2 H. A.K - Empire Of Game-

Hermès, le Banquet et le Nénuphar

Quelques heures plus tôt, lagon de Poséidon

Il était d'humeur plutôt joueuse, une humeur assez contradictoire et au fond assez malsaine.

Mais Hermès était Hermès, et rien ne le sortirait de cet état mortellement provocant et infiniment insupportable qui le définissait tant.

Tout avait commencé ce matin là, où pendant qu'il était en train de s'entraîner à disparaître le plus rapidement possible, il avait reçu cette missive ou plutôt, l'ordre d'un de ses oncles divinement abrutissant de prévenir les autres Dieux et divinités que peuplaient ce vaste espace, qu'il organisait une Démonstration.

Encore.

Comme chaque année, avant chaque Jeu, il se sentait dans l'obligation de montrer ses richesses et ses fils et filles de la Mer.

Plus égocentrique on ne faisait pas.

Ou peut être bien que si, mais avec beaucoup de volonté.

Mais à vrai dire, loin de trouver cela lassant, le Dieu du Vent et du Commerce avait toujours à cette occasion, la possibilité d'importuner le plus de divinités possibles.
Il se faisait alors une sorte d'auto compétition où il se surpassait avec ingéniosité chaque année.

Armé de son fidèle Caducée, de ses chaussures ailées et de son Casque des Enfers, il se précipita annoncer la nouvelle au gré du vent de tous les Dieux. Le rendez-vous se tenait donc au Lagon des Âmes chéries aux eaux turquoises et océan.

Tout était splendide, les invités au nombre de plusieurs centaines étaient tous d'humeur festive, peut être bien à cause du neveu fêtard qui avait pensé à remeuter son esclandre de musique.
Les Muses d'ailleurs étaient là elle aussi, paradant fièrement autour d'un Dieu resplendissant et plus narcissique et égocentrique que Narcisse lui-même.

Chaque Dieu avait répondu à l'appel sauf deux ou trois qui n'avaient pas l'habitude de les honorer de leurs présences.

À cette pensée Hermès sourit.

Lui, il en savait bien des choses.

Les Dieux n'étaient ici que depuis quelques dizaines de minutes, que déjà, Il avait dans son sac un carquois béni de Gaïa elle même, une thiare sertie de lapis laluzie et de multitudes de pierre de Nuit qui semblait renfermée l'obscurité de toute une vie dedans, une flûte, une lyre et un simple bracelet d'or d'une de ces sottes de Muses.

Au loin, il voyait le défilé des talents des fils et filles de la Mer.

Encore, des lanceurs de coquillages, pensa t'il narquoisement

Il déambulait gracieusement parmis les invités quand il atterit devant une table bien mise.

Il s'avança, un sourire aux lèvres.

Les dizaines de paires d'yeux convergèrent vers lui.

"Tiens encore des sous-divinités, des progénitures affreusement mortelles, des bâtards, ricana le jeune homme

Les têtes se baissèrent soudain vers les plats, les joues rosirent pour les plus timides intimidés par cet homme jeune et pourtant si beau, d'autres plus impétueuses rougirent de l'affront en se mordant les joues. Mais aucune ne releva la tête vers cet homme qui venait de les insulter, pour l'affronter, elles n'étaient après tout que des servantes et des passe temps des Dieux.

Hermès, bomba le torse, admirant l'effet qu'il produisait sur les foules. Cependant, ils n'aimaient pas voir de si jolies créatures vexées alors posant son sac sur le sol et ses attributs, il ouvrit grands les bras comme si il venait de raconter la dernière et meilleure des niaiseries de l'Olympe.