Chapitre 36 : Un volcan se réveille

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1 an et 6 mois plus tard en 1991 :

Dangerous est sorti quelques mois plus tôt, et pour l'instant il marche plutôt bien. Emma est endormie depuis maintenant un an et demi, et chaque soir je pleure son absence.

Ne se réveillera-t-elle jamais ? J'ai besoin d'elle, surtout en ce moment, on m'a accusé de pédophilie depuis quelques jours maintenant, et franchement je n'en peux plus, je suis à bout. Sophie me défend et me soutient dans cette épreuve ainsi que ma famille, et je leur en suis infiniment reconnaissant.

Je ne sais pas quoi faire, c'est Jordan, ce petit garçon atteint du cancer qui m'accuse de tous ces mensonges. Je n'y arriverais pas, je ne peux pas supporter ça.

"Ne t'en fais pas Michael, tout va s'arranger." Me réconforte Sophie en caressant mon dos.

"Comment peuvent-ils croire ça ?!" Pleurai-je.

Depuis que ces accusations ont été faites contre moi, je me nourris mal, je dors mal, je ne fais quasiment plus rien. Pourtant je sais que je dois rester en forme, la tournée de Dangerous va bientôt commencer et je me dois de tenir le coup. Mais mes fans doivent me prendre pour un monstre à l'heure qu'il est.

Je prie pour que ce ne soit pas le cas, mes fans sont tellement importants pour moi, c'est pour eux que je fais cette tournée.

À la télé il commence à parler de moi, et de ces accusations, je ne peux pas m'empêcher d'écouter, avec espoir que quelqu'un me défende. Mais il n'y a jamais personne.

["Vous vous rendez compte de ce qu'à fait cet homme, il doit être enfermé." Dit un homme sur le plateau télé.]

Je fonds immédiatement en larmes, je n'y arriverais pas, c'est trop dur, je ne supporterais pas ce poids, je ne peux pas !

"Michael ! Il y a la police à l'entrée !" Me dit Bill en entrant précipitamment dans la maison.

La police ? Ça y est, ils sont venus me faire payer ce que je n'ai pas fait ? Dieu aidez-moi, aidez le mal-aimé que je suis.

"J'arrive." Dis-je en essuyant mes larmes.

"Non Michael ! Je t'en prie, n'y vas pas !" Me supplie Sophie les larmes aux yeux.

"Eh ça va aller, je suis obligé d'y aller, tu le sais, tout va bien." La rassurai-je.

Je me tourne de nouveau vers la porte et me dirige vers Bill. Nous sortons tous les deux de la maison et nous dirigeons vers le portail.

Je peux voir les sirènes des voitures de police clignoter, ainsi que la police elle-même se disputer avec mes gardes à l'extérieur du parc.

Je regarde Bill inquiet, tout comme je le suis, et prend une grande respiration, je dois y aller, je n'ai pas le choix, ça va être dur, mais je ne vais pas me battre contre la police non plus.

Je me rapproche du portail à pas lent, regardant les policiers qui m'ont remarqués, et qui me regardent sévèrement, je ne peux que baisser les yeux, sachant ce qu'ils pensent de moi à cet instant.

Je m'arrête un moment, devant le portail, observant peut-être une dernière fois les lettres dorées qui honoraient la bienvenue à tous les enfants.

Je reporte mon regard aux policiers qui visiblement n'attendent que moi. Un d'entre eux me regarde droit dans les yeux, méchamment, avant de regarder derrière moi, le regard plus surpris et intrigué.

Je fronce les sourcils avant de me retourner, et instantanément, plusieurs larmes coulent sur mes joues.

Emma est en train de marcher vers le portail, ses yeux scintillent d'une vive lumière bleu. Elle paraît plutôt neutre, mais je décèle de la colère sur son visage, je la connais.

Elle passe devant moi, alors que je pleure silencieusement, j'ai pu voir que sa mâchoire est crispée. Elle s'arrête devant le portail, observant les policiers qui sont à une dizaine de mètres de celui-ci.

Elle lève ses deux mains face à elle, un peu vers le ciel, avant qu'un bruit sourd ne fasse légèrement trembler le portail.

J'observe la scène, sans comprendre, avant de voir, une sorte de couche fines de lumière bleu électrique se déposer un peu partout autour de Neverland, en s'élargissant. Je tourne la tête un peu partout, pour voir ce qui se passe, et je finis par comprendre, que c'est un énorme dôme qui enferme tout Neverland.

Le dôme se comble complètement et Emma rabaisse ses mains vers le sol. Elle se tourne vers moi, tandis que ses yeux s'éteignent.
Elle m'offre un sourire tendre, avant que je ne me mette à courir vers elle, pour la prendre fortement dans mes bras en pleurant.

"Emma tu m'as tellement manqué." Dis-je en sanglotant.

"Je sais, mais je suis là Michael, je ne les laisserais pas te prendre." Me rassure-t-elle en caressant mon dos.

"Pardonne-moi Emma, je suis désolé de t'avoir crié dessus avant que tu ne t'évanouisses, je suis désolé, je n'aurais jamais dû." Continuai-je à pleurer dans ses bras.

"Tu es tout pardonné, ce n'est rien, c'était il y a longtemps."

"Peu importe, c'était mal." Dis-je en séparant notre étreinte pour voir son visage.

"Peu importe, tu as compris ton erreur, et tu as fait preuve de bonté par la suite." Me sourit-elle.

"Merci, merci Emma, merci d'être revenue." Dis-je en la reprenant dans mes bras.

"C'était le moment pour moi d'intervenir, de montrer que ce n'est pas parce qu'on ne me voit plus, que je ne suis totalement partie, tu avais besoin de moi, et j'ai eu le temps de me préparer, je ne te laisserais pas seul Michael." Dit-elle en caressant ma joue, mouillée par les larmes.

"Merci, je t'aime tellement, tu m'as tellement manqué."

"Je sais, je t'ai vu pleurer chaque soir, je t'ai vu prendre soin de moi, me laver, m'habiller, me caresser les cheveux et rester avec moi, c'est moi qui te remercie."

"C'est normal, Emma, je te devais bien ça." Lui souris-je.

"Merci quand même."

"Dis-moi Emma, comment je vais faire, comment je vais m'en sortir là-dedans ?" Demandai-je inquiet et intensément triste.

"Déjà, Neverland est sous un dôme électrique, s'ils le touchent, ils reçoivent une décharge, pas assez forte pour les tuer, mais pour faire l'effet de dizaine et de dizaines de piqûres d'abeilles au moins, je suis sûre qu'ici ils ne te toucheront pas."

Je lui souris, avant de la prendre une énième fois dans mes bras pour la serrer fort contre moi. Je suis tellement heureux qu'elle soit là, devant moi, j'ai encore du mal à le réaliser.

Dieu merci, vous me l'avez rendue...

An Angel For My SmileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant