2 H. A.K - Empire Of Game-

Humaine...

Elle émergea d'un long sommeil et s'assis maladroitement sur sa couche.

Son fessier lui faisait drôlement mal, mais elle ne savait pas pourquoi.

Ou du moins elle ne le savait pas encore.

La douleur partait du bas des reins et remontait dans toute la longueur de la colonne vertébrale, incendiant quelques côtes et muscles au passage.

Elle jura.

Pourquoi fallait-il qu'elle ait toujours un mauvais lit au dortoir pesta t'elle.

Ses paupieres étaient vaguement décidées à rester fermer, mais pourtant elle savait qu'elle devait aller foutre une raclée à un certain...

Elle ne savait plus.

Elle se concentra quand soudain la première lettre lui vint : A.

Son cerveau endormi comprit alors une chose, si le prénom de sa prochaine victime commençait par un A, cela voulait sans aucun doute dire que c'était... Achille !

Ou plutôt Achille Junior, mais bon, soit, on allait pas faire de chichis pour un ou deux descendants "à ce qu'il paraîtrait" connus.

Elle sourit.

Une belle journée s'annonçait, elle allait bien s'amuser.

Elle décida alors qu'il était temps d'ouvrir les yeux, sous les regards insistants qui la scrutait.

Mauvais choix.

Encore.

La troupe dévorait du regard les moindres détails de la blonde posée à même le sol froid de la Grotte.

C'était tout de même un corps de plus, une nouvelle âme et donc une nouvelle conscience, peut être même une nouvelle mémoire.

Ils étaient treize.

Soudain la blonde émergea de son sommeil pour le moins long, se frotta les yeux sans pourtant les ouvrir et s'assis.

Elle grommelait d'étranges phrases.

"Était ce une Magicienne ? "Se demandaient, intrigués, les Treize, par cette étrange créature toute droit sortie des mains de l'Inconnue

Pourtant les marques sur ces mains pâles témoignait d'une expérience loin de celle capable d'être vécue par une Magicienne.
De plus, tout le monde savait que les Magiciennes n'étaient pas en mesure d'accepter quelconques marques ou tatouages.
Alors ils guettaient le moindre signe de vie de l'endormie.

Le regard de Kéa s'était posé sur ces personnes qui l'observait.

Elle avait les yeux écarquillés, agrandis par des sentiments tous aussi confus les uns que les autres, allant d'une étonnement contemplatif à une colère noire passant par un instinct de conservation.

Ils étaient là, devant elle, nombreux, tellement nombreux qu'elle ne pouvait les dénombrer.

Ils la regardaient avec des yeux étranges, comme marqués par quelque chose qu'elle ne connaissait pas.

Une épreuve qu'elle voudrait ne jamais connaître.

Ils s'avancèrent d'un pas.

Elle se leva d'un bond.

Elle sentie bouger derrière moi.
C'était Lui.
Un spasme vint lui retourner l'estomac, une douleur au crâne lui marteler les tempes.

À quoi pensait t'il ? Se demanda t'elle

Mais surtout qui était il ?
Elle savait qu'elle le connaissait.
Elle le sentait.
Mais elle ne voyait plus rien maintenant, tout avait subitement basculé dans le noir le plus complet, comme si les Enfers s'étaient déchaînés.

Les notes s'enchaînaient, s'envolaient haut dans le ciel, loin de la souffrance des mortels.

Elle ne pouvait plus bouger un seul membre.

Toujours prisonnière de cette Cage, cette chose de son esprit qu'elle ne comprenais pas.
Une sueur froide lui coulait le long du dos, quelque chose au fond d'elle lui disait ou plutôt lui hurlait de partir.

Instinct de survie, diraient certains.

Pourtant, Il était toujours là. Elle ne pouvait plus partir.
C'était trop tard.

Ses ailes étaient brisées, ses pattes  enchaînées, ses instincts brimés.

Et Elle hurlait dans la Cage.

La foule avait disparue.
Les Treize aussi, emportant avec eux leur précieuses memoires.
Il ne restait plus que le néant auquel Kéa s'efforcait de ne pas succomber.

Elle ne pouvait pas réfléchir.
C'était insupportable.
Pas une seule pensée cohérente n'était possible ici.

Rien que la peur..

Et Lui.

Elle lutta pourtant, le Néant ne devait pas gagner.

Elle ne pouvait pas le laisser gagner.

Et soudain une rage l'envahie, une brûlure fiévreuse sur son front qui la poussa à s'arracher à la Mort.

Alors elle se laissa retomber mollement sur le sol froid de la pierre.