Chapitre 49 : Bien sûr que je l'aimais

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Mon épaule se met à bouger doucement, me tirant de mon léger sommeil plutôt cauchemardesque.

"Michael, c'est l'heure de se réveiller." Me dit doucement Emma.

"Mais fouuu, pourquoi moiiii."

"Parce que c'est toi qui as un rendez-vous pour ta tournée mondiale, que tu n'es d'ailleurs pas conseillé de faire."

"Déconseillé par qui ?"

"Par moi."

Je me mets en position assise sur le bord de mon lit, et me frotte les yeux, y a que moi pour avoir une vie aussi pourrit.
Je me lève enfin, et me dirige vers mon placard.

"Tu ne vas pas déjeuner d'abord ?" Me demande Emma.

"Non, je n'ai pas faim."

"Michael tu ne vas pas te priver de nourriture, je ne te laisserai pas faire."

"Et tu vas faire quoi ? Me gaver de force ? J'aimerais bien voir ça."

Je suis rarement aussi sec avec elle, mais je ne suis pas d'humeur, et puis si je n'ai pas faim, laisse-moi tranquille.

Emma sort de ma chambre, sans dire un mot de plus, je l'ai peut-être vexé qui sait ?

Je prends un pantalon noir, une chemise orange, comme dans Jam, mes chaussettes blanches et mes mocassins, ah oui et j'allais oublier mon fedora.

Je m'habille en vitesse, et sors de ma chambre. Je rassemble quelques papiers éparpillés sur la table du salon, et lève la tête vers l'horloge.

[10 h 45]

Il est temps d'y aller en vitesse. J'ouvre la porte d'entrée et me dirige vers la voiture noire.

"Bonjour monsieur Jackson." Me salue mon chauffeur.

"Bonjour, j'aimerais aller au studio s'il vous plaît."

"Aucun problème." Me répond-il avant d'entrer place conducteur.

Je m'installe à l'arrière, et tourne automatiquement mon regard vers la fenêtre.
J'aperçois Emma sur le toit de la maison, qui m'observe.

Je regrette un peu de l'avoir envoyé balader tout à l'heure, je n'aurais pas dû.

La voiture démarre, et nous sortons de Neverland. Je regarde toujours le même paysage, mais bon, j'avoue qu'il est joli, il me fait penser à Sophie, putain mais ta gueule Michael !

Le soleil me gêne un peu, mais les nuages le cachent rapidement. Je regarde le ciel, les nuages, leurs formes.

Il y en a un qui ressemble à un cœur, les cœurs c'est beau, ça représente l'amour, je ressentais un amour tellement intense pour Sophie, elle illuminait mes yeux.
Comment oublier une personne qui vous hante chaque seconde ?

C'est tout simplement impossible, je l'ai trop aimé pour repartir comme si de rien n'était, personne n'est capable de faire ça.

Dieu n'a pas pensé à ça hein ? C'est pas lui qui fait des cauchemar et qui souffre comme jamais.

La voiture freine, jusqu'à s'arrêter complètement. Ma portière s'ouvre, ce qui me sort de mes pensées.

"Tout va bien monsieur Jackson ?" Me demande mon chauffeur.

C'est seulement grâce à ces mots que je réalise que mes joues sont trempées de larmes.

"Oui oui ça va merci." Dis-je en essuyant rapidement mes larmes.

Je sors de la voiture, et continue mon chemin jusqu'à l'entrée du studio, toujours accompagné de gardes du corps, puisqu'à chaque fois, j'ignore comment ils le savent, mais une foule de fans, de paparazzis et de journalistes est toujours là pour m'accueillir.

"Monsieur Jackson avez-vous une déclaration à faire au sujet de votre petite amie décédée ?!"

"Monsieur Jackson est-ce vrai qu'elle était votre fiancée !?"

"Michael certains disent que la mort de votre petite amie est un complot pour revaloriser votre image, qu'est-ce que vous répondez à ça !?"

"Michael on dit que votre petite amie était en faite un homme, est-ce vrai ? Êtes-vous homosexuel ?

C'est trop, ils ne peuvent pas dire ça !
Je commence à pleurer, alors que nous traversons la foule.

"Michael aimiez-vous réellement Sophie ?"

Je me tourne vers ce journaliste, et reste statique à l'observer. Je finis par m'approcher de lui, en colère.

"J'aimais Sophie comme vous n'avez jamais aimé personne, elle était mon soleil, elle était mon univers, dites ce que vous voulez, vous avez le droit de ne pas vouloir comprendre."

Je lui tourne les talons et rejoins rapidement l'entrée du studio. Ces journalistes sont des pourritures.

"Hey Michael ! Comment ça va !? Me salue Bill.

"Salut."

"Ah oui c'est vrai, d'ailleurs toutes mes condoléances pour cette Sophie."

"Merci." Répondis-je sans un sourire.

"Bon, j'ai plein de papiers à te faire signer et à te faire remplir, on a du taff."

"Je te suis."

Il me mène dans une salle d'enregistrement, et s'assoit dans un fauteuil près d'une table.

"Alors regarde, tu dois remplir ces trois dossiers, ensuite faudra signer des accords, des contrats, enfin on en a pour un petit moment."

"Alors autant s'y mettre maintenant."

20 h 36 :

Je signe le dernier contrat pour les dates, et voilà.

"Bon bah je crois qu'on a fini." Me dit Bill.

"Tant mieux c'est pas ce que je préfère faire." Dis-je soulé.

"Je te le fais pas dire ! Bon et bah bonne soirée, et on se revoit à ta première date."

"Ça marche."

Je me lève, lui serre la main, et prends la direction de la sortie. Je cherche mes gardes du corps mais ils sont introuvables, bon, c'est parti pour une bataille avec la foule.

J'ouvre la porte, et entre-ouvre la bouche.
Un chemin tout tracé et parfaitement parallèle, est dessiné à travers la foule.
Les fans, les paparazzis, et les journalistes, sont tous derrière des vitres de lumières bleu, ils ont beau cogner dessus, rien ne se passe.

Je regarde au bout du chemin, et vois Emma qui m'attend, accoudée à la voiture.

Je traverse rapidement le chemin qu'elle m'a fabriqué, et m'arrête devant elle.

"Emma, hum, je suis désolé, d'avoir été si sec avec toi ce matin." Dis-je en baissant les yeux en me triturant les doigts.

"Tu es pardonné, maintenant monte." Me dit-elle avec un sourire.

Je grimpe comme dit alors dans la voiture, avant qu'elle ne referme la porte.
Elle monte place conducteur, et s'éloigne de la foule.

"Alors qu'est-ce que tu as fait avec Bill aujourd'hui ?" Me demande-t-elle.

"Pourquoi tu me demandes ça ?"

"Bah pour savoir."

"Mais tu le sais déjà."

"Disons que j'engage une discussion, ou plutôt j'essaye"

"Tu sais alors ce qu'ils m'ont dit."

Un long silence précède ma phrase, si long que je me demande si elle va me répondre.

"Oui je sais, c'est pour ça que je suis venu."

"Ils n'ont pas le droit de me faire ça, pourquoi ? Je ne comprends pas."

"Moi non plus, je sais juste, que l'argent les mène jusqu'au diable."

An Angel For My SmileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant