Limerence ~ Theo Raeken

Chapitre 23: Winter Bird

Rest against my pillow like the ageing winter sun
Only wake each morning to remember that you're gone
So I drift away again
To winter I belong

Je n'avais pas dormi. J'avais passé la nuit à pleurer ma meilleure amie, comme si elle m'avait déjà quitté. Ce matin-là, je descendis les escaliers la peur au ventre, priant pour que tout cela ne soit qu'un horrible cauchemar. Mais mes craintes furent confirmées par les yeux rouges de ma mère. Elle m'expliqua la tragédie qui avait frappé la famille Stewart la nuit précédente. Je ne réagis pas tout de suite à ses paroles, la réalité, c'était arrêté pour moi, bientôt la voix de ma mère n'était qu'un bruit lointain. Je restais immobile, le regard dans le vide. Tout cela ne pouvait être réel, Addison n'était pas morte, ce n'était qu'un cauchemar. Je me retournais brusquement et me précipitais vers ma chambre. Addison n'était pas morte. Je saisis mon téléphone et composai son numéro, j'entendis le sien sonnait puis, plus rien. Rien à part le silence. Je m'effondrais par terre et pleurais comme jamais auparavant. Ma meilleure amie était morte.

Deux jours depuis sa mort. Deux jours. On disait que le temps arrangeait tout, mais tout ce qu'il avait fait, été amplifier ma douleur. Je refusais de quitter ma chambre, mes parents avaient tenté de m'en faire sortir sans résultat. J'ouvrais ma porte seulement pour que ma mère vienne me déposer ma nourriture, nourriture à laquelle je ne touchais qu'à peine. L'enterrement d'Addison s'était passé hier, je n'y étais pas allée pour Addi, elle détestait les enterrements, j'étais sure que mon absence ne l'aurait pas dérangée. J'y étais allée pour toutes les personnes pour qui elle avait compté, comme un signe de respect. C'était dur de voir sa famille dans cet état de désespoir, je voulais les soutenir dans ce moment difficile, mais il n'y avait pas grand-chose que je pouvais faire, j'étais incapable de me soutenir moi-même. Je comprenais pourquoi Addison détestait tant les enterrements, c'était comme un océan de désespoir et de tristesse. Personne ne voulait naviguait dans un océan de désespoir et de tristesse. Après l'enterrement tout se passait au ralenti pour moi, j'avais l'impression que le temps s'était arrêtée pour rendre ma douleur éternelle. Jamais au grand jamais je ne m'étais sentie aussi vide que maintenant. J'avais passé ma vie à manquer quelqu'un que je n'avais jamais rencontré, espérant croiser son chemin un jour et qu'est-ce que j'avais souffert. Mais cette douleur n'était rien comparée à celle que j'expérimenté en ce moment, quelqu'un que j'avais rencontré et aimé m'avait quitté et jamais je ne pourrais la récupérer.

Théo

Théo pouvait sentir la jeune fille s'éloignait de lui. Elle se noyait doucement dans un océan de tristesse et il ne pouvait rien y faire. Il essayait, pourtant, il avait été là pendant l'enterrement, serrant sa main dans la sienne lorsque les larmes coulaient sur ses joues. Durant les jours qui suivirent le garçon tint ses promesses, du moins deux d'entre elles. Il était toujours là, quand quelque chose rappelait à [Prénom] sa meilleure amie défunte et qu'elle versait quelques larmes, ou quand le soir, elle ne trouvait pas le sommeil ou encore pour l'entendre lui raconter qu'Addison la visitait en rêve parfois. Mais, malgré cela la distance s'installait bien entre eux. Théo était rongé par la culpabilité, il avait l'impression d'être la cause du malheur de [Prénom], sans trop savoir pourquoi. Il se disait que les Docteurs étaient revenus à cause de lui et que rien de tout cela ne se serait produit s'il n'avait pas voulu d'une meute. Il se disait qu'il aurait dû protéger Addison et qu'il devait la vérité à [Prénom], toute la vérité. D'ailleurs, [Prénom], elle, n'était plus la même,ce qui était normal après les derniers évènements, mais il y avait autre chose,Théo savait pertinemment qu'elle voudrait prendre ses distances du monde qui l'entourait mais c'était comme si elle lui en voulait. Ce qui avait beaucoup contribué au sentiment de culpabilité de la chimère. Elle ne lui parlait que pour lui faire plaisir, il le voyait bien, elle ne souriait plus et riait encore moins. Elle ignorait aussi tous ses messages et le dissuadait toujours de venir la voir. La chimère ne voulait, pourtant pas lui en parler, il pensait que c'était trop tôt, [Prénom] était complètement perdue, elle n'avait pas besoin que Théo vienne s'ajouter à ses problèmes. Du moins, c'était ce qu'il s'obstinait à penser, mais tout ce qu'il faisait n'était que se mentir à lui-même. Il savait qu'ignorer le problème n'arrangerait rien, mais il avait peur. Peur de la perdre, qu'allait-elle penser lorsqu'elle apprendrait l'horrible vérité sur la personne qu'elle aimait ? Que son premier amour n'était qu'un meurtrier obsédé par le pouvoir ? La réponse, il n'en voulait pas.