Chapitre 2 : Je pense bien faire

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Je dois sortir Emma de là.
Aucun enfant ne mérite un tel sort. AUCUN !

"Emma, tu vois, je possède une grande maison. Elle s'appelle Neverland, c'est un endroit où j'invite plein d'enfants qui souffrent pour qu'ils aient un peu de bonheur. Il n'y a pas de règle, on s'amuse et tout le monde est heureux. Est-ce que tu voudrais venir ?" Demandai-je avec tendresse.

Elle écarquille grandement ses yeux brillant à ma proposition. Elle lève légèrement le visage, l'air pensive. Elle réfléchit un peu je pense mais c'est normal.

Mais alors que je vois dans ses yeux qu'elle allait me répondre, la seule chose que j'entends, c'est un hurlement de douleur.
Le médecin recommence à la taser, mais très vite je ne vois ni terreur, ni douleur dans le regard d'Emma, mais une immense colère.

Elle se lève rapidement de sa chaise, et envoie un coup de genou dans le ventre du docteur. Elle monte sur sa chaise et monte ensuite sur la table. Les militaires dans la salle ne savent pas trop comment réagir. Emma debout sur la table, saute en un salto arrière impressionnant qui fait en même temps tomber le vêtement métallique de ses épaules.

Maintenant au sol, les soldats se précipitent sur elle, elle court jusqu'à la chaise, monte dessus et saute sur le soldat le plus proche, en agrippant son cou avec ses jambes. Elle se laisse tomber en arrière et le soldat tombe avec elle sans se relever.
Elle évite un coup de poing du deuxième et lui envoie un violent coup de boule, le faisant s'écrouler au sol.

Elle se rapproche de l'arme et parvient à tirer sur la camisole. Elle retire difficilement le bâillon de sa bouche, et tire sur le trou dans la camisole avec ses dents.

La camisole retirée elle me jette un regard, pas un regard méchant, un regard coupable, de la culpabilité, un peu de honte aussi je crois. Mais me faisant sursauter, une vingtaine d'hommes pénètrent dans la salle, ils encerclent Emma tandis qu'elle met les mains en l'air.

Un homme semblant plus haut gradé s'approche dangereusement d'elle. Enfin arrivé à elle il lui décoche une droite en plein visage, NON ! Ils ne peuvent pas faire ça ! Emma s'effondre au sol et ne réplique pas.

Deux soldats l'attrapent par les bras et la traîne vers la sortie. Elle me regarde un petit instant, les larmes aux yeux et hoche la tête.

"JE LA PRENDS !" Dis-je aux soldats qui se stoppent instantanément.

Le supérieur m'approche un cigare à la bouche.
"Vous voulez vraiment d'une gamine aussi dangereuse dans votre parc de môme ?"

"Oui vraiment." Dis-je en serrant les dents.

"Bon, très bien, venez la chercher ce soir à dix-huit heures, on vous donnera ses affaires, et puis, après vous vous démerdez."

"Très bien je serais là." Dis-je en lui serrant la main.

Je sors de la salle, et me dirige vers les pièces disons normales. Mon Dieu mais c'est quoi cet hôpital de fou ? C'est un asile enfaite ! Le truc c'est que pour le coup, ce ne sont même pas les patients qui sont tarés, c'est ceux qui les soignent.

17 h 40 :

Nous roulons tranquillement, je suis dans un car, un grand car, plein d'enfants, nous allons à l'hôpital où est prisonnière Emma. Tous les enfants dans ce car vont avec moi à Neverland, j'espère juste qu'ils s'y plairont.

Nous nous garons devant l'hôpital, je sors du véhicule, tous les enfants à l'intérieur se collent aux vitres pour voir qui va venir nous rejoindre.

Les portes de l'établissement s'ouvre et Emma sort, à mon grand regret, elle est toujours bâillonnée, et enfermée sur elle-même comme la dernière fois. Deux soldats armés la suivent, un d'entre eux se dirige vers moi et me tend un sac.

"Voilà les affaires d'Emma, elle est maintenant sous votre responsabilité." Dit l'homme avant de repartir à l'intérieur du bâtiment avec son camarade.

Je dévisage Emma, avant de l'emmener avec moi à côté des portes de l'hôpital. Elle me suit sans histoire, et je soulève avec un peu de difficulté son vêtement de métal et le pose sur le sol, je détache sa camisole, et enlève son bâillon. Je prends son sac au sol et nous partons vers le car.

Après avoir posé son sac dans la soute, je rentre dans le car, où je peux voir Emma chercher une place. Les enfants la dévisagent et ne semblent pas avoir envie de sa compagnie au siège d'à côté.

Elle s'assoie à une place, une place seule, je pars donc vers elle avec un peu de compassion.

"Je peux m'asseoir ?" Lui demandai-je d'une petite voix.
Elle me regarde du coin de l'œil et hoche la tête.

Je m'assois alors à ses côtés, elle observe le paysage qui défile, sans dire un mot, sans faire un bruit, elle n'a rien pour s'occuper, mais elle ne s'en plaint pas.

"Dis-moi Emma, ça fait combien de temps, que tu étais dans cet hôpital ?"

"Cinq mois à peu près." Répond-elle en plissant les lèvres.

Cinq mois ! Merde ! Cinq mois qu'elle souffre.
"Je suis désolé." Dis-je avec une voix coupable.

Elle tourne son visage vers moi, l'air triste que je me sente ainsi.
"Ce n'est pas de votre faute."

J'esquisse un sourire triste et hoche la tête.
"Tu sais tu peux me tutoyer." Lui dis-je gentiment.

"Très bien, je ferais ainsi alors." Me répond-elle avec un sourire.

Elle retourne son visage vers la fenêtre et reprend sa partie de silence.
Les autres enfants font un vrai boucan, mais c'est assez amusant.

Après une bonne heure de route, dans les blagues et les cris, nous arrivons enfin à Neverland. Je suis tellement impatient de leur faire découvrir mon pays imaginaire, mon royaume, avec le zoo, le parc d'attraction, tout ce bonheur.

Nous descendons en courant et prenons nos sacs, les enfants cours à la grande maison, et je dois avouer que je fais partis d'eux.

Ils choisissent tous une chambre, je vois Emma prendre la plus petite chambre, pourquoi ? Je ne sais pas, peut-être qu'elle n'a pas spécialement besoin d'espace.

La plupart des enfants sont sortis de la maison et courent un peu partout, j'éclate de rire en voyant le petit Théo tomber dans l'herbe en rigolant.

Emma n'est toujours pas sortie de sa chambre, je m'y dirige alors curieusement. Je toque à la porte.

"Entrez." Entendis-je dire derrière la porte.

J'entre et la vois en train de ranger ses affaires. Ses affaires !
Elle range dans son placard quatre jeans blancs, six t-shirts blancs simples, et au pied du placard deux paires de chaussures, plutôt dans le genre doc' Martens mais blanches, et elles sont identiques.

Elle n'a pas d'affaires personnelles ?
Elle sort ensuite trois vestes militaires qu'elle pose en évidence sur le meuble. Elle sort d'une petite poche plusieurs insignes et médailles, qu'elle pose également en évidence les uns à côté des autres.

Elle se tourne vers moi et me fixe un instant.
"Je peux t'aider ?" Me demande-t-elle.

"Euh... Tu viens nous rejoindre avec les enfants, on doit tous être ensemble pour s'amuser." Dis-je enthousiaste.

"Oh oui, bien sûr, et bien je te suis."

Je souris et sors de sa chambre. Les enfants se précipitent sur moi et me font un câlin, un câlin collectif.
Je regarde Emma qui semble un peu perdue.

Je lui fais signe de se joindre au câlin de groupe. Et timidement elle vient me prendre dans ses bras, en me serrant fort contre elle, pendant que je caresse tendrement ses cheveux. Finalement elle est assez affective.

J'espère juste qu'elle se sentira à sa place ici.

An Angel For My SmileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant