Chapitre 53 : Latin du deuxième

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Emma ne bouge pas d'un poil. Je descends rapidement les escaliers de la maison, pour la rejoindre. Le cri qu'elle a émis plus tôt, à comme transpercer mon cœur, la douleur de ce cri était insupportable.

"Emma, mon Dieu, tu vas bien ?" Lui demandai-je presque pressé.

"Aide-moi Michael." Me dit-elle dans un souffle, avant de s'écrouler au sol.

"Non mon Dieu, Emma ? Réveille-toi !" Dis-je en la secouant.

Mais malgré tout, elle ne se réveille pas. Je me lève et me place derrière elle. Je l'attrape sous les épaules, et commence à la tirer vers l'arbre.

Une fois en dessous de celui-ci, je l'allonge contre le tronc de l'arbre.

"Michael." Gémit-elle.

"Tout va bien Emma, où as-tu mal ?"

"Partout." Dit-elle la voix prise de douleur.

Son nez continue à saigner depuis tout à l'heure, et sa tempe aussi. Je dois stopper ça.

"Je vais chercher de quoi m'occuper de toi, je reviens tout de suite." Dis-je avant de partir en courant vers la maison.

J'entre à l'intérieur, et vais dans la salle de bain, où je prends la trousse de secours. Je retourne ensuite auprès d'Emma.

"Surtout ne bouges pas trop, je vais désinfecter." Lui indiquai-je.

Je pose prudemment le coton sur sa tempe, tandis qu'elle me regarde faire, les yeux mi-cols. Elle a l'air assez amochée.

"Merci Michael." Me dit-elle doucement.

"Il a bien faillis te tuer quand il t'a étranglée." Dis-je les mains tremblantes.

Emma pose sa main sur la mienne, étant en train de désinfecter sa tempe. Je la regarde dans les yeux, ses yeux toujours injectés de sang. Avant qu'une simple larme vienne couler sur sa joue.

"Peu importe Michael, je te l'avais promis, et puis il a voulu te faire du mal, alors j'étais obligé de me le promettre à moi-même."

"Et tu as réussi Emma, tu as tenu ta promesse, ne pleures pas s'il te plait."

"Michael, ce sont des larmes de joie." Me répond-elle.

"Des larmes de joie ?" Demandai-je surpris.

"Oui, tu es là, avec moi, tu n'as rien, tu vas bien."

"Mais pas toi." Lui rappelai-je.

"Pas grave, t'ai-je déjà dit que je t'aime ?"

"Oui tu l'as déjà dit."

"Tant mieux, je me contenterais de te rappeler à quel point."

Je souris à sa phrase, et repose le coton dans les affaires de la trousse. Emma pose une main sur ma joue, avant de fermer les yeux.

"Suspira venti, inter paradid. Laboure solis, custodit calefacies cor eius. Qui operit caelum, rationem originalis protegit. Domine, me adhuc semel, digitos per capillos meos mea, dulcis delta" Dit-elle toujours les yeux fermés.

"Emma ?" L'interpellai-je.

Elle rouvre ses yeux, et me regarde avec tendresse.
"Oui Michael."

"Qu'est-ce que tu racontes ?"

"Je prie Michael, j'ai tué pour te protéger, je demande à Dieu de te protéger si je ne suis plus là."

"Mais tu restes là hein ?"

"Oui....je t'aime Michael, de toutes les manières que ce soit, je t'aime."

"Moi aussi je t'aime, aller viens, je te ramène à la maison." Dis-je avant de l'aider à se relever.

Nous marchons doucement vers la maison, alors qu'Emma boitte et gémi de douleur. Cette pourriture d'ange déchu a bien faillis me la prendre.

"Dis-moi Emma, qu'elle était cette langue dans laquelle tu parlais ?"

"C'était du latin."

"Et tu as dit quoi ?"

"Soupire du vent, entre au paradis. Sueur du soleil, garde au chaud son cœur. Couvant du ciel, protège-le du compte originel. Ô Seigneur, laisses-moi rien qu'une fois, glisser mes doigts dans les cheveux de mon alpha, c'est une prière bien connue de là où je viens, mais peu d'entre nous l'utilisent."

"Alpha ?"

"C'est une manière de t'appeler, j'aime bien."

Je pouffe un peu de rire face à son "j'aime bien". Elle est tellement adorable, tellement forte, tellement gentille.

Si elle n'était pas un ange venu tout droit du ciel avec des super-pouvoirs pour me protéger, c'est moi qui l'aurait protégé de ce monde.

Nous entrons dans la maison, et je la conduis dans ma chambre. Je sais, je vais lui préparer quelque chose à manger.

"Allonges-toi." Lui demandai-je en la déposant sur le lit.

Elle obéit simplement, en me regardant. J'embrasse son front, et la laisse se reposer. Je me dirige vers la cuisine, et entre dernière le comptoir. Je reste statique un instant, me disant que ce n'est pas mon lieu.

Je finis par prendre une grande respiration les larmes aux yeux, et prends le carnet de recette de Sophie, se situant dans un tiroir en dessous de celui des couverts. Je tourne quelques pages, et reconnais des plats qu'elle m'avait déjà fait. Elle était tellement douée en cuisine, elle aurait pu tenir un grand restaurant sans aucun doute. Je choisis de faire un poulet tika massala.
J'espère qu'elle aimera.

21 h 43 :

Je pense que je devrais aller réveiller Emma. Je me dirige vers sa porte. Puis entre en ouvrant lentement sa porte. J'écarquille les yeux, en voyant que la pièce et totalement remplie de brume bleu, tellement que je n'arrive plus à distinguer le corps d'Emma.

J'entre dans la chambre, en essayant de ne me cogner nulle part. J'arrive au lit, et vois Emma dormir. Je me demande si je devrais la réveiller. Je ne sais même pas pourquoi la chambre est dans cet état.

Je m'allonge à côté d'elle, et enserre sa taille dans mes bras, déposant ma tête dans son cou.

Je la sens soudain gigoter. Elle se tourne vers moi et me prend dans ses bras. Je me redresse pour voir son visage, et vois qu'elle me sourit.

Rassuré, je repose ma tête dans son cou. J'en profite pour respirer son odeur fruitée. Son cœur bat à un rythme lent et régulier. J'aimerais bien arrêter le temps.

"Je t'aime Michael, ne changes jamais, je t'en prie."

"Moi aussi je t'aime Emma, ne pars jamais."

"Promis, je ne te laisserais pas seul."

"Alors je n'ai aucun souci à me faire."

Elle dépose ses lèvres sur mon front, avant de resserrer son étreinte autour de mon corps. Sans elle, je ne suis rien.

An Angel For My SmileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant