, dis-je irritée.
- Chut. Je lis, répondit le garçon.

J'essayais à mon tour de lui arracher la feuille des mains, mais Théo fut plus rapide que moi. Je soupirais avant de retenter ma chance, mais en vain.

- C'est facile.
- Alors explique-moi monsieur le génie.
- Non. Tu as dit que tu n'avais pas besoin de mon aide, ajouta Théo avec un petit sourire mesquin.

Je lui lançais un regard noir avant de reprendre ma feuille. Théo rit avant de reprendre la parole.

- Mais si tu admets qu'en fin de compte, tu as besoin de moi, je t'expliquerais.
- Sérieusement ? Tu as quel âge ? demandais-je indignée par son comportement immature.
- Bon, je te laisse alors. Mais si tu changes d'avis, je suis dans le coin, conclut Théo avant de se lever.

Il était tellement stupide. Je décidais de mettre de côté mon exercice de maths et de me concentrer sur le reste.


Théo

Le garçon observait la jeune fille de loin, assit au fond de la bibliothèque. Il trouvait cela tellement divertissant de l'énerver, il adorait voir cette expression sur son visage. La jeune fille viendrait bientôt à lui, ce n'était qu'une question de temps, elle était beaucoup trop fière pour admettre avoir besoin de l'aide de Théo, mais elle viendrait, il la connaissait trop bien. Durant ses quelques jours, le jeune homme avait beaucoup pensait à [Prénom], surtout depuis la soirée qu'ils avaient passé ensemble. Elle était intrigante pensait-il. [Prénom], comme beaucoup d'autres avant elle, avait succombé au charme de Théo. Mais, différemment, elle n'aimait pas son masque comme tout le monde, non, elle l'aimait, comme il était, un psychopathe. Bien sûr, elle ne l'avouerait jamais, cela lui ferait bien trop plaisir, mais il pouvait le sentir. Depuis ses treize ans Théo pouvait le sentir, cette délicieuse odeur, l'amour. Mais cette odeur avait évolué chez [Prénom], elle avait évolué en quelque chose de plus subtil, il y avait quelques notes d'amour avec un brin de désir et un soupçon de curiosité. La jeune fille était attirée par le jeune homme comme un aimant. Heureusement pour elle, elle avait réussi à capter son attention et il avait d'ailleurs déjà commencé à planifier la capture de sa proie. Mais il était un peu confus, pour la première fois de sa vie Théo ne savait pas comment si prendre. Il ne pouvait pas approcher la jeune fille comme les précédentes, elle ne rentrerait pas dans son jeu comme ça. Bizarrement, elle connaissait plus ou moins le fonctionnement du garçon et la jeune fille voulait jouer autant que lui. Il pouvait le sentir, elle le trouvait aussi intriguant qu'il la trouvait intrigante, peut-être pourrait-il utiliser sa curiosité contre elle.

Limerence ~ Theo RaekenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant