Chapitre 31: Roman Holiday

754 67 2
                                    

And we know that we're headstrong
And our heart's gone
And the timing's never right
But for now let's get away
On a Roman holiday

Mes affaires étaient prêtes, je vérifiais une dernière fois que je n'avais rien oublié dans ma chambre pendant que Théo transportait ma valise jusqu'à sa voiture. Mes parents avaient été plus difficiles à convaincre que je ne l'avais prévu, mais Théo et moi avions tout de même réussi. Notre voyage avait été considérablement raccourci, mais ça nous était égal, nous étions beaucoup trop contents pour nous en soucier. Cependant, j'avais souffert pour ce road trip et Théo en avait bien ri. J'avais dû subir d'interminable discussion sur de nombreux sujets, notamment le plus gênant, la contraception. Il était clair pour ma mère, seulement, que Théo et moi ne nous contenterions pas de simples baisers durant ce voyage, j'avais vainement tenté de lui faire croire le contraire, mais c'était ma mère. La pilule contraceptive ainsi que le préservatif n'avaient, à présent, plus aucun secret pour moi. Je quittais ma chambre un sourire aux lèvres, en repensant à ce moment. Théo m'attendait en bas, je lui décrochais mon plus beau sourire avant de faire mes adieux à mes parents. Bientôt Théo et moi étions en route pour notre premier arrêt, San Francisco.

Pendant une bonne partie du trajet, je m'étais obstinée à casser les oreilles de ma chimère en chantant à tue-tête toutes les chansons passant à la radio. Mais j'avais finalement eu pitié de lui et avais arrêté, sans oublier que j'étais beaucoup trop absorbée par ce que je voyais pour continuer à l'embêter. Nous étions arrivés, j'admirais la grande ville à travers la fenêtre, des centaines d'immeubles s'étendaient à perte de vue, le soleil se reflétant sur leur vitre. Je regardais les passants sur les trottoirs, les magasins et restaurants, ne voulant oublier aucun détail. Cette ville était fascinante avec ses maisons de l'époque victorienne, ses tramways, la mer et son fameux pont rouge. Je mourais d'envie de la découvrir avec Théo. Mais soudain, je fus comme submergée par un drôle de sentiment, je retournais la tête, discrètement, et regardai Théo. Ce road trip, j'en avais rêvé, mais, tristement pas avec lui. Je ne regrettais absolument pas d'être partie avec lui, mais, il y avait une part de moi qui ne pouvait s'empêcher de penser que ce genre d'aventure, je devais la vivre avec ma meilleure amie. Mais elle n'était plus là et aujourd'hui, je vivais ce rêve pour nous deux. Je m'éloignais de la vitre et déposai un rapide baiser sur la joue de Théo, il se contenta de sourire, me laissant admirer les alentours tranquillement.

Nous avions passé cinq jours à San Francisco, nos journées rythmées par les visites des trésors de cette ville. Je n'avais jamais passé de meilleures vacances de ma vie. Je ne pouvais même pas exprimer ce que je ressentais. Ces derniers jours, j'avais eu comme l'impression de tomber encore plus amoureuse de Théo, si c'était possible. Cependant, je ne pouvais ignorer ce sentiment de nostalgie que j'éprouvais parfois, comme en ce moment, allongée sous les draps avec Théo, qui me serrait dans ses bras comme toujours, lorsque nous étions dans le lit.

- Ça va ? demanda-t-il.
- Oui, répondis-je, simplement.
- Tu sais, je peux sentir tes émotions et en ce moment, tu sens la tristesse, quoique, je dirais plus de la nostalgie.
- Théo ! Je t'ai déjà dit cent fois d'arrêter de lire mes émotions. C'est une atteinte à ma vie privée ! dis-je, dramatiquement.

La chimère rit, avant de reprendre la parole.

- Excuses moi, c'est un réflexe.

Je secouais la tête, un petit sourire aux lèvres, feignant d'être affligée.

- Mais, plus sérieusement, qu'est-ce qu'il y a ? insista la chimère, concernée.
- Rien d'important Théo.
- Tu sais en parler te feras du bien.

Je le regardais, amusée. Il ne me lâcherait pas.

- Ok. C'est juste... qu'elle me manque... Je veux dire, je vais bien, mais, j'ai juste ce sentiment, comme s'il me manquait quelque chose et j'en sais rien, il fait surface comme ça, d'un coup, expliquais-je, du mieux que je pouvais.
- Il n'y a pas quelque chose de particulier qui aurait pu provoquer ce sentiment, à ton avis ? demanda Théo, jouant au psychologue.
- Si, il y a quelque chose, avouais-je.
- Quoi ?
- Ce road trip, lâchais-je.
- Ah...

Limerence ~ Theo RaekenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant