Pendant ce temps-là, dans les Enfers
C'était incroyable.
Sa colère était telle qu'elle rendait impossible toute pensée cohérente. Elle hurlait si fort que tout ses sens en étaient assourdis.Assommés.
C'était une folie qui l'avait envahie sans même lui laisser le temps de respirer.
Elle l'avait contrôlée si rapidement que personne n'aurait pu pouvait douter que ce n'était pas véritablement Lui, mais cette chose.
Cette chose sainte et sublime.
La haine.
Les muscles de ses jambes avaient commencés à se consumer, faisant de ses pas la traîne de l'Enfer. Ses cheveux normalement noirs d'osbsédienne, avaient pris feu à ses pointes.
Quelle subtile coloration, se dit Icare
tout en se tenant le menton entre son pouce et son index.Et le jeune homme continuait à scruter, amusé, cette divinité qui était en train de tout cramer sur son passage. Absolument tout.
Hadès, lui, sentait la moindre de ses veines pulser d'un rythme mortellement effréné.
Il était souvent en colère.
Peut être trop. Il essayait maintes fois de l'arrêter.Mais la source semblait intarissable.
Il était condamné à souffrir et faire souffrir. Sans même savoir d'où lui venait ces aiguillons de la folie.
D'habitude, il explosait tout sur son passage, et puis Il devait ensuite se rendre à l'évidence qu'Il n'y avait aucune raison valable à cette violence inouïe.
Et Il en devenait d'autant plus touché qu'Il se savait fou. Il savait ce mal en Lui. Qui le dévorait les entrailles tel des vers blancs qui grignoteraient de l'intérieur un cadavre pourrissant, faisant ressortir de lui ce qu'il gardait dans ses entrailles. Mais à l'image de ces asticots, Hadès ne savait pas comment se débarrasser de cette vermine.
Comment faire pour qu'Il arrête de cacher enfin cette faiblesse devant ses frères.
Parce que devant eux, bien sûr, Il avait toujours été maître de lui-même.
Cette colère avait alors le don de se dédoubler, devenant une entité à part entière. Hadès devenait une double créature, double divinité. Celle qui, dans les yeux l'on pouvait se perdre autant que son propriétaire s'était perdu.
Oui sa colère sans Nom, cette effroyable chimère était sa faiblesse.
Il fallait qu'il trouve un coupable. Il fallait qu'il se déchaîne. Afin d'atténuer sa folie.Icare, toujours en retrait, le regardait maintenant d'un œil rêveur, se disant qu'il venait de faire cramer entièrement sa propre salle du trône.
Et cela le faisait royalement chier puisque c'était lui qui s'était tapé la déco de cette pièce. Il soupira tout en regardant le Roi des Enfers s'attaquer avec une joie démoniaque aux rideaux, les faisant brûler un à un dans une explosion de flammes bleues, riant aux éclats.Puis il repartait précipitamment, se frappant les mains contre les autres afin de faire naître une autre explosion.
Un gamin.
Icare soupira une nouvelle fois, rejetant un petit nuage d'air dans cette atmosphère saturée de dioxyde de carbone. Il cherchait un petit coin ou s'asseoir, se rafraîchir peut être.
Alors pendant qu'Hadès semblait absorbé par le bûcher qu'il venait de se faire à partir de poupées égyptiennes et de têtes miniatures, il partit vers cette salle du fond, là où il savait se trouver les Eaux révélatrices.Cette pièce n'avait, mystérieusement, jamais subie la moindre poussière, la moindre griffure, la moindre explosion depuis son origine. Comme si la folie s'en écartait.
Icare entra et pris soin de fermer la lourde porte de chêne noir.
La température de la salle contrastait follement avec celle juste à côté. Ou plutôt le feu de joie d'à côté.
Mais alors qu'Icare allait s'asseoir par terre et compter les dalles, Il remarqua que les Eaux du Maître n'étaient pas troubles.Il s'avança alors, un sourire mutin aux lèvres.
Les images se déroulaient devant ses yeux, sans aucun son.
Et le spectacle était tout à fait intéressant.
La belle jeune fille blonde que son maître contemplait chaque jour, ce bout de femme était littéralement en train de faire un bûcher de nymphe.
Oui, oui.
Un bûcher de nymphe.
Avec des branches, du bois et même quelques petits nénuphars jaunes.Pendant ce temps, par on ne sait quelle magie, étaient pendus par les pieds deux hommes à quelques mètres de hauteur.
Icare s'approcha davantage.
Et puis Il hurla de rire.
Plié en deux, et tellement absorbé à essayer de reprendre une respiration normale qu'il ne pût remarquer que le silence s'était fait dans la pièce d'à côté.Mais c'est vrai que voir Hermès pendus par les pieds et humilié de la sorte était vraiment trippant.
Cet abruti narcissique notoire dégradé à un rang de misérable parasite.
Oh non, vraiment des milliers de gens paieraient pour voir ça, se dit-il secoué d'une nouvelle crise de rire.
Soudain, Icare se rendit compte que l'eau était devenue noire.
Son rire s'arrêta immédiatement. Et il leva les yeux vers Hadès qui venait d'arriver.
Lui, il va encore merder.
Icare lui offrit son sourire le plus brillant.
«Oh tiens ! Mais quelle surprise tonton j'éclate-des-gens pour rire est ici !»
Le Dieu en face de lui ne répondit pas.
Ses yeux étaient noirs. Entièrement noirs.
Des pupilles dilatées à l'extrême.
A moins que ce ne soit le contraire.Bref.
Il avait pas l'air très serein.
«Viens Hadès on retourne cramer des chars» proposa Icare avec un sourire engageant
En fait, ce dernier n'était pas très serein quand il s'agissait du problème humain blond.
Enfin... Cette dernière avait l'air de bien s'amuser de ce qu'il avait pu en voir, mais Il ne tenait pas réellement à deviner ce qui passait par la tête de son ami.Et pour cause.
C'était un bordel sans nom.
Mais Icare n'eut pas le temps de lui proposer de faire un petit sacrifice tout mignon tout plein, que ce dernier avait disparu.
Pouf.
Envolé.
Hadès s'était tiré dans les Eaux.Icare ricana puis sortit de la pièce.
Oh oui, ils avaient lâcher un démon-sans-âme incontrôlable dans la nature et oh que non il n'allait pas s'en mêler cette fois-ci.
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2 H. A.K - Empire Of Game-
Historical FictionOn imagine souvent les Dieux impitoyables, narcissiques et sans pitié... Et c'est effectivement le cas. Il ne faut pas s'attendre à de la clémence ou de la compassion de leur part, tout juste un brin de galanterie. Ne vous fiez pas aux apparences...