Chapitre 7: Sippy Cup

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Blood still stains when the sheets are washed
Sex don't sleep when the lights are off
Kids are still depressed when you dress them up
And syrup is still syrup in a sippy cup


- Non mais tu réalises la chance qu'il a eue ? Que quelqu'un le trouve ? me demanda Addi.

Nous étions au lycée et comme beaucoup de personnes, étions en train de discuter de l'attaque qu'avait subie Cayden.

- Oui, mais en même temps qui court seul à la plage à cette heure ? demandais-je consternée.
- T'as pas tort, mais bon, c'est dingue quand même...
- Oui, c'est vrai qu'il a eu de la chance, mais c'était juste une morsure de chien et il va bien, je ne vois pas pourquoi tout le monde est dans un tel état.
- La compassion [Prénom], tu connais ? À mon avis, tu passes beaucoup trop de temps avec Théo, dit-elle avec un sourire.
- Oh arrête !

Ma meilleure amie ria avant de reprendre la parole.

- D'ailleurs, en parlant de Théo, ton futur copain, comment va-t-il ? Cayden est son meilleur ami non ?
- Haha, très drôle Addi. Théo n'est pas mon futur copain. Et puis, il n'a pas d'amis, il a des serviteurs, lui fis-je remarquer.

Ma meilleure amie me taquina encore un peu avant de se rendre vers sa salle de classe. J'entrais à mon tour dans la mienne, j'avais cours de maths en ce moment. Je me dirigeais au fond de la pièce et m'assis. Théo, mon cher voisin, ne tarda pas à prendre sa place à côté de moi. Il me collait tout le temps, c'était incroyable. Cependant, je devais admettre que sa présence n'était pas toujours désagréable. Mais, je préférais me méfier et jouer la carte de l'indifférence. Après tout, Théo était le genre de personne à qui on ne devrait pas chercher d'ennui, sans oublier son bel aveu. L'aveu qu'il était un psychopathe, il était vrai que Théo rassemblait beaucoup de caractéristiques d'un psychopathe, mais il ne pouvait l'être. Si ? Oui, il était arrogant, narcissique, manipulateur et sans cœur, mais il n'était pas entièrement mauvais. Je ne savais pas quoi penser, quel était l'intérêt de me dire une chose pareille ? Peut-être que je pensais trop, c'était probablement juste une plaisanterie, mais je ne pouvais en être sûr, je ne le connaissais pas vraiment, après tout. Mais peu importait, ce n'était pas le moment de penser à Théo, il était le centre de mon attention ces derniers temps et ce n'était pas bon pour moi. J'essayais plutôt de me concentrer sur mon problème de maths, qui était tout sauf facile, soit dit en passant. Je n'irais pas loin à ce rythme-là pensais je. Je décidais donc, de jeter un rapide coup d'œil sur la feuille de mon voisin. Elle était remplie de calcul et il écrivait à une vitesse surhumaine. Mais, malheureusement pour moi, son écriture était illisible, j'étais incapable de différencier les chiffres des formules.

- Tu ne comprends rien, c'est ça ? demanda Théo.
- Non, rien du tout, admis-je à contrecœur.
- Tu comptes encore une fois refuser mon aide ou... ?
- Vas-y, fais-toi plaisir et explique-moi, dis-je n'aillant pas d'autre recours.

Théo me décrocha un sourire satisfait avant de rapprocher sa chaise de la mienne.

- Regarde, c'est facile.

Le garçon saisit ma feuille d'exercice et se mit à lire l'énoncée, mais je n'entendais absolument rien. Théo avait de très jolies lèvres, elles étaient parfaitement rosées et avaient juste la bonne taille. Je me demandais combien de filles les avaient goûtées, sûrement beaucoup.

- [Prénom] ? Tu as entendu ce que je viens de te dire ? demanda-t-il, m'arrachant de mes pensées.
- Oh... Euh... Oui...
- D'accord... ajouta Théo sceptique, qu'est-ce que tu ne comprends pas ?
- Ben... Tout...

Théo s'était encore rapproché de moi et je fus soudainement submergée par une vague de chaleur. Le garçon, lui, était concentré dans ce qu'il écrivait et tentait de m'expliquer ce qu'il faisait. J'essayais désespérément de me concentrer, mais, à chaque fois qu'il parlait, je me mettais à observer ses lèvres au lieu de ma feuille. Pourquoi fallait-il que mon attirance pour Théo se révèle maintenant ?

- Dis, ça te dérangerais de m'écouter ? Ça fait trois fois que je te demande comment calculer le discriminant ?
- Je... Oui, excuse-moi, je suis un peu distraite, expliquais-je tout en évitant son regard.
- Oui, je vois ça. C'est notre proximité qui fait ça ? demanda-t-il avec un rictus.
- Quoi ? Non ! mentis-je.

Théo avait rapproché son visage de mon cou et je pouvais sentir son souffle me caresser. Son bras gauche avait aussi bougé, il l'avait glissé derrière ma chaise et je pouvais le sentir dans mon dos à travers mon t-shirt. Son souffle, remonta jusqu'à mon oreille, mon cœur battait de plus en plus vite et ma respiration était plus rapide. Théo eut un petit rire avant de me chuchoter à l'oreille :

- C'est dommage [Prénom], les battements de ton cœur te trahissent.

Quoi ? Mais... Comment pouvait-il entendre les battements de mon cœur ? Je me redressais et le repoussais. Théo me fixait toujours avec son stupide sourire.

- Tu racontes n'importe quoi et je t'ai demandé de m'expliquer ce problème pas d'évaluer mes battements cardiaques.
- Bien sûr, mais cette fois suit, je peux faire augmenter ton rythme cardiaque plus tard.

Je fusillais Théo du regard.


Le reste de ma journée se passa normalement. Je dus supporter Théo pendant plusieurs heures, mais je commençais à m'habituer. C'était extraordinaire à quel point il était intéressant, il était tellement charismatique, on ne pouvait pas ne pas l'aimer, c'était impensable. Pourtant, c'était ce que je m'obstinais à faire,sans succès malheureusement. J'étais assise toute seule à la cafétéria du lycée, j'avais une heure de libre et rien à faire. La cloche n'allait pas tarder à sonner et je devrais passer deux longues heures d'histoire, je décidais de faire un détour vers les toilettes en me dirigeant vers mon casier.Je poussais la porte blanche et m'apprêtais à entrer dans la première toilette quand je sentis une odeur étrange, pas vraiment le genre d'odeur que l'on sentait aux toilettes. L'odeur était forte et métallique... Il n'y avait aucun bruit, j'étais seule. Un énorme lavabo séparait la pièce en deux, je ne voyais donc pas l'autre côté, je décidais de le contourner afin de voir d'où venait l'odeur étrange, mais je regrettais aussitôt. À mes pieds se trouvait une fille, les yeux grands ouverts, un liquide argenté s'échappant de sa bouche entre ouverte. Je ne bougeais plus, paralysée par cette découverte macabre. Je ne savais pas quoi faire, à part la regarder, elle était d'une incroyable blancheur et ses yeux parlaient pour elle. Elle était morte et ses yeux me disaient clairement qu'elle avait eu peur, très peur et qu'elle avait souffert. La cloche retentit soudainement, mais je l'entendais à peine. D'autres filles entrèrent dans les toilettes et ce fut un hurlement perçant qui me ramena à mes esprits.

Limerence ~ Theo RaekenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant