Le Combat

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Il allait lui montrer ce que c'était d'affronter le Dieu de la Guerre.

Ce que c'était d'affronter Arès.

Il leva alors son bras musclé pour frapper mais elle le vit arriver et alors elle attrapa le deuxième bras.
Il était fort, elle le sentait, extrêmement fort.
Alors elle décida que faute d'armes blanches elle ferait au corps à corps.
Et subitement elle relâcha tour son poids sur son adversaire.
Elle n'était pas bien lourde mais cela n'était pas important, c'était l'effet de surprise lui qui l'était.

Et il eut l'effet escompté.
Elle se retrouva donc basculée sur lui.
Mais alors qu'elle allait réagir au quart de tour, il réagit plus vite que l'éclair et sans qu'elle ne comprenne comment, Kéa se retrouva sous le Dieu.

Il lui maintenait fermement les poignets sur les côtés de sa tête.
Mais elle ne comptait pas se laisser faire.
L'homme eut un rictus moqueur qu'elle aurait voulu lui faire avaler.
Il croyait déjà avoir gagner.
Mais il ne savait pas qu'elle était forte elle aussi. Plus forte que n'importe qu'elle autre fille ou femme humaine.
Elle était rusée aussi.
Mais elle avait surtout soif de vengeance.
Cette dernière martelait ses tympans lui hurlant des ordres incompréhensibles.

Alors qu'il se croyait déjà vainqueur, elle lui donna un coup de genou bien placé. Il lâcha imperceptiblement sa prise mais suffisamment pour qu'elle pousse rageusement les poignets oppresseurs de l'homme.

En vérité ce dernier n'avait point ressenti de douleur. Un Dieu ne ressent pas la douleur physique et encore moins lui que les autres.
Il était juste éberlué que quelqu'un puisse vouloir lui tenir tête. Pendant cette seconde d'inattention, le misérable petit mortel le poussa brutalement, d'une force peu commune pour un humain il faut préciser.

Elle roula sur le côté, laissant l'homme mordre la poussière. Sa conscience vengeresse lui revenait au galop et elle se laissa dicter par la haine. Il représentait tout ce qu'elle détestait : l'autorité des hommes et celle des Dieux. Ils se croyaient tout puissants, qu'ils avaient un quelconque droit sur sa vie, sur ses choix. Elle devait être soumise et laisser les autres décider à sa place.

Non !

Peu lui importait les gens autour qui les regardait, peu importait l'avis des autres, tout ce qui importait c'était elle, et c'était l'enfant.

Elle se jeta donc sur l'homme toujours à terre, ils roulèrent , la poussière volant de tous les côtés, les aveuglant souvent et au bout d'un moment qui parut une éternité,  elle se retrouva à califourchon sur lui , le poing levé, prête à frapper. Elle était luisante de sueur et de poussière, son châle l'étouffait, elle manquait d'air, 
sa casquette était toujours sur sa tête mais elle sentait ses cheveux partir un peu, s'échapper au fur et à mesure des roulades.
Elle devait partir maintenant.
Mais elle voulait toujours frapper.

Alors qu'elle réfléchissait , les positions furent échangées.

Le Dieu de la guerre était revenu dans la position presque initiale du combat, cependant maintenant il savourait cet instant de jubilation face à la victoire. Il avait trouvé cela fort amusant d'avoir un adversaire aussi inconscient et aussi téméraire.
Pourtant, sous lui son adversaire ne paraissait pas avoir peur, plus étrange il semblait totalement au dessus de tout ça. Il se rendit compte avec étonnement qu'il ne voyait pas son visage. Qu'il était caché.
Il grogna, il voulait le voir mourir dans les yeux, qu'il prenne conscience de sa défaite et de sa mort.
Il laissa échapper un sourire mauvais, et une étincelle vint enflammer ses rétines.
Il maintenait de sa main puissante les poignets de l'humain au dessus de sa tête, de sorte qu'il ne puisse pas faire un geste. Sa main droite, elle, se dirigeait vers la casquette.

La jeune femme, regardait impuissante cette immense main au teint légèrement halée se diriger vers sa casquette.
Mais pas une seule seconde elle n'avait paniquée. Elle ne laisserait pas son adversaire se délecter de ce sentiment.
Alors elle continua de le regarder avec hargne, le mettant au défi.
Elle voulait mourir avec sa fierté, les yeux dans les yeux.

Il tira sans ménagement sur la casquette, libérant une cascade de cheveux dorés.
Il resta interdit devant ce spectacle, les cheveux faisant un soleil autour du visage de celle qu'il avait prit pour un homme.
Des immenses yeux bleus nuit aux cils longs et cendrés le foudroyait du regard.
Il était hypnotisé devant ce regard rempli de haine et de défi.
Alors il tira sur le châle noir, et le reste du visage de la jeune femme apparut.
Un visage fin, au petit nez droit, des joues rouges dûes à l'effort et des lèvres pulpeuses qui dessinaient un sourire neutre.
Elle était incroyablement belle et pourtant si sauvage.

-Bon, tu comptes me tuer aujourd'hui ou c'est pour demain ? Demanda t'elle comme exaspérée d'attendre sa mort

-Tu es visiblement pressée de mourir, dit il avec de nouveau son rictus moqueur au coin des lèvres.

-Non, c'est juste que j'ai vraiment pas que ça à faire

-J'ai tout mon temps moi, dit il en souriant de plus belle

-Moi non, alors tu serais prié de te bouger

-Sais tu à qui tu parles misérable humaine ? Tonna t'il de sa voix grave

-Évidemment, je ne suis pas débile ! Rétorqua t'elle

-Et tu n'as donc pas peur ?

-Peur ? Moi peur ?

Elle fut prise d'une rire soudain et franc qui pris au dépourvu le Dieu.
Elle reprit :

-Peur de quoi ? De toi ? D'un Dieu ? Laisse moi rire, je m'en fous complètement mon pauvre !

Sa colère refaisait surface, pourquoi ne la respectait il pas ? Elle devrait avoir peur, le supplier, pleurer, implorer son pardon et cette fille avait l'insolence de lui répondre !

-Je ne suis pas n'importe quel Dieu, vois tu, sussura t'il en s'approchant de son visage en la regardant toujours droit dans les yeux, moi je suis le Dieu de la Guerre...

-Grand bien te fasses

Il explosa de colère, sa puissance divine irradiait de tous les pores de sa peau. Il serra encore plus fort ces fins poignets.

Elle souffrait tellement qu'elle ne sut décrire la douleur. Mais elle était là, bien présente, brûlante, fiévreuse , elle lacérait sa peau, lui brûlait les flancs, sa respiration devint hachée, ses poumons étaient comprimés, l'air était irrespirable, une sensation horrible d'asphyxie, d'une perpétuelle noyade, un bûcher l'enflammant de toutes parts.
Ses prunelles enflammées avaient un air de toute puissance, il savait ce qu'il faisait, il y prenait un certain plaisir par ailleurs.
Se délecter de la souffrance. Cependant, malgré la douleur omniprésente qui lui vrillait les tympans, elle soutenait son regard.
Le regardant comme si la douleur n'existait pas et qu'il était seulement un inopportun comme les autres.
Il voulait lire de la peur dans ce regard mais il n'y voyait que une lueur moqueuse.

-Tu vas mourir, le sais tu ? Grinça t'il

-Je sais, elle disait cela d'un ton anodin comme si c'était la chose la plus naturelle qui soit, mais toi tu ne sais pas quelque chose que moi je sais, continua t'elle de sa respiration saccadée

Il ne comprenait pas ce qu'elle voulait dire. Il ne comprenait pas tout simplement cette odieuse petite mortelle.
Elle murmura alors :

-Approche

Étrangement, c'est ce qu'il fit.

-Je sais très bien que je vais mourir mais vois tu moi je me fous complètement de ma mort, tu pourras ricaner, me frapper tant que tu le souhaites, mais tu ne pourras pas obtenir ma peur. Je n'ai pas peur des salauds dans ton genre, je n'ai pas peur des Dieux, je n'ai pas peur de toi Arès.

Et c'est avec ce regard moqueur, ce sourire au lèvres, ces cheveux étalés autour de sa tête tel un astre, avec son sang pourpre qui coulait en un un mince filet de sa bouche railleuse, la brûlure et la sensation de se consumer sans pouvoir rien faire qu'elle décida qu'il n'aurait pas le choix dans sa vie, qu'il n'était pas maître de son destin comme prétendait tout le monde, elle décida avec une satisfaction certaine qu'elle mourait quand elle aura voulue et que c'est elle qui mettra fin à ses jours.

2 H. A.K - Empire Of Game-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant