2 H. A.K - Empire Of Game-

Course poursuite

"Cependant au lieu de se mettre en colère, le dieu des Enfers sourit.
Ce monde était le sien.
Il en était le maître."

Elle continuait à marcher sur cette rive infinie.
Tout était sombre, elle entendait le clapotis de l'eau à côté.
Marcher était un bien grand mot quand on est mort.
Mais bon, pourquoi une âme ne pouvait-elle pas marcher après tout ?

Kéa s'était enfuit, elle en avait par- dessus la tête des Dieux.

Tous les mêmes, des narcissiques patentés et des abrutis notoires machos.

Alors elle continuait à marcher. Elle n'était pas bête, elle savait pertinemment qu'elle n'irait jamais plus loin que les Enfers.
Non elle voulait juste s'éloigner de cet individu plus communément appelé Hadès.
Un vrai exemple de bipolarité.
Avec de la chance, il se serait ennuyé d'elle et serait reparti emmerder quelqu'un d'autre.

Avec de la chance...

Et puis un Dieu à des obligations non ?

Elle soupira.

Elle venait de trébucher ou plutôt elle avait cru qu'elle avait trébucher.
Elle s'était rappelé qu'une âme ne pouvait pas toucher les objets.
Elle essaya de voir ce qu'on pouvait faire en tant qu'âme, le résultat ne donna pas grand chose, elle fut ensuite curieuse de savoir à quoi elle ressemblait.

Elle s'approcha du Styx.
Kéa n'était pas translucide ni transparente ni aucune extravagance dans le genre.
Elle était exactement la même qu'avant, sauf qu'elle ne pouvait pas interagir avec les éléments.

Elle grogna.

Elle se demanda soudain comment le Dieu des Enfers avait il pû ressentir son baiser si elle ne pouvait pas toucher les choses.
Mais la logique revint: il était Dieu des Enfers et de la Mort, la règle ne s'appliquait donc pas à lui.

Super ! Se dit elle ironiquement, la seule chose qu'elle pouvait toucher et sentir comme un être humain était Hadès. Vraiment formidable...

Elle grogna de nouveau

Tout cela était si pathétique !

Elle en avait marre de ce monde déjà, il n'y avait personne, rien à explorer. Un enfer.
Elle rit à sa propre blague.

Son rire résonna et soudain elle entendit un bruit derrière elle.

Merde !

Il fallait qu'elle rit pour se faire repérer. Elle jura entre ces dents et se mit à courir aussi vite que le pouvait son état d'âme. Elle tourna à droite dans une sorte de renfoncement d'une petite grotte sombre.

Elle se cacha à l'intérieur, l'espace ne pouvait pas faire tenir plus de trois personnes. Elle se plaqua contre la paroi au fond, comme pour éviter un ennemi invisible. Sa tête était sur la surface de la pierre chaude. Comme une présence rassurante.
Elle reprenait ses esprits.

Sa respiration était saccadée.

Elle reprit son souffle.

Elle attendait que quelqu'un vienne ou du moins un bruit.

Mais cela ne vint pas.

Le temps s'écoula. Deux, trois, dix minutes.

Elle risqua un oeil en dehors.

Personne...

Avait-elle rêvée ?

Alors qu'elle allait se retourner dans son renfoncement, elle sentit un souffle chaud dans sa nuque.