L'enfant

82 4 0
                                    

Elle se relevait très vite, passant outre la douleur cuisante de sa jambe droite.

Elle ne devait pas montrer de douleur ou de faiblesse.

Elle n'était pas faible.
Elle ne le serai jamais.
Elle avait horreur de la lâcheté et de quelconque forme de soumission.

Jamais elle ne se soumettrai.

Et sûrement pas face à ce petit groupe de mâles aux egos surdimensionnés.
Tels des animaux, ils se croyaient plus forts en groupe.
Comme si du fait d'avoir quelqu'un à ses côtés allait empêcher le combat, la réponse de l'adversaire.

Elle grogna d'une fureur à peine dissimulée.
Mais au fond d'elle même, elle était satisfaite.
Elle allait pouvoir se défouler, et peut être avec de la chance s'améliorer au combat.
Les quatres jeunes hommes la toisait avec dédain.  
Elle les entendait de là penser qu'une fille n'était bonne à rien sinon qu'à faire à manger et faire des gosses.
Alors la jeune femme s'avança pour faire face à ses agresseurs.

"Alors, c'est tout ce qu'on a dans le ventre les enfants ? Ricana t'elle

Les yeux du chef de la bande s'assombrir prenant une teinte noire.
Stupide héros.
Parce qu'il était fils d'un Dieu, il se croyait tout permis ?

-Rigole bien ma belle mais tu finiras dans le Tartare, dit il en souriant de toutes ses dents

-Pas de soucis, on se rejoindra là bas alors !

Et avec le plus de naturel possible, elle leur tourna majestueusement le dos. Elle sentait pourtant dans son dos, les regards interloqués voir choqués de ces hommes, en temps normal tout humain sensé saurait qu'on ne tourne jamais le dos à son ennemi. Cependant, elle n'était pas n'importe qu'elle humaine.

Elle était Kéa. Et du haut de ses 19 ans, elle ne reculait devant rien ni personne.

Elle continuait à marcher en ignorant royalement les injures et les menaces.
Elle voulait se battre certes, mais se battre d'abord et avant tout contre le héros seul.
Sans sa bande de toutous qui lui collaient les basques tout le temps.

En effet, ce dernier avait pris un malin plaisir à vouloir l'humilier face à ses amis mais elle n'était pas sûre qu'il fasse la même tête quand il aurai le goût âcre de la défaite dans la bouche.

Elle voulait le voir souffrir purement et simplement.

Et qu'importe qu'il soit le fils d'un Dieu, qu'importe que Monsieur soit le cousin de je ne sais quelle divinité.

Depuis le temps qu'elle s'en foutait, une éternité aurait pu passer.
Les Dieux étaient trop imbus de leurs personnes pour daigner se montrer à des mortels.

Elle continuait son chemin, ruminant encore une vengeance prochaine. Ne sachant pas encore si elle préférait l'étouffer dans son sommeil ou bien l'écorcher vif.

Quand elle entendit un cri.
Un cri si faible, si plaintif, si douloureux qu'elle crut l'avoir inventer.

Mais elle savait qu'elle ne rêvait pas. Elle accéléra donc le pas au travers des petites ruelles pavées, cherchant l'origine du cri.
Une douce colère se réveillait en elle.
Elle tourna à droite au carrefour, suivant les gémissements, elle se rapprochait. Et plus elle se rapprochait plus elle entendait distinctement les cris qu'elle identifia tout de suite comme étant celui d'un enfant.

Elle allait arriver sur la grande place de la ville. Tout ceci se passait donc au vu de tout le monde.

Pourtant les bruits persistaient et personne ne semblait les arrêter. Elle détestait au combien ces hypocrites, ces commères, ces messes basses, ces idiots de villageois.
Elle arriva enfin sur la grande place qui était presque vide.
En forme de U, celle ci était immense et entourée de bâtiments adjacents artisanal et commercial. La foire.

Tout le monde semblait en retrait et passionnément intéressé par leur tâches. Cependant, ils regardaient tous du coin de l'oeil la scène qui se déroulait à quelques dizaines de mètres d'eux.
Un homme était au milieu de la place : immense un bon mètre quatre-vingt dix au moins, athlétique avec des muscles saillants et parfaitement moulés dans son tee shirt, des cheveux bruns tellement foncés qu'on pouvait les croire noirs coupés en brosse, des yeux qui semblaient enflammés et défier quiconque de se mesurer à lui, une mâchoire carrée, il était d'une beauté et d'une perfection à coupé le souffle mais aussi et surtout une aura de puissance et de dangerosité flottait tout autour de lui.
Il n'était pas seul, par terre, dans la poussière se trouvait un petit garçon de sept ou huit ans peut être.
C'était de là que venaient les gémissements.
Elle vit un ballon par terre à quelques mètres, puis elle entendit des chuchotements à côté d'elle.
Une vieille qui parlait à une autre.

-Pauvre petit, il ne l'avait pas vu, il ne pouvait pas savoir que son ballon irait sur lui...

-Bien fait pour lui, rétorqua l'autre

-Tu ne penses pas qu'il l'a frapper un peu fort tout de même ?

Son sang ne fit qu'un tour. Cet odieux individu s'en était prit à un misérable enfant pour une balle ? Quel genre de monstre était-il ?

L'histoire avec l'autre abruti de héros était déjà passée de date, elle était de nouveau prête à se battre.
Elle reporta son attention sur l'homme d'une vingtaine d'années.
Et son geste la réveilla brusquement de sa torpeur.
Il allait le frapper de nouveau !
Ni une ni deux, elle couru jusqu'au centre de la place.
Et alors, que son bras allait atteindre le petit, elle s'interposa et prit son poignet en le regardant droit dans les yeux.
Elle y  mit toute sa haine, sa colère accumulée depuis la matinée avec la sensation au combien agréable du combat dans la bouche.
L'homme la regarda abasourdi.
Il la fixait de ses prunelles embrasés.

Il devait se demander devant quel misérable mortel il était tombé.
Un fou sans aucun doute.
Il ne voyait pas d'autre solution.
Personne ne s'était jamais interposé devant lui et encore moins empêché l'un de ses célèbres combats.

Il ne savait pas que l'individu en face de lui était une fille car elle avait ses longs cheveux dorés cachés sous une casquette et portait un châle autour du cou dissimulant ainsi sa bouche pulpeuse malgré la chaleur extrême. De plus, elle avait aujourd'hui prit soin de mettre un pantalon, chose très mal vu pour une fille ou une femme, des baskets et un tee shirt bleu ciel ample. La casquette dissimulant en parti le haut de son visage, le châle dissimulant le bas, rien ne laissait transparaitre de sa féminité.

Puis l'homme paru reprendre aussitôt ses esprits. Et Kéa s'en aperçu tout de suite au trésaillement de sa mâchoire.

En attendant le petit à terre avait arrêter de sangloter et fixait de ses yeux ronds comme des soucoupes son ou plutôt sa sauveuse inespérée.

-Écarte toi immédiatement misérable, siffla t'il en dégageant toute sa puissance autour de lui

Elle le sentait. Il n'était pas humain. En fait, elle le savait depuis le début. Mais elle s'en foutait royalement.

-Sûrement pas, dit elle de sa voix la plus grave pour paraître intimidante

Sa puissance lui faisait mal, la brûlait de toutes parts mais elle n'allait pas fléchir.

Encore une fois, il semblait étonné de la réponse négative de cet individu.
Mais il allait lui montrer ce qu'était le sort de ceux qui affrontait le Dieu de la Guerre. 

2 H. A.K - Empire Of Game-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant