Chapitre 30 : Avant toi je dansais seul

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Mais... Est-ce qu'il existe seulement un film plus triste que celui-ci ? J'ai du mal à le croire.
Pour essayer de pas pleurer c'est perdu d'avance.
Je n'ai pas pu retenir mes larmes, ce jeune homme handicapé avait décidé de mettre fin à ses jours parce qu'il souffrait trop, la jeune fille lui avait supplié de rester, par qu'elle l'aimait comme une folle, mais il lui disait qu'il ne voulait pas d'une vie où il ne pourrait jamais la toucher, la prendre dans ses bras. "Qu'un jour je te regarde nue sous la douche sans pouvoir rien faire, je ne veux pas de ça." Disait-il dans la souffrance.

Elle ne voulait pas le voir mort, mais finalement elle est allée le voir avant qu'il ne le fasse. En suisse car là-bas on pouvait mettre fin à ses jours légalement avec organisation en payant. Elle courait dans l'aéroport sous les yeux de tous, mais elle s'en fichait.
Il était dans un lit, dans une petite maison, paralysé. Les médicaments avaient déjà été pris, il allait mourir, alors ils se sont embrassés une dernière fois. Puis il mourra, et voilà, fin quoi !

J'ai les larmes qui ont coulés partout sur mes joues, je n'ai pas pu me retenir. C'est sincèrement le film le plus triste que je n'ai jamais vu.
Le film est terminé, Sophie se relève les larmes aux yeux. Et me regarde avec un petit sourire, avant de hausser les sourcils.

"Tu pleures Michael ?" Me demande-t-elle étonnée.

"Euh, bah, euh, oui." Dis-je finalement gêné.

Je baisse les yeux, avant de sentir sa main essuyer mes quelques larmes.
"C'est un sensible le petit Michael." Rajoute Emma.

"J'ai vu ça." Dit Sophie en souriant.

Je me sens très embarrassé d'avoir pleuré quand même, Emma va payer pour m'avoir mis un film aussi triste.

Nous nous levons tous du canapé, et nous étirons après ce petit film qui a duré finalement, environ deux heures.

Sophie retourne à ses occupations de cuisinière, et Emma est vite parti dans sa chambre, tout en me faisant des petits signes pour me dire "Toi et Sophie amour fou", je vais la tuer.

Ne sachant pas quoi faire je pars dans ma salle de danse, et me dirige vers le lecteur de musique. Je regarde tous mes CD, et en mets un, des chansons douces en sortes.
Je danse un peu pour accompagner la musique, et je deviens totalement euphorique, pourquoi j'ai ce genre de réaction d'adolescents ?

Une personne toque à la porte.
"Entrez." Indiquai-je.

La tête de Sophie sort de l'encadrement de la porte, et me sourit un peu.
"Euh, je....je te dérange ?" Me demande-t-elle timidement.

"Non pas du tout, viens." Dis-je en lui faisant signe de s'approcher.

"Tu sais danser ?" Lui demandai-je.

"Euh pas vraiment." Me répond-elle.

"C'est pas grave je vais t'apprendre." Dis-je tout content en appuyant sur un bouton du lecteur.

"Hein ? Quoi ?" Me demande-t-elle confuse.

Je me dirige vers elle quand la musique commence, et lui tends une main. Elle la pose timidement dans la mienne, alors que je pose lentement mon autre main sur sa taille.
Elle pose alors sa main sur mon épaule et se met à rougir.

Je l'entraîne dans ma danse, et nous entamons une simple valse. Elle se débrouille plutôt bien.
C'est drôle, je ne pense plus à rien, enfin si, juste à elle, j'ai l'impression qu'il n'y a qu'elle.

Je lui souris tendrement, alors qu'elle commence à se détendre et à me sourire. Nos regards sont plongés dans celui de l'autre. Une sensation étrange que je ne comprends pas me triture le ventre, mais ce n'est pas désagréable.

Je lâche sa taille, et la fait tourner sur elle-même avant de la reprendre dans la même position.
Un grand sourire s'affiche sur ses lèvres. Dieu son sourire !

La musique s'arrête progressivement, et Sophie et moi nous arrêtons de valser. Mais nos mains restent en même position, et nos regards ne se détachent pas. Nous ne sourions pas.

Elle me regarde intensément, tout autant que moi. L'atmosphère est étrange, mais un long silence continue de suivre à la trace nos regards. Soudain une envie incontrôlable me prend. Je me mords légèrement la lèvre inférieure. Avant d'avancer mon visage vers le sien. Pour finalement déposer doucement mes lèvres sur les siennes.

Mon Dieu qu'est-ce que je suis en train de faire !? Une sensation intense compresse mon cœur, s'en est presque douloureux, mais c'est tout le contraire.
Sophie répond un peu timide au baiser, et nous remuons tous deux nos lèvres à un rythme très lent. C'est tout simplement incroyable, je ne voudrais pour rien au monde que ça s'arrête.

Je ne pensais pas qu'embrasser Sophie pourrait me faire ce genre d'effet.

Je place mes deux mains sur ses hanches, et la garde contre moi tout en continuant à l'embrasser. Nous nous embrassons longuement, en capturant les lèvres de chacun, le rythme est toujours très lent, mais Dieu que c'est... Je ne sais même pas comment décrire ça.

La langue de Sophie vient caresser la mienne, me provoquant un violent frisson. J'intensifie le baiser, et nous nous embrassons ainsi langoureusement, jusqu'à ce que nous nous détachions à bout de souffle.

Nos regards se croisent, et je me mets tout de suite à rougir, tout comme Sophie.
Elle a l'air très embarrassée, mais je ne veux pas qu'elle regrette.
Alors je l'embrasse une deuxième fois, en prenant ses joues entre mes mains, pour lui faire comprendre qu'il n'y a rien à regretter.

Après avoir délivré ses lèvres pour la deuxième fois, nous nous observons, je suis un peu inquiet, je ne sais pas si elle regrette notre échange. Je n'espère pas.

Elle me sourit un peu, et passe une main dans mes cheveux. Je suis soulagé, j'avais un peu peur d'être rejeté.

Elle me prend fort dans ses bras, et colle ses lèvres aux miennes. Alors je la serre aussi fort dans mes bras. Ses lèvres sont un vrai supplice, c'est insupportable. Comment ai-je fait pour ne pas les embrasser plus tôt ?

Cette fille est si douce, j'aurais dû m'apercevoir plus tôt de ce que je ressentais pour elle.

An Angel For My SmileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant