Chapitre 4: Près de moi

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 Je marche doucement dans Neverland, sur les sentiers, tout est beau, fleuris, et lumineux.
Mais il n'y a personne près de moi.
Mais tout à coup, il se met à pleuvoir, une vraie averse.
J'observe autour de moi, le paysage est devenu gris.
Je me retourne face au sentier. J'aperçois des centaines d'enfants, face à moi, des milliers, dans Neverland, mais ils n'ont pas le sourire.
Un des enfants s'avance d'un pas. Il me regarde sans expression et s'effondre par terre. J'accours vers lui et vérifie son pou, il est mort.
Je jette un œil au reste des enfants, et chacun s'effondre au sol. Mes larmes coulent par dizaines. Les enfants sont tous morts. Je hurle ma plus profonde douleur en m'effondrant à genoux par terre. Quand deux ailes blanches m'encerclent.


"NOOOOON !! Criai-je en me réveillant.

Je panique mais mes poignets sont tenus.
"Chuuuuuuuut." Me chuchote une personne dans le noir.

"Qui est là ?" Dis-je apeuré.

"Tout va bien, c'est moi, Emma." Me dit-elle d'une voix rassurante.
Je souffle un peu soulagé.
"Qu'est-ce que tu fais là ?" Demandai-je surpris.

"Je t'ai entendu parler et gémir dans ton sommeil."

"Oh, ce n'est rien, un cauchemar." Dis-je pour ne pas l'inquiéter.
Je sens sa main froide se poser sur mon front, vu comme j'ai chaud c'est une sensation agréable.

"Essaye de te rendormir." Me dit-elle d'un ton peu élevé, et j'obéis tel un enfant.

"Tu ne vas pas te recoucher ?" Lui demandai-je intrigué.

"Je préfère veiller sur tes rêves."
Bon, je ne sais pas trop si je dois lui dire de s'en aller où ne rien dire, sa présence me rassure, comme si une âme protectrice prenez soin de moi, mais je ne veux pas qu'elle manque de sommeil par ma faute.

"Tu sais tu peux aller..."
"Je ne partirais pas." Me coupe-t-elle.

Je crois que je n'aurais pas le dernier mot, je préfère essayer d'oublier cet affreux cauchemar.

8 h 27 :
Je me réveille en douceur et en me frottant les paupières, je cligne un peu des yeux pour m'habituer à la lumière du soleil qui illumine la pièce, je regarde à mes côtés une présence sur le fauteuil.

"Emma !?" Demandai-je choqué.

"Bonjour Michael." Me dit-elle avec un léger sourire.

"Mais qu'est-ce que tu fais là ?" Demandai-je sans trop comprendre ce qui se passe.

"Je te l'ai dit cette nuit, je veille sur tes rêves." Me dit-elle en penchant la tête sur le côté.

Je me mets en position assise tout en la regardant, outré.
"T-tu n'as pas dormi ?" Demandai-je d'une petite voix étranglée.

"Non mais ça ne me pose pas de problème." Me dit-elle en regardant ses doigts. Je pensais qu'elle irait se recoucher quand je me serais endormi.

Je ne dis rien, je trouve que cette fille a beaucoup de courage, et de générosité, avec ce qu'elle a vécu, beaucoup de gens auraient craqué, et seraient peut-être même mort. Elle veille sur les gens, avant de veiller sur elle alors qu'elle est sûrement plus amochée que les autres. Mais je m'en veux un peu, j'aurais peut-être dû lui demander de retourner se coucher.

Je lui souris de reconnaissance.
"Merci."

"Mais c'est normal."
Je hausse un sourcil l'air d'affirmer le contraire. Elle sourit en ricanant un peu et se lève en se dirigeant vers la porte.

"Viens, le petit déjeuner est près." Me dit-elle en sortant de la chambre.

Je sors également de la pièce et me dirige vers la cuisine. Il y a déjà quelques enfants levés, mais seulement quelques-uns.
Je vais ouvrir le placard et prends un croissant. Je m'assois à table et réfléchi un peu.

J'entends une porte qui s'ouvre et vois Bill, mon garde du corps qui entre et se dirige vers moi.
"Coucou Michael belle journée pas vrai ?" Me salue-t-il joyeusement.

"Oui et toi ?" Demandai-je avant de croquer dans mon croissant.

"Oh, très bien, ah je dois te rappeler, les enfants retournent chez eux ce soir."

Je me raidis à ses dires, j'avais oublié qu'ils ne restaient pas longtemps, et le prochain groupe d'enfants ne viendra que trois jours plus tard.
"Ah, oui, c'est vrai, j'avais oublié." Dis-je en baissant tristement les yeux.

"Toujours dans la lune hein." Dit-il sur un ton amusé.

Je souris faiblement et repose les yeux sur mon petit-déjeuner.
Quel dommage qu'ils ne puissent pas rester plus longtemps, je m'amuse tellement avec eux.

18 h 15 :
Les enfants s'installent tristement dans le car, ils sont tristes de partir et je le suis tout autant qu'eux.

"Ça va aller Michael ?" Me demande Emma.
En effet, Emma reste à Neverland, je ne peux pas la renvoyer dans cet hôpital de malheur, je ne suis pas cruel, et puis elle est sous ma responsabilité maintenant.

"Oui oui tout va bien, je suis juste un peu triste." Dis-je en séchant rapidement une larme. C'est toujours comme ça, je m'attache tellement à leurs frimousses, ils me comprennent.

Le car démarre et je peux voir les enfants me faire des signes de revoyure à travers les fenêtres. Je leur rends leurs saluts et observe le car partir, jusqu'à ce que je ne le vois plus.

J'inspire fortement et tourne les talons au portail, me dirigeant vers la maison. Soudain je repense à une chose. Il faut que je sache, pour ce qui est arrivé à Emma. Voudra-t-elle seulement en parler ? Je dois savoir pourquoi elle est si blessée. La vérité est-elle choquante ? Triste ? Je ne sais pas du tout, mais j'en ai assez de m'inquiéter de savoir si aujourd'hui ou demain elle aura une hémorragie ou autres problèmes.

J'ouvre la porte de la maison et marche lentement tout en cherchant silencieusement ma cible. Je pénètre dans le salon et la vois, assise sur le canapé en train de dessiner. Une sorte de paisible silence envahi la pièce.

Je m'avance vers elle et m'assois à côté d'elle sur le canapé. J'observe la feuille devant elle et y vois dessiné une petite boîte, une jolie boîte pleine de couleur.

"Est-ce que ça représente quelques choses pour toi." Osai-je la perturber dans ses rêveries.

Elle inspire grandement, laissant en suspend ma question pour quelques secondes.
"Non." Répond-elle seulement.

"Écoute Emma, j'aimerais que nous parlions, de ce qu'y t'es arrivé. Le pourquoi du comment de toutes ces blessures, je m'inquiète à vrai dire." Dis-je avant de scruter sa réaction qui pour le moment semble plutôt inexistante.

Elle se tourne vers moi et me sourit tristement, avant de reposer ses yeux sur ses mains qu'elle triture en se mordillant la lèvre inférieure.

"Eh bien, tu sais que... Que j'ai été dans l'armée des enfants russe, on y entraîne des enfants entre 6 et 17 ans. J'avais 6 ans quand on m'y a introduit, avant de partir j'étais colonel d'un régiment. Mais mes supérieurs me connaissaient et ils m'ont chargé d'une certaine mission..." Dit-elle avant que le bruit du téléphone ne la stoppe.

Je me dirige vers ce dernier et décroche.
"Allô ?" Demandai-je.
"Michael, c'est maman, comment vas-tu ?" Me demande joyeusement ma mère.
"Oh très bien et toi ?
"Très bien aussi, Michael ton père et moi avons organisés un dîner demain, avec tes frères et sœurs, ça serait bien que tu viennes."
"Oui bien sûr aucun problème."
"Super, alors à demain 19 h 30 mon cœur."
"À demain Maman."

Je raccroche et me tourne vers Emma, bon il est temps de savoir la suite de l'histoire, quelle mission devait-elle accomplir ?

Je cours et saute sur le canapé faisant ricaner Emma.
"Alors continue ton histoire." Lui demandai-je en m'asseyant en tailleur.
Elle acquiesce en plissant les lèvres et s'assoie face à moi en tailleur.

"Alors donc, on m'a chargé d'une mission importante, très importante...




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