Rencontre devant le Styx

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"Elle décida avec une satisfaction certaine qu'elle mourait quand elle aura voulue et que c'est elle qui mettra fin à ses jours."

Elle avait décidée de ne pas être faible.
Et elle ne l'était pas.
Elle ne le serai jamais.
En ce moment même, elle affrontait la mort de face, la douleur oppressante de ces poumons, de l'air manquant et de l'air accumulé.
Elle souffrait mais elle ne montrait rien. Elle affrontait juste du regard le Dieu de la Guerre.

Ce dernier d'ailleurs la regardait sans comprendre. Il avait arrêter ses pouvoirs destructeurs. Il la regardait juste dans les yeux.

Il ne voulait pas comprendre.
Pas comprendre que pour la première fois depuis la création du monde, il perdait.
Lui, le Dieu vengeur, le Dieu explosif, le Dieu aux milles coups, le Dieu si puissant, le Dieu guerrier, perdait contre une humaine.
Tout juste un brin de femme.
Puis il se rendit compte de ce qu'elle faisait.

Elle était en train de réussir.
Elle le regardait toujours dans les yeux, comme si elle le mettait au défi.
Il reprit ses esprits pour réagir.
Trop tard.

Le coeur ne supportait plus cet air manquant. Il s'arrêta donc.
Elle fut prise d'un soubresaut et pour la première fois de sa vie, elle était paisible, elle avait gagné, elle était heureuse et elle offrit donc un dernier sourire franc, un sourire ni moqueur ni vengeur. Non, un sourire vrai.

Le Dieu regarda abasourdi ce sourire.
Un sourire resplendissant.
Il tomba sur le côté.
Pour la première fois il avait perdu, pour la première fois il était vaincu.

Elle n'avait pas le droit de mourir !
Il hurla de rage mais aussi et étrangement de tristesse tandis que l'âme de Kéa partait vers les Enfers.

Elle ne sentait plus rien, juste dériver vers le bas peut être.
Sensation ni douce ni agréable ni douloureuse.
Son âme atterrit donc devant un fleuve aux eaux noires et troublées dans un lieu sombre.
Le Styx se dit elle.
Et puis, soudain, elle se rappela qu'elle n'avait absolument rien pour payer le passeur.
Que personne n'allait lui mettre des drachmes sous la langue comme la tradition le demandait.
Elle allait donc rester là pour l'éternité.
Mais elle n'avait toujours pas peur, alors elle s'avança vers la barque vide.

Une silhouette apparue.

Grande, immense en fait, comme l'était Arès avant lui, voir même le dépassait de plusieurs centimètres. Il avait des cheveux noirs de jais, rien n'aurait pû être plus sombre que sa chevelure. Il avait des yeux aussi sombres qui ressortait avec son teint pâle. Des yeux qui n'avait pas d'âge. Il n'était cependant pas d'une blancheur maladive, mais d'une blancheur éclatante.
Il était vêtu d'une grande toge noire aux extrémités rougeoyantes comme de la braise.
Il avait de grandes bottes noires comme le charbon qui semblaient s'enflammer aux pieds.
Il était tout en muscle lui aussi, une perfection à la grecque.

Et il s'avançait vers elle.

Elle s'était figée dans sa marche vers la barque.
Hypnotisée devant l'homme qui s'avançait vers elle.
Elle savait qu'elle se retrouvait de nouveau face à un Dieu.
Elle qui n'en avait jamais vu en face auparavant, elle en voyait deux en l'espace de quelques heures.
Quelle ironie, se dit elle.
Elle n'avait pas peur cependant d'être jugée ou de devoir attendre là.
Maintenant elle s'en foutait.
Elle avait montré qu'elle n'était pas faible.
Alors elle n'avait rien à se reprocher, elle n'avait jamais regretter quoi que se soit.

Cependant, le Dieu des Enfers ne semblait pas hostile.
Il semblait même joyeux.
Elle haussa un sourcil.
Il s'arrêta à deux mètres d'elle.

"Puis je savoir qu'est-ce qui te rends si heureux ? Demanda t'elle

Il haussa à son tour les sourcils surpris devant son audace. Elle le tutoyait, chose qui était absolument ahurissante quand on sait que seuls les Dieux se tutoient entre eux.

2 H. A.K - Empire Of Game-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant